Le journaliste Joseph Abou Fadel, qui avait insulté la députée Paula Yacoubian lors d’une émission en début de semaine sur la chaîne OTV, a présenté hier ses excuses « à toutes les femmes libanaises qui se sont senties blessées ou insultées » par ses propos.
Reçu par le ministre sortant de l’Information, Melhem Riachi, le journaliste lui a remis une lettre dans laquelle il « affirme qu’il respecte les femmes, qui représentent la moitié de notre société, et (qu’il) veille à leur dignité et leur réputation ». « Je présente mes excuses à toutes les femmes qui se sont senties blessées ou insultées par mes propos et espère que cette clarification permettra de tourner la page », a-t-il ajouté.
De son côté, le ministre Riachi a souligné « l’importance de se respecter les uns les autres », invitant M. Abou Fadel à « se réconcilier dès que possible avec la députée Paula Yacoubian ». Notons que M. Abou Fadel n’a pas adressé ses excuses à la députée directement, bien qu’elle ait été la cible de ses propos injurieux.
La réplique sexiste lancée récemment par le journaliste à l’adresse de Paula Yacoubian, députée de Beyrouth, en réponse à ses propos ironiques sur le voyage du président de la République Michel Aoun à New York, avait suscité de nombreux commentaires indignés au sein de la classe politique. Évoquant l’affaire de l’avion de la MEA en partance pour Le Caire qui avait été évacué de ses passagers à la dernière minute pour accueillir les membres de la délégation présidentielle, Mme Yacoubian avait écrit la semaine dernière sur Twitter : « Notre père à tous en est arrivé à faire descendre les gens des avions. » Dans sa réponse, Joseph Abou Fadel avait dit sur l’antenne de la chaîne OTV, en s’adressant à Mme Yacoubian : « En ce qui te concerne, nous ne savons pas à combien de personnes tu as donné la tétée. »
Malgré les « excuses » de Joseph Abou Fadel, les réactions indignées se sont poursuivies hier. Le département des femmes au Parti socialiste progressiste a dénoncé le fait qu’« on s’adresse aux femmes, notamment celles qui travaillent en politique ou dans les médias, soit par des insinuations physiques ou purement sexuelles, soit par des insultes à leur honneur ». Le département a exigé « un cadre légal plus strict en vue de protéger les femmes ».
Pour sa part, le Rassemblement de femmes en politique s’est insurgé contre les insultes proférées régulièrement contre les femmes, et a estimé que « toute atteinte à l’honneur des femmes doit être considérée comme une affaire de droit public ».
commentaires (5)
Au fait si la justice et son employeur ne prennent pas les mesures adéquates, il y a un moyen super simple pour le punir. ZAPPEZ, ce ne sont pas les chaîne de télévision qui manquent. (Je n'ai pas osé appeler au boycott, ce mot est beaucoup trop fort).
Shou fi
15 h 28, le 05 octobre 2018