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Liban - Complot contre Joumblatt

Youssef Fakhr, alias le « Cow-boy », condamné par contumace à 10 ans de travaux forcés

L’ex-militant et un complice ont été déclarés coupables d’avoir fomenté en 2016 une tentative d’assassinat du chef du PSP ainsi que de collaboration avec Israël.

Le tribunal militaire, présidé par Hussein Abdallah, a condamné hier par contumace Youssef Mounir Fakhr, alias le « Cow-boy », ex-responsable militaire au sein du Parti socialiste progressiste pendant la guerre civile, à 10 ans de travaux forcés pour avoir projeté en 2016 d’assassiner son ancien chef, le leader druze Walid Joumblatt. Son complice, Mouhannad Ali Moussa, a écopé de la même peine et tous deux font l’objet de mandats d’amener. Fakhr et Moussa sont également accusés d’être entrés en contact avec un ressortissant israélien druze, du nom de Mounzer Safadi, qui serait proche du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Deux autres complices, Hammoud Khaled Awad et Nagi Najjar, ont été condamnés respectivement à cinq ans et trois ans de travaux forcés, tous deux étant accusés d’avoir voulu créer avec Youssef Mounir Fakhr et Mouhannad Ali Moussa « un groupe armé pour soutenir la révolution syrienne avec des armes et de l’argent ».

Sur base de ces chefs d’accusation, Youssef Fakhr avait été arrêté en août 2017 à son arrivée à l’Aéroport international de Beyrouth, en provenance des États-Unis, où il s’était exilé il y a une trentaine d’années, durant l’ère de la tutelle syrienne. Mais il avait été relâché en décembre 2017 en contrepartie d’une caution financière de 10 millions de livres libanaises. Depuis, il a disparu du collimateur de la justice, n’ayant plus comparu lors des audiences tenues dans le cadre de son procès.

L’Orient-Le Jour a joint plusieurs cadres du PSP, mais ces derniers ont préféré ne pas commenter le jugement du tribunal militaire, se contentant d’affirmer qu’ils ont confiance en la justice.

Sur le passé de Youssef Fakhr, les milieux proches du parti indiquent à L’OLJ que l’ex-militant n’avait pas quitté le pays en raison d’un conflit avec les cadres du PSP, mais plutôt parce qu’ayant joué un rôle militaire durant la guerre, il ne s’était pas impliqué dans l’action politique et sociale qu’a entreprise le parti après la période des hostilités, préférant se rendre à l’étranger pour gagner sa vie.

Selon des sources proches du dossier de la défense contactées par L’OLJ, Fakhr avait été convoqué en 2016 par la Sûreté générale, qui l’a accusé d’entretenir des relations avec Mounzer Safadi. Ces sources affirment que l’ex-partisan joumblattiste ne savait pourtant pas que ce dernier est israélien. Fakhr était en contact avec lui pour collaborer ensemble à la libération d’un groupe d’otages druzes qui se trouvaient aux mains de l’Armée syrienne libre (ASL), allèguent-elles, mais lorsqu’il a su qu’il est israélien, il l’a bloqué sur son compte Facebook.

La SG avait par ailleurs retenu à la charge de Fakhr un commentaire sur FB, dans le cadre d’une conversation avec Mouhannad Moussa. Ce dernier lui avait indiqué que « Walid Joumblatt ne sera bientôt plus en vie puisqu’il sera assassiné en novembre 2016 », ce à quoi l’ex-militant du PSP a répondu : « Vous voulez en finir, finissez-en. »

Pour les sources précitées, si chaque activiste sur les réseaux sociaux est arrêté à cause de commentaires similaires, il y aurait des centaines d’interpellés. D’ailleurs, affirment-elles, si la justice militaire avait été convaincue de la culpabilité de Youssef Fakhr, elle ne l’aurait jamais relâché.

De fait, lorsqu’il a ordonné sa mise en liberté conditionnelle, le tribunal militaire l’a interdit de voyage, mais a ensuite levé cette interdiction pour une période d’une semaine, allant du 31 janvier au 7 février 2018. Mais Youssef Fakhr n’est plus revenu. Les mêmes sources affirment que son avocat, Me Ahmad Saad, avait présenté une requête auprès du tribunal pour reporter l’audience d’hier, mais sa demande a été rejetée et la condamnation a été prononcée. Toujours selon ces milieux, en s’abstenant de comparaître, Youssef Fakhr n’appréhende pas son arrestation dans l’affaire des menaces de mort contre M. Joumblatt, mais dans le cadre d’un autre dossier fabriqué de toutes pièces par un service sécuritaire dont l'identité n'est pas définie, ce qui rend difficile pour Fakhr toute possibilité d'arrangement.


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UN AL CAPONE SOUS LES VERROUS ! DIX ANS SEMBLENT MINCES POUR UN COWBOY !

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11 h 54, le 10 octobre 2018

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  • UN AL CAPONE SOUS LES VERROUS ! DIX ANS SEMBLENT MINCES POUR UN COWBOY !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 54, le 10 octobre 2018

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