Rechercher
Rechercher

À La Une - France

Marion Maréchal pose les jalons d'un retour en politique, sans le nom Le Pen

La petite-fille du cofondateur du Front national a dévoilé un projet d'école de sciences politiques, fer de lance d'un combat d'idées ultra-conservatrices.

Marion Maréchal-Le Pen s'exprimant lors de la Conférence 2018 du Conservative Political Action dans le Maryland, aux Etats-Unis, le 22 février 2018. AFP / JIM WATSON

Très populaire au sein de l'extrême droite française, la petite-fille du cofondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal, a posé cette semaine les jalons d'un retour en politique, tout en renonçant à utiliser le nom de son grand-père.

Marion Maréchal, qui s'était retirée de la vie politique après la défaite de sa tante Marine Le Pen à la présidentielle de mai 2017, a dévoilé un projet d'école de sciences politiques, fer de lance d'un combat d'idées ultra-conservatrices. Mais l'ancienne députée, qui a toujours sa carte au FN et se faisait jusqu'ici appeler Marion Maréchal Le Pen, a effacé la semaine dernière le nom Le Pen de ses comptes Facebook et Twitter. Elle juge ce patronyme, étroitement associé au FN, présidé près de 40 ans par son grand-père, trop "politique", même si elle n'en a pas "honte" et reconnaît qu'il l'a aidée à remporter les législatives de 2012.

Marion Maréchal, 28 ans, a présenté mardi une école de sciences politiques qu'elle dirigera et qui ouvrira en septembre à Lyon (centre-est). Puis elle a pris deux fois la parole jeudi, pour la première fois en France depuis un an.
"Je referai peut-être des choses" car "je suis incapable de rester indifférente à l'état de mon pays", a-t-elle confié à un media lyonnais.


(Lire aussi : Le Front national, de l'antisémitisme à l'anti-islamisme)



"Pensée conservatrice" 
"Ce n'est pas un vrai retour dans le sens où elle ne s'inscrit pas dans un parti politique mais elle prend date et se définit un espace", explique Christian Delporte, auteur de "Come back ! ou l'art de revenir en politique". "Lorsqu'on active ses réseaux, qu'on développe une école qui ressemble à un laboratoire d'idées, qui draine les jeunes, on constitue un vivier de cadres et de militants au service d'une ambition", selon lui.

Le politologue Jean-Yves Camus note que son école "reçoit la même couverture médiatique que la création d'un nouveau parti". Marion Maréchal affirme défendre un "combat culturel et métapolitique" de "valeurs civilisationnelles" qui dépasse la politique électorale ou partisane, même si l'élection en est la "finalité". Pour M. Camus, cette démarche est surtout "le signal de la constitution d'une pensée politique conservatrice à la française", qui se fait "davantage entendre" que celle de la gauche social-démocrate et que la jeune femme va "essayer de transformer en force politique".

Toutes les tendances de l'extrême droite (catholique traditionaliste, royaliste, néofasciste...) sont représentées parmi les intervenants de l'école. Elle est prête à y accueillir aussi des représentants de partis de droite et notamment le président du parti Les Républicains Laurent Wauquiez.


(Pour mémoire : "A droite toute" : le Front national change de nom sans changer de ligne)


Marion a déjà "gagné" au FN
Elle "prépare une alternative" à sa tante Marine Le Pen, "étoile descendante" quand sa nièce est qualifiée d'"étoile montante" de l'extrême droite, estime M. Delporte.

Marion Maréchal, qui reste très populaire au sein du FN, est la troisième personnalité politique que les Français souhaitent le plus voir jouer un rôle à l'avenir, selon l'institut de sondages BVA. Chez les sympathisants FN, elle a bondi en mai de 7 points quand sa tante a chuté d'autant.
L'attente au FN est à la hauteur de "la frustration" que l'échec de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017 a généré, rappelle M. Camus.

Reste à savoir quand et comment la jeune femme repartira à la conquête des électeurs.
Elle aura besoin d'un parti et pas d'une "nébuleuse" du type En Marche (mouvement lancé un an avant son élection par le président Emmanuel Macron), estime M. Camus, car "à droite, les gens ont le sens de l'autorité".

L'ancien conseiller souverainiste de Marine Le Pen, Florian Philippot, pense qu'"idéologiquement", Marion Maréchal a déjà "gagné au sein du FN". "Autour de Marine Le Pen, il n'y a que des amis de Marion Maréchal".
Mais "se projeter excessivement sur telle ou telle personne est un peu hasardeux", met en garde l'intéressée.

Non seulement Marion Maréchal "ne doit pas se faire oublier" mais elle ne doit pas "manquer la fenêtre du retour", conclut M. Delporte.


Pour mémoire
La convalescence inachevée de Marine Le Pen

Marine Le Pen inculpée pour la diffusion de photos d'exactions de l'EI

France: Jean-Marie Le Pen rejoint un parti européen néofasciste

Chambres à gaz nazies qualifiées de « détail » : Le Pen définitivement condamné

Très populaire au sein de l'extrême droite française, la petite-fille du cofondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal, a posé cette semaine les jalons d'un retour en politique, tout en renonçant à utiliser le nom de son grand-père. Marion Maréchal, qui s'était retirée de la vie politique après la défaite de sa tante Marine Le Pen à la présidentielle de...

commentaires (1)

Que peuvent bien être des "idées ultra-conservatrices"? Ou bien elles sont conservatrices, ou bien elles ne le sont pas, mais comment peuvent-elles être "ulra" conservatrices? cela ressemble à lessive qui lave" plus blanc que blanc"!

Yves Prevost

07 h 03, le 27 mai 2018

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Que peuvent bien être des "idées ultra-conservatrices"? Ou bien elles sont conservatrices, ou bien elles ne le sont pas, mais comment peuvent-elles être "ulra" conservatrices? cela ressemble à lessive qui lave" plus blanc que blanc"!

    Yves Prevost

    07 h 03, le 27 mai 2018

Retour en haut