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À La Une - Tensions

En Allemagne, 50.000 personnes à un concert contre "la haine" propagée par l'extrême droite

"Ces marches d'extrémistes de droite et de néonazis prêts à la violence visent à lancer un message de haine, contre les étrangers, les responsables politiques, la police et la presse libre", a déclaré devant la presse le porte-parole de Merkel.

Quelque 50.000 personnes ont participé le 3 septembre 2018 à un concert rock à Chemnitz contre la xénophobie. REUTERS/Hannibal Hanschke

"Nous sommes plus nombreux": quelque 50.000 personnes ont participé lundi soir à un concert rock à Chemnitz contre la xénophobie, soutenu par les plus hautes autorités de l'Etat qui appellent les Allemands à se mobiliser contre "la haine" propagée par l'extrême droite.

Alors que les organisateurs attendaient entre 20.000 et 30.000 participants, quelque 50.000 personnes, selon les chiffres fournis par la ville de Chemnitz, ont assisté à ce concert gratuit où se sont produits des groupes de la scène locale et nationale.

"Il ne s'agit pas ici d'une bataille gauche contre droite mais d'une évidence, et ce peu importe votre couleur politique: s'opposer à une foule d'extrême droite qui devient violente", a expliqué Campino, chanteur vedette du groupe Toten Hosen, très célèbre en Allemagne. "Il est très important que nous arrêtions ce mouvement tant que c'est encore une boule de neige et avant que cela ne devienne une avalanche", a ajouté le chanteur, expliquant sa présence "en tant que citoyen" et non chanteur.

Cet événement, prévu depuis une semaine "pour que les gens de Chemnitz ne se sentent pas seuls", avait été organisé en réaction à plusieurs manifestations anti-étrangers de l'extrême droite depuis une semaine. Les habitants de la ville ont aussi été invités via les réseaux sociaux à participer à une "manifestation aux fenêtres" en reprenant ce mot d'ordre et en suspendant à leur balcon des messages de tolérance.


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Contre la "haine"
Samedi, plusieurs formations de la droite ultra sont à nouveau descendues dans les rues de cette ville de Saxe en rassemblant 8.000 personnes pour dénoncer, comme elle le font sans cesse depuis le 26 août, la mort d'un Allemand de 35 ans, tué de plusieurs coups de couteau dans la rue. La justice a arrêté un demandeur d'asile irakien de 22 ans, soupçonné du meurtre et un complice présumé syrien dans cette affaire.

Et en marge de ce rassemblement, des violences ont également éclaté faisant une vingtaine de blessés, dont un jeune Afghan de 20 ans roué de coups par des hommes masqués, des militants du parti social-démocrate et une équipe de télévision.

Des actes vivement condamnés par le gouvernement lundi. "Ce à quoi nous avons malheureusement assisté au cours des derniers jours, y compris lors du week-end, ces marches d'extrémistes de droite et de néonazis prêts à la violence, n'ont rien à voir avec le deuil d'un homme" mais visent "à lancer un message de haine, contre les étrangers, les responsables politiques, la police et la presse libre", a déclaré le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert. "Nous devons le faire clairement savoir", a-t-il ajouté, "chaque citoyen peut le faire en prenant la parole et en prenant position contre la division de notre pays".


(Lire aussi : L’inquiétude grandit en Allemagne face à l’extrême droite)


Sondages favorables
Une prise de parole qui fait suite aux propos du ministre des Affaires étrangères appelant les Allemands à redoubler de vigilance face à l'extrême droite. "Il nous faut quitter nos divans douillets et prendre la parole", a estimé le responsable social-démocrate Heiko Maas ce week-end. Le chef du gouvernement de Saxe, Michael Kretschmer, membre du parti de centre droit d'Angela Merkel, a lui aussi exhorté lundi "la majorité de la population à donner la voix" à Chemnitz.

L'extrême droite, portée par le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), première force d'opposition à la chambre des députés à Berlin, s'est saisie de cet homicide de Chemnitz pour relancer ses critiques contre les migrants et la politique d'Angela Merkel à leur égard. La chancelière est accusée d'avoir fait grimper l'insécurité dans le pays en accueillant en 2015 et 2016 plus d'un million de demandeurs d'asile.

L'AfD mène aussi depuis des mois campagne au sujet du meurtre d'une adolescente de 15 ans fin 2017 dans une supérette de la ville de Kandel, dans le sud-ouest du pays près de la frontière française. Son ancien petit-ami, Abdul D., un demandeur d'asile affirmant venir d'Afghanistan, a été condamné lundi pour ces faits à huit ans et demi de prison. Il devrait être expulsé au terme de sa détention.

La mobilisation anti-migrants porte en tout cas ses fruits électoralement à l'extrême droite: selon les derniers sondages, l'AfD est en progression dans les intentions de vote à environ 16% et en troisième position, juste derrière le parti social-démocrate qui n'est, lui, qu'à 17%.


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