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Liban - Environnement

Carrière à Douma : face à la polémique, le ministère de l’Environnement aux abonnés absents

Le terrain est une propriété du couvent Saint-Jean des grecs-orthodoxes. Il avait reçu un permis du mohafez du Liban-Nord pour la bonification d’un terrain.

Les travaux se poursuivent dans la carrière de Douma. Capture d’écran d’une vidéo postée sur la page Facebook du LEM

Une nouvelle atteinte environnementale vient allonger la longue liste des crimes commis à l’encontre de la nature au Liban. Cette fois-ci, c’est dans le caza de Batroun, et plus précisément sur un terrain relevant du couvent Saint-Jean des grecs-orthodoxes de Douma, qu’une nouvelle carrière défigure, à coups de bulldozer, la région. Hier, le Mouvement écologique libanais (LEM) s’est désolé de « ne pouvoir faire cesser les travaux sur ce site ».

Tout a commencé par une photo d’une carrière dans la région de Kfarhalda (caza de Batroun), que le LEM avait reçue et postée sur sa page Facebook le 21 mai, appelant toute personne qui aurait des informations concernant le site à l’appeler sur le numéro vert. Dans un des commentaires faits sur la photo, il est signalé qu’il s’agit d’une carrière en face de Bassatin el-Essi et que les roches et le sable extraits sont destinés à la construction du barrage de Balaa. L’avocat de l’archevêché grec-orthodoxe du Mont-Liban a alors répondu au LEM dans une lettre dont il a demandé qu’elle soit publiée sur la page Facebook du mouvement. Dans cette lettre, l’avocat précise que « les travaux sont menés sur le cadastre 440 de la région Bachtoudar Oura », que « le terrain est une propriété du couvent Saint-Jean des grecs-orthodoxes de Douma », que « les travaux d’excavation visent à bonifier le terrain agricole » et que « le mohafez du Liban-Nord a accordé les permis nécessaires à cet effet le 20 février 2018 ». L’avocat précise également que l’entrepreneur, la société Mouawad-Eddé, « a été autorisé à utiliser les roches extraites de ce terrain pour la construction du barrage de Balaa ». En contrepartie, il doit mener une série de travaux, au nombre desquels « la réhabilitation du terrain pour qu’il redevienne cultivable », tout en respectant « les meilleurs critères agricoles et environnementaux ».


(Lire aussi : Les carrières illégales à Jezzine : lutte contre la défiguration ou affaire politique ?)


Le 19 juin, le LEM a adressé une lettre au ministère de l’Environnement lui demandant « d’avoir accès à l’étude d’impact environnemental de ce projet » et d’« interrompre les travaux sur ce site au cas où cette étude n’aurait pas été menée ». « Une telle étude est obligatoire, conformément à la loi 444 pour la protection de l’environnement et au décret 8633/2012 relatif à l’évaluation de l’impact environnemental », affirme à L’Orient-Le Jour Paul Abi Rached, président du LEM. Il précise qu’une telle étude est également obligatoire en cas de bonification de terrains. Il note en outre que « conformément à la loi, en cas de bonification de terrain, les roches et le sable ne peuvent pas être exploités sur un autre terrain ni vendus ». « Ils doivent être réutilisés sur le même terrain, poursuit-il. Or, dans le cas de ce projet, les roches et le sable sont vendus pour la construction du barrage de Balaa. »

Contacté par le LEM, le ministère de l’Agriculture a nié avoir accordé un permis de bonification de terrain sur ce cadastre. En ce qui concerne le ministère de l’Environnement, « il n’a pas, à ce jour, donné suite à notre lettre », déplore le LEM dans un communiqué publié hier. Il souligne qu’« on lui a même fait entendre qu’une telle étude n’existe pas ».

Hier, le ministre de l’Environnement, Tarek el-Khatib, n’était pas joignable. Quant au mohafez du Liban-Nord, Ramzi Nohra, il a affirmé à L’OLJ « ne pas être au courant de l’affaire » et « devoir consulter le dossier avant de répondre » à nos questions.

Les questions qui se posent à ce niveau sont celles de savoir pourquoi c’est le mohafez qui a accordé les permis pour l’exécution de ces travaux et non pas le Conseil supérieur des carrières ou encore le ministère de l’Agriculture, en cas de bonification de terrain. L’on peut se demander, en outre, si le mohafez peut accorder de tels permis au cas où une étude d’impact environnemental n’aurait pas été menée au préalable.



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commentaires (3)

SI ce terrain que l'on voit sur photo est bien le terrain en question , SI le mohafez nohra a bien autorise sa "bonification " SI la raison/pretexte etait l'agriculture de ce terrain Rocheux par excellence , beaucoup de personnes doivent alors etre poursuivis par "les responsables " ou alors la definition d'un terrain propre a l'agriculture devra etre revue - par nos experts & conseillers divers monayes a nos frais pour ne pondre QUE des inanites. pour ne pas les accuser de pire. PS. dommage que des religieux soient incrimines -directement ou pas !

Gaby SIOUFI

09 h 55, le 01 août 2018

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Commentaires (3)

  • SI ce terrain que l'on voit sur photo est bien le terrain en question , SI le mohafez nohra a bien autorise sa "bonification " SI la raison/pretexte etait l'agriculture de ce terrain Rocheux par excellence , beaucoup de personnes doivent alors etre poursuivis par "les responsables " ou alors la definition d'un terrain propre a l'agriculture devra etre revue - par nos experts & conseillers divers monayes a nos frais pour ne pondre QUE des inanites. pour ne pas les accuser de pire. PS. dommage que des religieux soient incrimines -directement ou pas !

    Gaby SIOUFI

    09 h 55, le 01 août 2018

  • Vous oubliez un grand responsable: les grecs Orthodoxe! ce sont eux qui ont donné le feu vert !

    yves kerlidou

    08 h 31, le 01 août 2018

  • FAUT BIEN DES CARRIERES MAIS LEURS EMPLACEMENTS DEVRAIENT ETRE BIEN ETUDIES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 53, le 01 août 2018

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