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Culture - EXPOSITION

« Je rêve un jour d’exposer à Damas »

L’artiste norvégien d’origine syrienne Phadi Mubda Alattalla confronte les différentes dimensions du quotidien à la galerie Les Plumes Elsie Braidi.

Phadi Mubda Alatalla devant l’une de ses toiles à la galerie Les Plumes Elsie Breidi.

Une femme pulpeuse prépare des œufs au plat. Un homme enlace son bocal à poissons, comme s’il tenait un nourrisson. Des scènes de bar ou de foule dans un métro, éclairées par la poésie d’un faisceau lumineux... Un surréalisme certain imprègne l’œuvre picturale de l’artiste syrien installé en Norvège, Phadi Mubda Alattalla, dont l’univers très particulier est dévoilé à la galerie Les Plumes Elsie Braidi à Beyrouth. 

« En mettant en scène les perspectives, je fais en sorte que plusieurs dimensions se croisent au sein d’un même tableau », explique le peintre né en 1972. Il lui a fallu trois ans pour donner naissance à The Dimension Beyond. « Cette série reflète ce que je vois. Des gens assis, discutant, chantant, lisant. Je voulais aussi aller au-delà de ces scènes de vie et représenter ce qui est invisible aux yeux : l’atmosphère, les rêves, les histoires, le bonheur ou la tristesse... »

Phadi Mubda Alattalla a transporté ses pinceaux de pays en pays. Il a quitté la Syrie, son pays natal, il y a près de vingt ans, après des études aux Beaux-Arts. La Norvège est devenue son pays d’adoption. « Comme presque tout jeune artiste syrien, j’ai été influencé par le réalisme soviétique et les icônes orthodoxes. Lorsque je me suis installé en Norvège, j’ai été surpris, voire choqué par l’Occident. Mon approche artistique en a été complètement bouleversée », confie-t-il. « Résultat : plus d’individualisme, de libération du corps de la femme, de liberté d’expression. »

Usant de couleurs grasses et de l’acrylique, le peintre accentue les contrastes et les jeux de lumière pour inviter le regard à se déposer sur une scène ou une autre. « Cette lumière artificielle équilibre mes peintures et constitue une composante essentielle de mon univers. » Très attaché à traduire esthétiquement ses idées, l’artiste travaille et retravaille ses toiles et affirme ne pas chercher à transmettre un message particulier.

Phadi Mubda Alattalla sait qu’un coup de baguette ne suffira pas à éteindre les braises en Syrie. « Je rêve un jour d’exposer à Damas. » En attendant, il prépare déjà sa seconde exposition, différente de celle-ci, avec des œuvres pop art sur plexiglas. 

Galerie Les Plumes, Elsie Braidi
Achrafieh, Beyrouth. Jusqu’au 2 juin.
Du lundi au samedi 10h30 à 19h00.

Une femme pulpeuse prépare des œufs au plat. Un homme enlace son bocal à poissons, comme s’il tenait un nourrisson. Des scènes de bar ou de foule dans un métro, éclairées par la poésie d’un faisceau lumineux... Un surréalisme certain imprègne l’œuvre picturale de l’artiste syrien installé en Norvège, Phadi Mubda Alattalla, dont l’univers très particulier est dévoilé à...

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