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Économie - Conjoncture

L’économie libanaise est « au bord de l’effondrement », alerte l’ACB

Les commerçants de la capitale appellent à leur tour les responsables libanais à désigner un nouveau gouvernement, alors que les élections législatives ont eu lieu il y a déjà un mois et demi. Joseph Eid/AFP

L’Association des commerçants de Beyrouth (ACB) a tiré la sonnette d’alarme lors d’une réunion « d’urgence » hier à son siège dans la capitale, estimant que l’économie libanaise est « au bord de l’effondrement ». Une conjoncture qui affecte tout particulièrement le secteur commercial, a insisté le président de l’association, Nicolas Chammas.
M. Chammas a ajouté que l’activité commerciale au premier semestre a fortement reculé, évoquant des baisses de 20 à 30 % avec des plongeons à 50 % pour certains secteurs et régions. Des reculs qui étaient déjà visibles au premier trimestre, selon les chiffres publiés en mai avec la dernière édition de l’indice ACB/Fransabank qui mesure l’évolution de l’activité de détail. Si ce dernier n’avait reculé que de 3,46 % en glissement annuel, les ventes de certaines catégories avaient reculé dans des proportions alarmantes, à l’image des téléphones portables (-25,95 % au premier trimestre en glissement annuel), des chaussures et produits en cuir (-33,72 %) ou de l’ameublement (-51,80 %). Ces baisses avaient été contrebalancées par la hausse des ventes dans d’autres filières sur la même période, notamment celle du… tabac (+20,73 %).

M. Chammas a attribué ces contre-performances à la mauvaise conjoncture économique, affectée notamment par le conflit syrien qui a éclaté en 2011 ainsi qu’à la présence de nombreux commerces « illégaux » qui se sont « développés » de façon incontrôlable pendant cette période, entre autres facteurs. Le président de l’ACB a également tiré à boulets rouges sur le vote du relèvement de la grille des salaires dans la fonction publique, en juillet dernier, une mesure suivie par l’entrée en vigueur quelques mois plus tard d’une vingtaine de mesures fiscales devant la financer qui ont « miné le pouvoir d’achat » des Libanais. Selon M. Chammas, 20 à 25 % des commerces « légaux » pourraient mettre la clef sous la porte dans les deux ans à venir si l’État n’intervenait pas pour redresser l’économie en général, le secteur commercial en particulier. « Le gouvernement qui se tient aux côtés des industriels doit également soutenir les commerçants », a-t-il martelé, faisant référence à la décision du gouvernement début juin d’adopter certaines mesures antidumping, répondant ainsi à une demande formulée depuis plus d’un an par l’Association des industriels libanais.

Il a également appelé, comme plusieurs représentants du secteur privé ces derniers jours, à la formation rapide d’un nouveau gouvernement suite aux élections législatives – auxquelles il était candidat dans la circonscription de Beyrouth I – pour mener les réformes attendues par les soutiens du pays, qui doivent notamment permettre de relancer l’économie du pays. Le gouvernement sortant, dirigé par le Premier ministre Saad Hariri, a présenté sa démission il y a un mois. M. Hariri a ensuite été chargé de former le nouvel exécutif, un processus qui est toujours en cours. La situation économique et financière du pays est précaire, avec une croissance qui gravite autour de 2 % depuis plusieurs années, des infrastructures obsolètes et une dette publique de plus de 80 milliards de dollars, soit 150 % du PIB, entre autres facteurs. Une situation jugée critique par certains acteurs du secteur privé, mais relativisée par d’autres à l’image du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, qui a démenti dans une interview à la LBCI fin mai les « rumeurs » concernant le risque de faillite du pays ou les menaces sur la pérennité de l’arrimage de la livre libanaise au dollar depuis 1997.

Il reste que les plus de 11 milliards de dollars d’aides pour financer la réhabilitation des infrastructures promis par les soutiens du Liban à la CEDRE en avril ne seront débloqués que si le pays lance d’importantes réformes structurelles, en commençant par la réduction du déficit public à un niveau équivalent à 5 % du PIB d’ici à 5 ans contre 8 % actuellement.


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L’Association des commerçants de Beyrouth (ACB) a tiré la sonnette d’alarme lors d’une réunion « d’urgence » hier à son siège dans la capitale, estimant que l’économie libanaise est « au bord de l’effondrement ». Une conjoncture qui affecte tout particulièrement le secteur commercial, a insisté le président de l’association, Nicolas Chammas.M....

commentaires (8)

et ce n est que le commencemant Le chateau de sable va bientot s effondrer Aide de toi et le ciel t aidera. Mais ce nest pas notre cas Que dieu sauve ce pays

KARIM GHAZZAOUI

20 h 55, le 22 juin 2018

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Commentaires (8)

  • et ce n est que le commencemant Le chateau de sable va bientot s effondrer Aide de toi et le ciel t aidera. Mais ce nest pas notre cas Que dieu sauve ce pays

    KARIM GHAZZAOUI

    20 h 55, le 22 juin 2018

  • DES OISEAUX DE MAUVAIS AUGURE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 09, le 22 juin 2018

  • Et quand cet effondrement se produira, TOUS les corrompus joueront aux vierges effarouchées ...

    Remy Martin

    20 h 05, le 22 juin 2018

  • 11 milliards à condition de réduire le déficit public ? Mais c'est une blague, l'application de la grille des salaires est une bonne référence de dépenses supplémentaires et en plus ce n'est pas un don c'est un prêt donc il va alourdir le déficit, en gros le chat qui mord sa queue, ou on emprunte pour payer les prêts !!

    yves kerlidou

    16 h 06, le 22 juin 2018

  • ALARMISTES... MAIS LE VER RONGE LA POMME LIBANAISE SI ON N'Y PREND PAS GARDE ET ON Y RECTIFIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 39, le 22 juin 2018

  • C'est sûr que les marchandises achetées sur internet voyagent incognito par la poste ou par messagerie privée sans passer par la case douanes. Au moins quand il s'agit de paquets peu volumineux :vêtements, gadgets, téléphones portables livres, etc. Les commerçants en dur paient les taxes douanières sur leurs importations. Ce qui ne fait qu'aggraver le phénomène que j'évoque dans mon commentaire précédent.

    Marionet

    08 h 39, le 22 juin 2018

  • et ramco nous dira demain que le prix de l'immobilier a baissé entre 0.3 et 0.5%.... grosse tempete qui arrive et c'est tant mieux, qu'on vois enfin la corruption a decouvert

    George Khoury

    08 h 06, le 22 juin 2018

  • Ce n'est pas l'économie qui s'effondre mais l'économie qui s'adapte dans la douleur aux ventes en ligne, que M. Chammas qualifie ici d'illégales. L'État n'y pourra rien. Les barrières nationales n'existent plus et les commerçants en dur assument des coûts élevés (loyers, etc,). Les entreprises online croulent en plus sous l'argent des investisseurs et peuvent vendre à moindre prix sans manquer de cash au moins tant que leurs investisseurs croient en leurs modèles économiques. Pour cette même raison d'ailleurs, les stats publiés régulièrement dans l'OLJ sur l'évolution des ventes de détail n'ont plus aucun sens...

    Marionet

    07 h 12, le 22 juin 2018

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