Les rebelles du sud syrien, qui ont subi jeudi un déluge de feu du régime sans précédent dans cette région, ont annoncé leur retour à des négociations avec la Russie, qui s'est opposée à l'adoption par le Conseil de sécurité d'une déclaration sur la situation humanitaire locale.
Toute la nuit et pendant la journée de jeudi, des "centaines" de missiles et de barils d'explosifs ont été lancés par l'aviation syrienne et celle de son allié russe sur les zones rebelles du sud, notamment près de la ville de Deraa, chef-lieu de la province du même nom, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Il s'agit de la nuit (...) la plus violente depuis le début de l'offensive barbare du régime syrien et des forces d'occupation russes", a écrit sur Twitter le militant Omar al-Hariri, dans la ville de Deraa. Bahaa Mahameed, un médecin travaillant dans l'ouest de la province, a déclaré que de nombreux civils blessés avaient été transportés dans sa clinique: "Nous ne pouvons même pas trouvé d'endroit sûr pour eux". "Les bombardements n'ont pas cessé un seul instant", a déclaré à l'AFP Samer Homsi, 47 ans, qui a fui la ville de Deraa avec sa femme et ses quatre enfants.
Acculés, les rebelles n'ont ainsi eu d'autre choix que de reprendre des négociations entamées la semaine dernière et dont ils avaient annoncé l'échec mercredi.
Depuis 2011, toutes les initiatives internationales visant à trouver une solution au conflit en Syrie qui a fait plus de 350.000 morts ont échoué.
A l'ONU, la Russie s'est opposée jeudi à l'adoption par le Conseil de sécurité d'une déclaration sur la situation dans le sud de la Syrie, après une réunion d'urgence. Un diplomate, sous couvert d'anonymat, a indiqué que tout avait été essayé pour que Moscou accepte une déclaration centrée sur l'aide humanitaire, mais en vain. Les Russes "sont sur leur offensive", a-t-il dit.
Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a affirmé que "750.000 vies étaient en danger" dans le sud-ouest syrien où le nombre de personnes déplacées atteint "325.000". D'après le Comité international de secours, les familles déplacées doivent lutter contre des températures très élevées, jusqu'à 45°, des vents du désert, des scorpions et serpents. Des déplacés ont trouvé refuge près de la frontière jordanienne et de la ligne de cessez-le-feu avec Israël sur le Golan, où ils vivent dans un dénuement total. Mais ni la Jordanie ni Israël ne veut les accueillir. Le Conseil norvégien pour les réfugies (NRC) a pressé jeudi la Jordanie d'"ouvrir ses frontières" aux déplacés et réclamé que la communauté internationale apporte son aide à ce pays pour qu'il puisse faire face à cette "crise humanitaire".
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commentaires (2)
Et bien sûr après tout ces combats tout ces morts et destructions on sera, comme de bons frères tous unis contre l'ennemi... Oh pardon! juste rappelez nous qui est l'ennemi??
Wlek Sanferlou
21 h 07, le 05 juillet 2018