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Campus - EXPOSITION

Des étudiants de l’UL sortent la calligraphie arabe des sentiers battus

« Synonymes visuels » s’est déroulé du 12 au 30 avril à l’Institut français de Beyrouth.

À côté de chaque composition typographique, l’on retrouve, sur une légende, la composition calligraphique originale, la phrase en arabe ainsi que sa traduction en français et en anglais.

Une soixantaine d’étudiants du département des arts graphiques et de la communication visuelle, de l’Université libanaise, sections 1 et 2, ont participé à une exposition collective, revisitant la calligraphie arabe. «Synonymes visuels» s’est déroulé du 12 au 30 avril, à l’Institut français du Liban.

Traversant le couloir extérieur de l’Institut français, rue de Damas, il était impossible, ce jour-là, de continuer son chemin sans s’arrêter un moment pour contempler cette exposition d’œuvres typographiques. Parce qu’il s’agit, en effet, de compositions calligraphiques arabes, exécutées d’une façon peu habituelle, non traditionnelle, numérique. Au total, soixante-cinq œuvres, disposées le long du couloir, se distinguent par la diversité de leur style, leur typographie, leur composition ou leur couleur.

L’idée de cette exposition a germé il y a trois ans. À son origine, les enseignants de typographie, à la faculté des beaux-arts et d’architecture, sections 1 et 2, Antoine Abi Aad et Rana Abou Rjeily, ont rassemblé des travaux effectués par leurs étudiants de 2e et 3e année, lors de leur cours. Leur objectif : puiser dans le riche patrimoine calligraphique du Moyen-Orient et « prendre la calligraphie comme point de départ plutôt que comme destination ». En effet, les étudiants ont dû travailler à partir d’une œuvre calligraphique arabe afin d’élaborer leur propre composition typographique, à l’aide de l’outil informatique, d’où le titre de l’expo, «Synonymes visuels».

Avant d’arriver au stade de création de ces compositions, ils ont effectué deux projets. Lors du premier, ils se sont livrés à des expérimentations, en manipulant des fils de fer pour créer les lettres de l’alphabet ; et pendant le second, ils ont choisi des logos japonais qu’ils ont décomposés et dont ils ont utilisé certains éléments dans leur création typographique.

Chaque étudiant a ainsi entamé son projet de composition en partant de l’un ou de l’autre procédé. Ainsi, Lyne Jabak s’est appuyée sur un logo japonais qui l’a captivée. « C’est un logo géométrique avec des formes en 3D que j’ai essayé d’emprunter pour concevoir ma composition. J’ai utilisé des couleurs vives pour montrer le contraste, ainsi que des lignes horizontales », explique-t-elle. Quant à Ursula Jreidy, elle a travaillé une composition au style décoratif, caractérisée par des lettres assez fines. Pour ce elle a choisi de s’appuyer sur son projet en fils de fer. « J’ai ajusté la typographie que j’ai obtenue à l’issu de ce procédé, en fonction de la composition de la calligraphie arabe choisie », explique-t-elle.


(Pour mémoire : Midad, voyage en arabe(sque))


Imprégnés par l’art de la calligraphie, les étudiants comptent le perpétuer
Une fois leurs lettres créées, les étudiants les ont adaptées à une phrase, tirée de textes religieux ou d’anciens manuscrits arabes, dont ils se sont inspirés. « J’ai choisi de travailler sur une phrase qui m’est significative : “Dieu est ma confiance et mon espoir”. Je me suis basée sur un logo japonais minimaliste, auquel j’ai emprunté les lignes épurées et géométriques. Pour ma composition, j’ai utilisé le noir et le blanc pour mettre l’accent sur le contraste », confie Yara Sakr.

Sa camarade, Jennifer Aad, a choisi la phrase « Dieu est la lumière des cieux et de la terre ». « J’ai adopté une composition géométrique pour simplifier la calligraphie originale et la rendre plus lisible, et j’ai choisi les couleurs de la terre et du ciel, le marron, l’orange et le jaune. »

Pour les professeurs Antoine Abi Aad et Rana Abou Rjeily, il s’agit non seulement de mettre l’accent sur la conception de lettres, mais de s’inspirer aussi de la composition, de la forme, du rythme, du contraste et de l’harmonie que l’on retrouve dans l’art de la calligraphie.

D’ailleurs, les étudiants ont très bien saisi l’essence de cet art qu’ils comptent perpétuer à leur façon. « On sent aujourd’hui qu’on est en train de s’éloigner de la calligraphie arabe. Donc l’idée a été de la remettre à jour en la modernisant, afin qu’elle puisse captiver le public et pour que celui-ci la regarde d’une façon différente », note Yara Sakr. De même, pour Lyne Jabak, « la calligraphie arabe doit s’adapter à l’air du temps. Puisque tout est numérisé aujourd’hui, il faut adopter les outils informatiques, sinon on rate le train. Pour nous, il était donc important de préserver les éléments calligraphiques, leur insuffler une nouvelle vie, pour faire revivre la calligraphie arabe. Ce serait dommage de la perdre ! »



Pour mémoire

Ces murs porteurs de dialogue en calligraffiti



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