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À La Une - Contestation

En Arménie, les autorités refusent de négocier, Pachinian promet des "victoires" à son peuple

Nikol Pachinian, qui se présente comme le "candidat du peuple", doit être proposé au poste de Premier ministre par le bloc d'opposition Yelk. Mais le Parti républicain au pouvoir dispose toujours d'une majorité au Parlement et a théoriquement toutes les chances de faire élire son candidat.

Le chef de la contestation en Arménie, Nikol Pachinian, lors d'une conférence de presse à Erevan, le 27 avril 2018. Photo AFP / Vano Shlamov

Les autorités arméniennes ont refusé vendredi de négocier avec le chef de la contestation Nikol Pachinian, qui a été accueilli en "héros" en province en promettant des "victoires" à son peuple, au cours d'un rassemblement de ses partisans.

"Il n'y a aucun doute que ce peuple fort et puissant (...) remporte une victoire sur la corruption et la pauvreté !", a lancé M. Pachinian, un député et opposant de 42 ans, devant les milliers de personnes qui se sont réunies en plein centre de Gioumri, la deuxième ville d'Arménie, où il s'est rendu de la capitale Erevan, accompagné de centaines de ses soutiens en voiture. "Il y aura des victoires dans l'économie et très bientôt, au lieu d'émigrer nos compatriotes vont affluer en provenance des différents pays vers notre Patrie bien-aimée", a-t-il assuré, encouragé par les cris "Nikol, notre Premier ministre !".

M. Pachinian a ensuite participé dans les rues de Gioumri à un défilé de milliers de ses partisans. Sur son itinéraire vers cette ville de province, des familles entières sortaient de leurs maisons pour le saluer en lui offrant du pain et du sel, ainsi que des fraises, selon un journaliste de l'AFP.  "Nikol est notre héros !", scandaient les gens, embrassant celui qui a mobilisé des dizaines de milliers de personnes depuis le 13 avril contre l'ancien président Serge Sarkissian, devenu pour quelques jours seulement Premier ministre, et contre son Parti républicain au pouvoir.

Nikol Pachinian a expliqué plus tôt dans la journée cette visite en province par son envie de "rencontrer les gens (...) qui ont été très actifs" pendant les deux dernières semaines du mouvement de contestation dans cette ex-république soviétique du Caucase.

Samedi, il doit se rendre à Vanadzor, la troisième ville du pays.

Ce déplacement à Gioumri intervient au moment où le Premier ministre par intérim Karen Karapetian a rejeté la proposition de M. Pachinian d'une rencontre vendredi matin dans un grand hôtel d'Erevan, en présence de la presse.


(Lire aussi : Pachinian lance un ultimatum, la Russie se pose en médiateur)


"Apprendre à s'entendre"
"Le Premier ministre par intérim juge sans perspective de participer à des +négociations+ qui ne permettent pas de trouver une solution" à la crise qui secoue l'Arménie depuis deux semaines et où "une partie dicte son agenda à l'autre", a expliqué à l'AFP son porte-parole Aram Araratian.

Pour sa part, M. Pachinian a accusé le Parti républicain, dont M. Karapetian fait partie, de chercher à "approfondir la crise" politique. "Nous ne cachons pas que nous sommes en partie responsables de cette atmosphère d'intolérance qui existe aujourd'hui. Mais nous devons apprendre à nous entendre (...), à être tolérants", a déclaré Karen Karapetian vendredi soir, dans une interview télévisée.

Le président du Parlement arménien Ara Babloïan a annoncé jeudi la convocation d'une session extraordinaire le 1er mai consacrée à l'élection d'un nouveau Premier ministre, après la démission de Serge Sarkissian le 23 avril sous la pression de dizaines de milliers de manifestants.

Nikol Pachinian, qui se présente comme le "candidat du peuple", doit être proposé au poste de Premier ministre par le bloc d'opposition Yelk. Mais le Parti républicain au pouvoir dispose toujours de la majorité absolue au Parlement et a théoriquement toutes les chances de faire élire son candidat.

