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Économie - Commerce

IDAL continuera de subventionner les exportations agricoles

Plus de 150 000 tonnes de produits ont été acheminées à travers ce dispositif lancé en 2015 pour aider les agriculteurs locaux à contourner la fermeture de la frontière syro-jordanienne.

Le président d’IDAL, Nabil Itani, a communiqué les derniers résultats du programme M. Leb lors d’une conférence de presse à Beyrouth. Photo P.H.B.

C’est reparti pour six mois. Le Pont maritime des exportations libanaises (M. Leb), un programme de subvention géré par l’Autorité de développement des investissements au Liban (IDAL), a été prolongé jusqu’à la fin de l’année, a indiqué hier le président de cette agence gouvernementale, Nabil Itani. S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’autorité à Beyrouth, M. Itani a précisé que la décision avait été entérinée lors de la dernière réunion du Conseil des ministres tenue par le gouvernement sortant le 21 mai – et depuis chargé de la gestion des affaires courantes en attendant la désignation d’un nouvel exécutif.


Pas de rallonge
Lancé en 2015 pour répondre au blocage des voies d’exportation terrestres entre le Liban et les pays du Golfe suite à la fermeture du poste-frontière syro-jordanien de Nassib en marge du conflit syrien qui a éclaté en 2011, M. Leb finance le surcoût provoqué par la réorientation des exportations vers les pays du Golfe par voie maritime. Les subventions sont versées directement aux armateurs agréés par IDAL, qui acheminent des camions transportant les produits libanais à bord de rouliers – des navires capables de transporter des véhicules terrestres – de Tripoli vers la Jordanie et l’Arabie saoudite, via le canal de Suez. IDAL verse une subvention de 3 000 dollars par camion, soit un peu moins de la moitié du tarif pratiqué par l’armateur.M. Leb a officiellement démarré en septembre 2015 avec une enveloppe de 14 millions de dollars. Il a ensuite été prolongé une première fois en mai 2016, sans rallonge, puis une seconde fois en mai 2017, avec un budget supplémentaire de 9,6 millions de dollars qui n’a pas été épuisé. Selon IDAL, il reste 9 milliards de livres (près de 6 millions de dollars) sur l’enveloppe débloquée en 2017 pour cette nouvelle extension qui démarre effectivement le 10 juin.

M. Itani est également revenu sur le bilan du programme, notant que ce dernier avait permis de subventionner l’expédition de 151 000 tonnes de marchandises, de septembre 2015 jusqu’à aujourd’hui, principalement des produits agricoles (88 %), mais aussi de l’agroalimentaire (8 %) et des produits issus des autres filières industrielles (4 %). Depuis juin dernier, c’est un peu plus de 47 000 tonnes de produits qui ont été exportées dans le cadre de ce programme, réparties entre plus de 2 122 camions – pour un total de 6 677 depuis septembre 2015, appartenant à 96 % à des transporteurs libanais. Le nombre de sociétés inscrites n’a pas évolué en un an, à 241, dont 205 appartenant à des filières agricoles et 36 dans l’industrie.

Le président d’IDAL s’est félicité de ces résultats, soulignant que ce mécanisme a permis aux agriculteurs libanais de rester présents dans les pays du Golfe qui absorbent la majeure partie de leur production, malgré la fermeture de la frontière syro-jordanienne. Un constat qui est contesté par une partie des acteurs du secteur, comme l’Association des agriculteurs (AA), qui considère que le mécanisme serait plus efficace s’il subventionnait plutôt les expéditions par conteneurs réfrigérés.

Aides en hausse
En dehors des détails relatifs à la poursuite du M. Leb, M. Itani a également annoncé une mesure concernant Agri Plus, un autre programme de soutien aux exportations piloté par l’agence. Lancé en 2011 – pour remplacer un autre programme similaire, Export Plus –, il permet d’aider les agriculteurs à commercialiser leurs produits à l’étranger via un système de subvention aux objectifs ciblés (mises aux normes des produits et de l’emballage, opération de promotion, etc.). Selon M. Itani, l’agence prévoit d’augmenter le montant des aides de 15 %. Enfin, l’agence a également indiqué que les producteurs inscrits aux programmes d’IDAL et qui exportent leurs produits vers la Jordanie bénéficieront temporairement du même niveau de subventions que ceux qui expédient leurs marchandises vers les pays du Golfe. « La Jordanie était classée avec la Syrie auparavant dans le groupe des destinations des exportations libanaises pour lesquels IDAL n’accordait pas d’aides ou peu. Mais la fermeture de Nassib nous a obligés à reconsidérer ce statut », a expliqué à L’Orient-Le Jour le service de presse de l’agence.

M. Itani a enfin affirmé que 90 % des exportations agricoles libanaises – en volume – avaient bénéficié de l’un ou l’autre des programmes de subvention mis en place par IDAL en 2017. Ces dernières se sont élevées à un peu plus de 379 000 tonnes sur cet exercice selon les douanes – un chiffre qui correspond au volume des exportations brutes selon l’AA, calculé en fonction des capacités des contenants. L’AA a ainsi affirmé de son côté que les exportations agricoles nettes – hors élevage – ont atteint 353 000 tonnes sur l’ensemble de l’année dernière. La valeur des exportations agricoles, selon les douanes, a atteint 178,6 millions de dollars en 2017, soit 6 % sur un total de 2,8 milliards de dollars.


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