Marine Le Pen veut changer le nom du parti français d'extrême droite Front national, pour le rendre plus fréquentable en vue d'éventuelles alliances de gouvernement, mais la ligne du parti reste orientée "à droite toute", rendant hypothétiques les rapprochements, analysent des politologues.
La présidente espère ainsi tirer un trait sur le passé sulfureux du parti, à l'image entachée par les déclarations controversées de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, notamment sur la Shoah.
Celle qui, comme Emmanuel Macron, vante la fin du clivage droite-gauche, a suivi un "logiciel clairement de droite" en défendant "les valeurs, la transmission, le patriotisme, l'attachement charnel à la France", analyse M. Camus.
Certes, la présidente du FN marche toujours "sur deux jambes", comme elle le dit souvent.
"Elle est bien sur deux jambes, car il existe un volet +social+ à droite. Mais c'est un volet +social+ qui applique la discrimination entre nationaux et étrangers. Ce qui n'est pas envisageable à gauche", explique M. Camus.
Les applaudissements les plus nourris, avec des militants scandant debout "on est chez nous", ont été entendus quand Marine Le Pen a lancé que "l'immigration légale et illégale n'est plus tenable" et que "l'argent des Français doit d'abord revenir aux Français".
Ses thèmes fédérateurs sur la sécurité, l'immigration, l'islam lui permettent de réunir des militants divisés à la perspective d'un changement de nom, validée seulement par une "courte majorité".
"Pour faire oublier les aspects sulfureux du FN, le nom devrait se traduire par une réorientation du programme", estime M. Crépon.
"Rien ne peut changer", tranche M. Camus, car ce n'est pas dans l'intérêt du FN d'abandonner la préférence nationale, sinon il "ressemblerait comme deux gouttes d'eau aux Républicains tendance Laurent Wauquiez", dit-il en référence au nouveau président des Républicains (LR), le parti de la droite classique affaibli par le ralliement de certains de ses cadres au président Macron, à l'instar du Premier ministre Edouard Philippe.
La présidente du FN a plaidé pour des alliances, mais sans annoncer de rapprochement concret.
"Aucune leçon n'a été tirée du ratage de la campagne" présidentielle, juge le politologue Jean-Yves Camus.
commentaires (2)
IL PORTE SA VESTE A L,ENVERS...
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 40, le 14 mars 2018