Jeudi soir, M. Pachinian avait adressé un ultimatum, devant des milliers de ses partisans réunis sur la place de la République, au coeur d'Erevan et haut lieu de la contestation du pouvoir de Serge Sarkissian. "Si je ne suis pas élu Premier ministre, il n'y aura pas du tout de Premier ministre en Arménie", avait-il affirmé.


(Lire aussi : En Arménie, l'opposant Pachinian se dit "prêt à diriger le pays")


"Changements réels"
"Le Parlement peut nommer au poste de Premier ministre n'importe quelle personne, sans qu'elle soit forcément membre du parti au pouvoir ou de la majorité parlementaire", a-t-il assuré vendredi à la presse, soulignant que l'objectif de l'opposition était d'"obtenir des changements réels".

Nikol Pachinian a par ailleurs annoncé la suspension des protestations pour deux jours, après treize jours d'une mobilisation marqués par le blocage des routes et de fortes perturbations de la circulation automobile, "pour que le peuple puisse se reposer un peu". Dimanche, les manifestations antigouvernementales doivent cependant "reprendre avec de nouvelles forces", selon lui.

La Russie, qui dispose d'une base militaire en Arménie, a commencé jeudi à se placer en médiateur dans ce conflit que le Kremlin qualifie cependant d'"affaire intérieure arménienne".

Le président Vladimir Poutine s'est ainsi entretenu jeudi au téléphone avec Karen Karapetian, après avoir déjà fait de même la veille avec son homologue arménien Armen Sarkissian.

Pour leur part, le vice-Premier ministre et le chef de la diplomatie arméniens se sont rendus jeudi à Moscou pour des "consultations", tandis que Nikol Pachinian a été reçu mercredi à l'ambassade de Russie en Arménie.




Les autorités arméniennes ont refusé vendredi de négocier avec le chef de la contestation Nikol Pachinian, qui a été accueilli en "héros" en province en promettant des "victoires" à son peuple, au cours d'un rassemblement de ses partisans."Il n'y a aucun doute que ce peuple fort et puissant (...) remporte une victoire sur la corruption et la pauvreté !", a lancé M. Pachinian, un ...

commentaires (1)

Peut susciter des espoirs... Contre certaines corruptions notamment. Mais aucune presse ne présente le pedigree de cet homme qui Peut être le sauveur de l'Arménie.... ! On sait qu'il était journaliste et actuellement député. Je n'ai aucun préjugé sur l'homme... pour le reste c'est le trou noir...J'attends juste des informations fiables à son égard. Je suis pour le progres, lanticorruption, et la prospérité et l'indépendance totale de l'Arménie. Je ne suis pas pour l'aventurisme. Il est évident que l'homme a saisi une belle opportunité et au bon moment... Les citoyens dans la rue veulent un changement. Ce changement doit se faire dans la transparence et la pluralité. Nikol Pacinian ne peut être considéré lui seul, l'homme providentiel de tout un pays, riche en ressources humaines. Attendons un peu pour connaître davantage sur l'homme, ses projets, ses moyens, ses soutiens avant de se prononcer pour ou contre En tout cas il a réussi à fédérer une bonne partie du peuple, bravo

Sarkis Serge Tateossian

11 h 10, le 28 avril 2018

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Commentaires (1)

  • Peut susciter des espoirs... Contre certaines corruptions notamment. Mais aucune presse ne présente le pedigree de cet homme qui Peut être le sauveur de l'Arménie.... ! On sait qu'il était journaliste et actuellement député. Je n'ai aucun préjugé sur l'homme... pour le reste c'est le trou noir...J'attends juste des informations fiables à son égard. Je suis pour le progres, lanticorruption, et la prospérité et l'indépendance totale de l'Arménie. Je ne suis pas pour l'aventurisme. Il est évident que l'homme a saisi une belle opportunité et au bon moment... Les citoyens dans la rue veulent un changement. Ce changement doit se faire dans la transparence et la pluralité. Nikol Pacinian ne peut être considéré lui seul, l'homme providentiel de tout un pays, riche en ressources humaines. Attendons un peu pour connaître davantage sur l'homme, ses projets, ses moyens, ses soutiens avant de se prononcer pour ou contre En tout cas il a réussi à fédérer une bonne partie du peuple, bravo

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 10, le 28 avril 2018

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