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Économie - Conjoncture

Liban : pour Goldman Sachs, « un nouveau gouvernement fournirait un répit, mais pas un remède »

La formation d’un cabinet pourrait momentanément renforcer la confiance des investisseurs, mais des réformes structurelles sont nécessaires, selon une note d’un économiste de la banque d’investissement américaine.


Le centre-ville de Beyrouth. Photo Jamal Saïdi/Reuters

La banque d’investissement américaine Goldman Sachs (GS) considère qu’une formation du gouvernement dans les prochains jours est susceptible de bénéficier à court terme aux perspectives économiques du Liban tandis qu’un échec les compromettrait, dans une note de recherche datée de jeudi dernier et réalisée par Farouk Soussa, économiste pour la zone MENA au sein de l’institution financière. « La formation d’un gouvernement pourrait renforcer la confiance des investisseurs, en augmentant la probabilité d’un progrès sur l’agenda de politique économique, augmenter les perspectives de voir les fonds du processus CEDRE (Conférence de Paris, tenue le 6 avril dernier) affluer, et réduire la perception par les investisseurs du risque politique », résume l’auteur de cette note destinée aux clients de GS, consultée par L’Orient-Le Jour.


Le processus CEDRE
Ces avantages seront toutefois de courte durée sans une amélioration significative et durable au niveau du déficit public et du déficit de la balance des paiements du pays, qui devraient atteindre respectivement 10,6 % du PIB et 25,8 % selon les prévisions du Fonds monétaire international pour l’année 2018, prévient l’économiste. « Cela doit se faire à travers des réformes économiques globales visant à réduire les besoins de financement du pays au niveau de la fonction publique, du secteur de l’énergie, du régime fiscal et du régime monétaire. Mais nous ne voyons pas que cela va arriver dans un futur proche », regrette-t-il.

Farouk Soussa insiste néanmoins sur l’importance du processus CEDRE : « Nous pensons que le nouveau gouvernement sera très motivé pour débloquer les fonds des bailleurs de fonds promis dans le cadre de la conférence de Paris », soit plus d’onze milliards de dollars de prêts concessionnels et de dons destinés à financer des projets d’infrastructures. « Cela est conditionné à la mise en œuvre de réformes indispensables, comme l’a clairement signifié la Banque mondiale (le principal bailleur de fonds avec 4 milliards de dollars). Bien que nous restions prudents sur les réformes à attendre de ce processus, nous pensons que des progrès sont possibles », concède-t-il. D’autant plus « qu’avec un décaissement limité des fonds de la conférence, nous nous attendons à une légère hausse des investissements en infrastructures, qui aura un impact plus important pour l’économie ». S’agissant du secteur naissant des hydrocarbures offshore, l’économiste de GS affirme s’attendre « à davantage d’avancées sur le plan législatif à court terme » et à « une hausse des investissements dans le secteur ». L’État libanais a signé en février deux contrats d’exploration et de production avec le consortium formé du français Total, de l’italien ENI et du russe Novatek.


(Lire aussi :  CEDRE : des avancées possibles, même sans gouvernement)


La BDL fait « gagner du temps » au Liban
Parallèlement aux réformes, « une amélioration des perspectives de financement doit également s’opérer, particulièrement pour les entrées de capitaux qui déclinent depuis 2011, pour enregistrer une croissance de 3 % en août en glissement annuel. C’est possible, mais cela dépendra de facteurs exogènes tels que l’environnement économique mondial, les dynamiques géopolitiques régionales et les prix du pétrole », poursuit Farouk Soussa.

Mais pour l’instant, le Liban a pu éviter de sombrer dans une crise financière grâce aux efforts de la Banque du Liban et ses dites ingénieries financières depuis la mi-2016, selon l’économiste de GS, qui confie néanmoins être incertain de la durabilité de ces mesures. « En fin de compte, nous pensons qu’elles aident le Liban à gagner du temps, mais nous ne les voyons pas comme un substitut à long terme aux réformes ou à une amélioration des perspectives de financements, dont la nécessité devient de plus en plus urgente », alerte Farouk Soussa.


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commentaires (4)

Mais où est donc passé le gouvernement? Houhou ! Il y a quelqu’un ? Il y a le feu en bas !

L’azuréen

17 h 02, le 15 octobre 2018

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Commentaires (4)

  • Mais où est donc passé le gouvernement? Houhou ! Il y a quelqu’un ? Il y a le feu en bas !

    L’azuréen

    17 h 02, le 15 octobre 2018

  • Pauvre Liban dépêchez vous....

    Eleni Caridopoulou

    16 h 39, le 15 octobre 2018

  • ABRUTIS, REVEILLEZ-VOUS... SAUVEZ LE PAYS QUI EST AU BORD DU GOUFFRE DE LA MEGA CATASTROPHE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 29, le 15 octobre 2018

  • IL EN EST BIEN ENTENDU ! UN REPIT QU,ON POURRAIT UTILISER POUR METTRE EN MARCHE LES REFORMES REQUISES AFIN DE SAUVER LE PAYS DE LA CATASTROPHE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 03, le 15 octobre 2018

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