Des responsables politiques libanais de tous bords ont appelé samedi à une formation rapide du gouvernement, attendue depuis plus de quatre mois, mettant en garde contre la gravité de la situation économique.
Le ministre sortant de la Santé Ghassan Hasbani, membre des Forces libanaises, a demandé au Premier ministre désigné, Saad Hariri, de convoquer pour une séance gouvernementale d’urgence "parce que la situation est urgente". "Sur le plan économique, nous sommes en stagnation, la croissance est faible, les finances publiques sont en déficit et la dette est élevée. Il est temps de prendre des décisions difficiles pour résoudre les problèmes du Liban", a-t-il affirmé.
Interrogé sur un éventuel Conseil des ministres "de nécessité", le député Ibrahim Kanaan, membre du Courant patriotique libre, a souligné que la Constitution stipule que "le Parlement peut légiférer" en présence d’un gouvernement d’expédition des affaires courantes, alors que ce dernier ne peut pas prendre de décisions.
De son côté, le député Anouar Khalil, membre du bloc parlementaire du mouvement Amal qui a réélu Nabih Berry à sa tête, a déclaré que "la formation du gouvernement est une nécessité nationale urgente", estimant que le retard dans sa formation "a commencé à se répercuter négativement sur la situation économique déjà désastreuse".
Tous ont appelé M. Hariri et le président Michel Aoun à agir de concert pour surmonter les obstacles internes entravant la naissance du gouvernement.
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Le Premier ministre désigné n'a toujours pas réussi à former son gouvernement depuis le 24 mai dernier, principalement en raison des revendications portant sur la répartition des portefeuilles ministériels qui devraient être octroyés aux différentes formations politiques, notamment chrétiennes, sunnites et druzes.
Le député Akram Chehayeb, affilié au Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, a affirmé à l'issue d'un entretien avec le chef des Forces libanaises Samir Geagea qu'il n'y avait pas d'obstacle au niveau de la communauté druze. "Il n'y a aucun obstacle druze, sauf pour certains qui pensent que c'est le cas", a souligné M. Chehayeb aux journalistes qui l'interrogeaient à sa sortie de la réunion.
Se basant sur les résultats des élections législatives, le PSP réclame les trois postes qui doivent être alloués à la communauté druze, refusant ainsi la participation de son rival Talal Arslane au gouvernement.
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15 h 40, le 01 octobre 2018