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À La Une - Corée

Il n'y a "plus de menace nucléaire" nord-coréenne, claironne Trump

L'agence officielle nord-coréenne KCNA a estimé dans son premier compte-rendu du sommet de Singapour que l'évènement ouvrait la voie à "un tournant radical". 

Le président américain Donald Trump descendant d'Air Force One sur la base militaire Joint Base Andrews dans le Maryland, à son retour de Singapour, le 13 juin 2018. REUTERS/Jonathan Ernst

De retour mercredi aux Etats-Unis après son sommet historique avec Kim Jong Un, Donald Trump s'en est pris à ceux qui doutent de la portée de cette rencontre, en assurant qu'une "catastrophe nucléaire" avait été évitée et que la menace nord-coréenne n'existait plus.

La rencontre mardi à Singapour - la première entre un dirigeant nord-coréen et un président américain en exercice - a eu un énorme retentissement médiatique, mais ses résultats tangibles, notamment sur le thème-clé de la dénucléarisation, suscitent des interrogations.

La formulation de la déclaration commune signée par MM. Trump et Kim, dans laquelle Pyongyang s'engage en faveur d'une "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", reste en effet vague. Elle a été critiquée par de nombreux experts car elle ne mentionne pas deux autres conditions-clés de Washington, à savoir que la dénucléarisation soit aussi "vérifiable et irréversible". 
Les interrogations à ce sujet ont visiblement agacé le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo qui, en visite à Séoul, a assuré que le caractère "vérifiable et irréversible" était inclus de facto dans le terme "complète". 


(Lire aussi : L’autre face de l’exploit, l'éditorial de Issa GORAIEB)


"Dormez bien" 
Dans une série de tweets dès son retour à Washington, le président Trump, qui s'était déjà réjoui d'avoir empêché une "catastrophe nucléaire", s'est félicité de l'"expérience intéressante et très positive" qu'a été sa rencontre avec Kim Jong Un.  "Il n'y a plus de Menace Nucléaire de la part de la Corée du Nord", a-t-il ajouté. "Avant de prendre mes fonctions, les gens pensaient que nous allions entrer en Guerre avec la Corée du Nord. Le président Obama disait que la Corée du Nord était notre plus gros et plus dangereux problème. Ce n'est plus le cas - dormez bien ce soir !". 




Avant d'enfoncer le clou avec un dernier tweet visant les médias sceptiques. "Tellement drôle de regarder les Fake News, surtout NBC et CNN. Ils se battent pour minimiser l'accord avec la Corée du Nord. Il y a 500 jours ils auraient "supplié" pour cet accord", s'est-il moqué. "Le plus grand ennemi de notre Pays, ce sont les Fake News si facilement répandues par des imbéciles !", a-t-il conclu. 


(Lire aussi : Avantage Kim, le commentaire d'Anthony SAMRANI)


Scepticisme 
Reste que des observateurs s'interrogent sur la portée du sommet. L'élu démocrate Adam Schiff, membre de la commission du Renseignement à la chambre des représentants, a ainsi mis en garde Donald Trump contre toute "naïveté". "Un voyage et c'est +mission accomplie+, monsieur le président ? La Corée du Nord a encore tous ses missiles nucléaires et nous avons seulement une promesse vague de future dénucléarisation de la part d'un régime qui n'est pas digne de confiance. La Corée du Nord est une menace réelle et actuelle. Tout comme l'est un président dangereusement naïf", a-t-il lancé. 

Depuis Séoul, Mike Pompeo a répondu au scepticisme en affirmant que les Etats-Unis avaient "bon espoir" que "l'essentiel du désarmement" nucléaire de la Corée du Nord puisse intervenir "dans les deux ans et demi à venir", soit d'ici la fin du mandat présidentiel de Donald Trump. Prié de dire si un calendrier avait été établi en ce sens lors du sommet, il s'est borné à répondre : "nous avons bon espoir", mais "il y a encore beaucoup de travail à faire". 

Et face aux critiques sur la vague formulation du texte signé par les deux dirigeants, M. Pompeo a dit que "complète englobe vérifiable et irréversible". "On peut toujours discuter sur tel ou tel mot, mais je vous assure que c'est dans le document", a-t-il insisté. "On ne peut pas complètement dénucléariser sans validation, authentification", a encore expliqué le secrétaire d'Etat américain, tout en précisant que les "modalités" d'une telle vérification "commencent à être discutées".


Satisfaction pour Kim 
Le dirigeant nord-coréen a en tout cas des raisons d'être satisfait de l'événement de Singapour, un grand succès pour un régime très isolé, soumis à de lourdes sanctions internationales et désireux depuis longtemps d'obtenir une légitimité. 
"Kim Jong Un a obtenu ce qu'il voulait au sommet de Singapour : le prestige international", analyse Paul Haenle, directeur du centre Carnegie-Tsinghua. 

L'agence officielle nord-coréenne KCNA a estimé dans son premier compte-rendu du sommet de Singapour que l'évènement ouvrait la voie à "un tournant radical". "Kim Jong Un a invité Trump à effectuer une visite à Pyongyang à un moment opportun et Trump a invité Kim Jong Un à venir aux Etats-Unis", a indiqué KCNA. L'agence assure également que Donald Trump a évoqué "une levée des sanctions" contre le régime de Pyongyang. 

M. Trump n'a pour l'heure pas confirmé avoir accepté l'invitation à Pyongyang. Mais il a annoncé que les Etats-Unis allaient cesser leurs manoeuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud, qu'il a lui-même qualifiées de "très provocatrices" envers le Nord. Pyongyang exigeait depuis longtemps le gel de ces exercices militaires, perçus comme des préparatifs à une invasion militaire de la Corée du Nord. Près de 30.000 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud pour protéger ce pays allié des Etats-Unis de son voisin du Nord.


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