Nouvel épisode dans l'affaire Wadih el-Asmar. Convoqué par le bureau de lutte contre la cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure le 31 août août dernier, le président du Centre libanais pour les droits de l'homme (CLDH) a été informé qu'il doit se présenter demain devant la procureure générale Ghada Aoun, rapporte le Centre SKeyes pour la défense de la liberté d'expression.
Le 31 août, le bureau de lutte contre la cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure avait interrogé Wadih el-Asmar au sujet d'un tweet polémique sur Saint Charbel, écrit par un certain Charbel Khoury, et que le militant des droits de l'homme avait relayé sur sa page Facebook. Charbel Khoury avait lui-même été convoqué pour son tweet."J'ai été convoqué par téléphone par le bureau de lutte contre la cybercriminalité le 16 août et ils m'ont demandé de me présenter le 31 août au bureau pour prendre ma déposition", a précisé M. el-Asmar au Centre Skeyes. Mais le 30 août, poursuit le militant, le bureau de lutte contre la cybercriminalité lui a demandé de ne plus venir. "Mais j'ai insisté pour venir", poursuit M. el-Asmar. "(Le 31 août), je me suis donc rendu avec trois avocats sur place mais on m'a informé à la porte qu'il n'y avait personne pour mener l'interrogatoire, ajoute-t-il. Ils ont ensuite contacté le directeur du bureau qui m'a interrogé au sujet de mon message au sujet de Charbel Khoury et Saint Charbel. Puis, l'enquêteur principal m'a interrogé. Les avocats et moi-même avons été traités avec un manque de respect total. A chaque fois qu'on me posait une question, j'invoquai l'article 47 qui donne le droit au prévenu de garder le silence".
Le CLDH, une ONG basée à Beyrouth et s'occupant notamment de la surveillance des cas de détention arbitraire, de torture et de disparitions forcées, a rappelé sur sa page Facebook que "la liberté d'expression est un pilier essentiel des droits de l'homme, tel que cela est mentionné à l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme".
Ces dernières semaines, les convocations par les autorités se sont multipliées au Liban, pour des écrits sur les réseaux sociaux critiquant certains responsables politiques ou tournant en dérision des symboles religieux. Le 24 juillet, des centaines de personnes s'étaient rassemblées place Samir Kassir, dans le centre-ville de Beyrouth, sous une seule bannière : "Contre la répression et le recul de la liberté d’expression au Liban".
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LA LIBRE EXPRESSION
18 h 16, le 05 septembre 2018