Piloté par le Grand Flapi du Sérail, le laboratoire libanais carbure à pleins gaz et l’on est prié d’attendre religieusement la formule magique qui s’apprête à éclore. Le Centriste centré dans la Maison du Centre n’en est pas encore à faire l’exhibitionniste style « coucou, la voilà ! » mais il s’active, le brave homme. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour retrouver ses babouches sous les palmiers d’Arabie !
Sa formule à lui, il l’a serinée à tous les tympans disponibles : ni vainqueur ni vaincu, ni 8 ni 14 Mars, ni droite ni gauche, ni figue ni raisin. Un chouia de sucreries à destination de ses alliés fleus et druzes, sans pour autant laisser croire que les promesses faites à Istiz Nabeuh et à son mentor barbu ont rétréci au lavage. Bref, un concept puissant de gouvernement pour des ministres qui regarderont passer les trains. Résultat : depuis lundi, sa liste est utilisée pour caler un vieux buffet branlant du palais présidentiel.
Faut croire que rien ne presse. Les Libanais sont bien restés 2 ans sans Parlement, 30 mois sans président de la République, près de 4 mois aujourd’hui sans gouvernement, et ils ne s’en sont pas portés plus mal. Alors ça va, les mesquins ! Le pays peut bien lanterner une dizaine d’années encore avant d’espérer voir éclore une équipe ministérielle au-dessous du niveau de la mer, avec pas moins de 30 ahuris au rire épais avec leurs salaires, leurs gardes du corps et leurs frais de bouche.
D’ici là, on pourra toujours se coltiner les chauffards assassins, trop occupés à pianoter sur leur mobile ; les remugles et les miasmes des ordures ménagères fleurant bon la République décrépie ; ou encore les coupures de courant, qui n’ont jamais été aussi fréquentes que depuis que le nouveau bateau turc a probablement été branché directement sur la villa du ministre.
Quant au vulgaire de basse fosse, il pourra toujours continuer à se repaître du spectacle des vieux débris politiques en train de pinailler sur tel ou tel autre portefeuille pour mettre bas un gouvernement qui constituera, selon où l’on se place, la clé de voûte, la cheville ouvrière, la pierre angulaire du régime. Ou alors carrément son bas de caisse, son ramasse-miettes, son vide-ordures.
Un pays entier est là, abruti par l’expectative, haletant de savoir : si le Futuroscope sortira un nouveau lapin de son caleçon; si les prochains ministres du Hezbollah seront rasés de près et en complet-veston ; si Istiz Nabeuh va encore se goinfrer de ministères juteux et dans quelle proportion… Bref, rien que de l’universel !
Puis comme d’habitude, les grands principes finiront dans le grand partage. À chacun sa gamelle et la mangeoire sera bien gardée. On a les neurones qu’on peut…
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (6)
sous d'autres cieux, il y aurait belle lurette qu'une révolution, ou un typhon , aurait balayé cette peste.....
HIJAZI ABDULRAHIM
23 h 18, le 07 septembre 2018