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Liban - Drame

Des funérailles dignes d’un héros national pour Hanna Lahoud

Des personnalités politiques ont salué le sacrifice du jeune volontaire du CICR, tué au Yémen.

Le cercueil du jeune disparu porté par les secouristes.

Gemmayzé. Ce quartier beyrouthin de fête et de vie portait le deuil samedi matin. Car le convoi transportant la dépouille mortelle de Hanna Lahoud, jeune volontaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tué samedi 21 avril dernier au Yémen, vers sa dernière demeure, y a marqué un arrêt.

Les ambulances venues chercher le corps du défunt à l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth à 9h ont suivi un tracé symbolique. Passant d’abord par le siège de la Croix-Rouge libanaise (CRL), rue Spears, elles ont marqué un arrêt devant l’ancien centre CRL de Gemmayzé, où Hanna Lahoud avait été volontaire pendant une décennie. Là, ses camarades des équipes secouristes de la Croix-Rouge ont porté son cercueil jusqu’à l’actuel centre de la rue Gouraud, suivis de sa famille endeuillée. Des passants et des habitants du quartier ont également souhaité rendre un dernier hommage au jeune volontaire, jetant du riz et des pétales de fleurs sur le cercueil. Le cortège funéraire était digne de celui d’un héros national, encadré par une escorte policière et une quinzaine d’ambulances dont les sirènes couvraient à peine les cris déchirants de la famille du défunt.


(Lire aussi : Hanna Lahoud, ou la joie de vivre et d’aider... jusqu’à la mort)



« Intransigeant »
L’émotion était vive dans cette foule vêtue d’orange (la tenue des secouristes de la CRL) et de noir, venue accompagner le dernier voyage du jeune homme de 37 ans, tué par balles alors qu’il se rendait en mission près de Taez, au Yémen, où il dirigeait un programme du CICR. 

 « Hanna aurait pu rester dans nos bureaux à Genève, mais il a choisi de servir les autres jusqu’au bout », confie Fadi Farra, l’un de ses amis et collègues. « Il était comme cela, très intransigeant sur sa mission et son éthique, et n’hésitait pas à recadrer ceux qui déviaient des principes du CICR », se souvient-il. Au point qu’il avait réclamé de repartir sur le terrain immédiatement après avoir survécu à une bataille de 8 mois contre le cancer, en 2014. 

Au total, le jeune homme a passé une dizaine d’années en mission à l’international auprès du CICR, après avoir été volontaire à la CRL au Liban. Tous ceux qui l’ont connu le décrivent comme étant passionné par son engagement, au point que la plupart de ses amis présents, venus d’une dizaine de pays, étaient aussi souvent ses collègues de mission.


(Lire aussi : Opération antijihadistes au Yémen après le meurtre de Hanna Lahoud, employé libanais du CICR)


Une reconnaissance nationale
Après le passage symbolique à Gemmayzé, le cortège s’est rendu à l’église Saint-Charbel d’Adonis, où de nombreuses personnalités politiques et religieuses ont loué le courage et le sacrifice de Hanna, surnommé « Bouha » par ses camarades et devenu une sorte de héros national. 

Plusieurs personnalités politiques ont pris part à l’office funèbre, notamment le ministre de l’Économie, Raëd Khoury, représentant les chefs de l’État Michel Aoun et du gouvernement Saad Hariri, le député Nehmetallah Abi Nasr, représentant le président de la Chambre Nabih Berry, l’ambassadeur du Yémen au Liban, Abdallah Abdel Karim el-Dahis, aux côtés des représentants du commandant en chef de l’armée et de plusieurs chefs de parti. Étaient aussi présents les cadres du CICR et de la Croix-Rouge libanaise.

Après l’oraison funèbre, prononcée par Mgr Boulos Rouhana, évêque de Sarba, se sont succédé à la tribune Marc Nahas, qui s’est exprimé au nom des amis du défunt, le coordinateur du CICR en région MENA Robert Mardini, le président de la CRL Antoine Zoghbi, ainsi que son frère Fouad. Tous ont salué le dévouement de « Bouha », qui allait au-delà du devoir, devaient-ils souligner. « Il était très connu et admiré parmi ses collègues. Cette foule le montre bien. Le CICR doit maintenant faire le deuil et essayer de comprendre ce qu’il s’est passé », nous confie Robert Mardini.

Au nom du chef de l’État, le ministre Khoury a remis à titre posthume à Hanna Lahoud la médaille d’argent présidentielle du Mérite, et M. Mardini, la médaille d’honneur du CICR.

La dépouille mortelle de Hanna Lahoud a été mise en terre dans son village natal de Brih dans le Chouf, en présence de ses proches. Par ailleurs, la Croix-Rouge libanaise, qui a organisé vendredi soir au Casino du Liban une cérémonie dédiée à ses victimes tombées en mission, a rendu un vibrant hommage à Hanna Lahoud.



Gemmayzé. Ce quartier beyrouthin de fête et de vie portait le deuil samedi matin. Car le convoi transportant la dépouille mortelle de Hanna Lahoud, jeune volontaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tué samedi 21 avril dernier au Yémen, vers sa dernière demeure, y a marqué un arrêt.Les ambulances venues chercher le corps du défunt à l’hôpital de l’Université...

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