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À La Une - Terrorisme

En Irak, l'assassinat d'un candidat aux législatives finalement pas lié à l'EI

Le fils de la victime a reconnu avoir tué son père.

Une rue remplie d'affiches électorales à Najaf, en Irak, le 7 mai 2018. AFP / Haidar HAMDANI

L'assassinat lundi d'un candidat aux législatives irakiennes du 12 mai, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), est en fait l’œuvre d'un de ses fils, dans le cadre d'une dispute familiale, a indiqué la justice irakienne.

"L'assassinat du candidat Farouq Zarzour al-Joubouri est un crime de droit commun et n'a aucun lien avec le terrorisme", a affirmé dans un communiqué le porte-parole du Haut conseil de la magistrature, Abdel Satar Bayraqdar. "C'est le résultat d'un différend familial, le fils de la victime a reconnu avoir tué son père", a-t-il précisé.
Selon des sources locales, son fils s'appelle Ihsane et est âgé de 18 ans.

Dans un communiqué publié sur Telegram, l'EI avait revendiqué l'assassinat de Farouq Zarzour al-Joubouri, 45 ans, candidat sunnite sur la liste emmenée par le vice-président Iyad Allawi, le traitant de "mécréant" car il concourt aux élections, honnies par l'EI.


(Lire aussi : Élections en Irak : quel pouvoir de nuisance pour l’État islamique ?)



Ce titulaire d'un doctorat en agriculture a été tué par balles à son domicile dans la région de Mossoul (nord) -qui fut de 2014 à 2017 la "capitale" du "califat" autoproclamé de l'EI en Irak-, a précisé à l'AFP un responsable administratif local.

Assassiné "à l'aube", ce candidat figurait sur la liste "Alliance nationale", a indiqué Salah al-Joubouri, responsable local à Qayyarah, à 70 kilomètres au sud de Mossoul.
"Il a été abattu chez lui", a-t-il précisé. Des sources médicales ont confirmé avoir reçu le corps sans vie du candidat, qui se présentait pour la première fois à un scrutin parlementaire.

Dans un message audio le 23 avril, le porte-parole de l'EI, Aboulhassan al-Mouhajer, a menacé d'attaquer les bureaux de vote en Irak et de s'en prendre aux électeurs.
"Ô sunnites (...), nous savons que le gouvernement des rafida (terme péjoratif par lequel les salafistes désignent les chiites) est sur le point d'appeler à des élections. Notre jugement s'appliquera à ceux qui y appellent et y participent", avait affirmé le porte-parole de l'EI.


(Lire aussi : En Irak, le lanceur de chaussures contre Bush candidat aux élections)



"La victoire, si Dieu le veut"
L'organisation jihadiste a en particulier menacé les sunnites, majoritaires dans la région de Mossoul mais minoritaires dans le pays, qui est aux deux-tiers chiite.

Dans une vidéo postée la veille de sa mort sur Facebook, le candidat, son fils de six ans, Rayan, dans les bras, appelait les électeurs à se méfier "des candidats sortants et de ceux qui achètent les votes".
"Dans quelques jours, si Dieu le veut, nous fêterons la victoire", disait-il alors, assis sur l'herbe dans le jardin de sa maison. Il promettait "un gouvernement juste et fort qui s'occupera des pauvres, des familles de martyrs, de la reconstruction et des citoyens".

Cette même page se couvre désormais de commentaires d'internautes déplorant la mort de M. Joubouri, qui apparaît sur de nombreuses photos, son visage au teint bistre barré d'un sourire.
Les organisations extrémistes sunnites se sont toujours opposées aux élections en Irak depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, multipliant les attentats lors des scrutins.

M. Joubouri n'est pas le seul candidat à avoir perdu la vie ces dernières semaines.
Fin avril, Nejm al-Hasnoui, candidat de la liste de "l'Etat de droit" emmenée par l'autre vice-président, Nouri al-Maliki, avait été mortellement touché par des tirs alors qu'il tentait une médiation dans un conflit tribal à Bagdad.
Près de 24,5 millions d'électeurs départageront le 12 mai près de 7.000 candidats s'affrontant pour 329 sièges au Parlement.
A l'issue de ce scrutin mêlant proportionnelle et quotas imposés, les listes victorieuses devront s'allier pour former une coalition de gouvernement.


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