Le patriarche maronite Bechara Raï s'adressant à des journalistes à l'hôtel Capitole, à Paris, le 29 mai 2018. Photo ANI
Le patriarche maronite Béchara Raï a été reçu mardi à l'Elysée par le président français Emmanuel Macron, avec lequel il a évoqué le nouveau gouvernement libanais, appelant à sa formation rapide afin que le pays puisse profiter des aides internationales promises lors des dernières conférences de soutien au Liban, notamment pour les infrastructures, l'armée et les réfugiés.
"Nous avons discuté des conférences internationales de soutien de Rome, Paris et Bruxelles et des réformes nécessaires au Liban pour assurer le soutien international", a affirmé Mgr Raï à l'issue de son entretien. Il a souligné que, tout comme M. Macron, il espérait "que le gouvernement sera rapidement formé afin que le Liban puisse bénéficier des aides" promises à l'issue de ces conférences.
A l'issue de la conférence de Rome, à la mi-mars, la communauté internationale avait promis de soutenir l'armée et les forces de sécurité. Début avril, la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (CEDRE) organisé à Paris avait octroyé plus de 11 milliards de prêts et dons au Liban, tandis que la question des réfugiés avait été abordée les 24 et 25 avril à Bruxelles.
Le patriarche a par ailleurs indiqué avoir abordé la question des réfugiés syriens au Liban. "J'ai discuté avec M. Macron de l'importance du retour de ces réfugiés dans leur pays", a affirmé le dignitaire. "Il faut dissocier la situation politique de la question sécuritaire et encourager ces réfugiés à rentrer chez eux", a-t-il ajouté, soulignant "craindre leur implantation" au Liban. Mgr Raï a appelé la communauté internationale à "encourager ce retour", indiquant que "la guerre ne touche pas toute la Syrie où il existe des zones très sûres".
Mgr Raï a dans ce contexte commenté le "décret numéro 10" controversé adopté en Syrie et qui permet au gouvernement de Damas de saisir des propriétés privées pour les besoins de projets immobiliers. Cette loi donne aux déplacés syriens un délai très serré pour réclamer leurs biens, au-delà duquel ils perdraient leurs possessions au profit de l’Etat. "Cette loi a un côté positif, parce qu'elle motive les Syriens à rentrer chez eux, et un côté négatif, au cas où ils ne disposent pas des moyens nécessaires pour faire valoir leurs droits", a estimé Mgr Raï.
Le Liban, pays de quatre millions d'habitants, accueille environ 1 million de réfugiés syriens et leur présence a mis à mal le système déjà fragile de services publics. Le président Michel Aoun a récemment réclamé que les réfugiés syriens rentrent dans les zones sûres contrôlées par le régime syrien, mais la communauté internationale estime un tel retour prématuré en l'absence d'une solution politique.
Par ailleurs, le patriarche a souligné avoir abordé avec Emmanuel Macron la question de la francophonie et la situation difficile des écoles privées, en raison de l'augmentation des frais de scolarité à la suite de la majoration des salaires des enseignants. "Le problème n'est pas entre les écoles et les parents, mais c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités", a-t-il souligné.
Lundi, à l'occasion de sa première journée en France, Mgr Béchara Raï avait été reçu par le président de l’Assemblée nationale François de Rugy et le président du Sénat Gérard Larcher, qui avait donné un dîner en son honneur. Mercredi, le patriarche doit rencontre le Premier ministre français Édouard Philippe, avant de clôturer sa visite par une messe à Notre-Dame du Liban et un dîner avec les membres du conseil d’administration du Foyer libanais.
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LA LIBRE EXPRESSION
19 h 54, le 30 mai 2018