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Économie - Électricité

La polémique reprend autour des tarifs pratiqués par EDZ

La concession obtenue au début du siècle dernier par la société basée à Zahlé expire fin 2018.

EDZ est en proie à une polémique depuis le début de la semaine concernant ses tarifs. Aziz Taher/Reuters

La capitale du gouvernorat de la Békaa est en proie à une polémique depuis le début de la semaine concernant les tarifs pratiqués par Électricité de Zahlé (EDZ).

Le sujet a fait l’objet d’une passe d’armes lundi entre le député Michel Daher, vainqueur des législatives du 6 mai, et la direction de la concession, occupée par un autre candidat à ces élections, Assaad Nakad (inscrit sur la même liste). Dans un communiqué publié hier, les moukhtars ont rejeté de leur côté les critiques du député.
EDZ est une société privée qui a obtenu la concession pour produire et distribuer de l’électricité dans les années 1920 pour une période qui doit s’achever fin 2018. Elle avait dû renoncer à ses prérogatives de production dans les années 1960, au profit de l’établissement public Électricité du Liban (EDL) créé à cette époque, pour se contenter de gérer le réseau de distribution.
En 2015, EDZ a toutefois repris la production de courant de façon illégale, en louant des générateurs déployant une puissance d’environ 50 mégawatts (MW) pour fournir de l’électricité à ses 200 000 abonnés pendant les pannes. La concession s’était alors justifiée en invoquant l’incapacité d’EDL à fournir du courant 24 heures sur 24 pendant des décennies, obligeant les habitants de Zahlé à se retrouver à la merci des exploitants de générateurs privés (des exploitants illégaux mais qui font partie du paysage depuis des années). EDZ a fini par se substituer à ces derniers en distribuant et facturant à un tarif unique l’électricité achetée à EDL à un tarif subventionné – 50 livres le kilowattheure (kWh), soit 0,03 dollar – ainsi que celle produite par ses générateurs (dont le coût de production évolue en fonction des cours du carburant), une pratique à la légitimité discutable mais qui s’est finalement perpétuée.


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Or, Michel Daher a reproché lundi à la concession de facturer le kWh « entre 400 et 600 livres libanaises en moyenne » (0,27 et 0,40 dollar), au lieu de « 264 livres » (0,17 dollar, en comptant les 11 % de TVA) qu’elle devrait normalement faire payer. Dans son communiqué, le député a invoqué des « témoignages d’habitants de Zahlé » pour corroborer ses propos, et appelé les abonnés d’EDZ à ne pas payer les factures qui ne sont pas conformes à la « tarification légale ».
La direction d’EDZ a répliqué le jour même en assurant qu’elle facturait le prix de son kWh 238 livres en moyenne par an (0,16 dollar), ajoutant que le député avait confondu les tarifs de la société avec ceux des exploitants de générateur qui opèrent en dehors de Zahlé. EDZ a en outre accusé Michel Daher, entrepreneur fortuné dans l’industrie agroalimentaire dans le privé, de « vouloir mettre la main » sur le secteur de l’électricité dans la localité, alors que la durée de la concession arrive à échéance à la fin de l’année. « Quand cela arrivera, EDZ retournera alors dans le giron d’Électricité du Liban », a conclu le communiqué de la concession. Sauf surprise, le ministère ne devrait pas prolonger la concession d’EDZ au-delà de fin 2018, une échéance qui correspond aussi à la fin de la période de location des unités de production opérées par la société depuis 2015.

Enfin, les moukhtars ont affirmé de leur côté leur soutien à EDZ et estimé que les prix pratiqués par la concession étaient 40 % moins élevés que ceux des générateurs privés, sans préciser leurs méthode de calcul. Le ministère de l’Énergie et de l’Eau, qui précise chaque mois les prix des abonnements que font payer ces exploitants, a fixé le prix du kWh dans la dernière grille publiée fin juin à 292 livres (0,20 dollar). Ce tarif, publié sur le site du ministère, varie chaque mois en fonction des prix du carburant et du nombre moyen d’heures de pannes sur la même période. Le prix du kWh est indiqué à titre indicatif pour l’instant, les prix des abonnements étant calculés jusqu’à présent sur la base d’un tarif forfaitaire par tranche de 5 ampères. Le ministère tente en vain depuis plus d’un an d’obliger les propriétaires de générateur à facturer leurs abonnés en fonction de leur consommation réelle.


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