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Moyen Orient et Monde - Arménie

Pachinian lance un ultimatum, la Russie se pose en médiateur

« Si je ne suis pas élu Premier ministre, il n’y aura pas du tout de Premier ministre en Arménie », a lancé hier l’opposant Nikol Pachinian, un mégaphone à la main, devant des milliers de ses partisans réunis sur la place de la République à Erevan. Gleb Garanich/Reuters

Le chef de la contestation antigouvernementale en Arménie, Nikol Pachinian, a lancé un ultimatum hier, en affirmant être le seul candidat possible au poste de Premier ministre, tandis que la Russie, qui jusque-là réagissait avec retenue, commençait à s’imposer comme médiateur.
 « Si je ne suis pas élu Premier ministre, il n’y aura pas du tout de Premier ministre en Arménie », a lancé M. Pachinian, député et opposant âgé de 42 ans, devant des milliers de ses partisans réunis dans la soirée sur la place de la République, au centre de Erevan, la capitale de cette ex-république soviétique du Caucase du Sud. « Il ne peut pas y avoir de compromis », a-t-il martelé. En journée, le président du Parlement, Ara Babloïan, avait convoqué une réunion extraordinaire pour le 1er mai consacrée à l’élection d’un nouveau Premier ministre, après la démission de Serge Sarkissian lundi sous la pression de manifestations ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes. « La prochaine étape de notre combat, ce sera le 1er mai, rassemblez vos forces pour montrer ce jour-là à quel point le peuple est fort », a encore déclaré M. Pachinian. Il a également annoncé avoir invité le Premier ministre par intérim, Karen Karapetian, pour des négociations ce matin dans un grand hôtel de Erevan, en précisant avoir insisté pour que la rencontre soit ouverte à la presse. Désormais, le Parti républicain au pouvoir doit aussi « capituler devant le peuple », estime M. Pachinian, qui s’est dit « prêt à diriger le pays ».
La candidature de Nikol Pachinian, qui se présente comme le « candidat du peuple » au poste de Premier ministre, doit être proposée dans les prochains jours pour le poste de chef du gouvernement par le bloc d’opposition Yelk. Au Parlement, un candidat a besoin de 53 voix pour être élu. M. Pachinian ne peut compter actuellement que sur le soutien de 40 députés, selon un responsable du bloc Yelk. Le Parti républicain, lui, dispose de 58 sièges et a théoriquement toutes les chances de faire élire de nouveau son candidat. Lors de la réunion du Parlement pour désigner le nouveau chef du gouvernement, « tout dépend du nombre de candidats proposés par les partis (...). Mais il est très probable que nous aurons le temps d’élire le nouveau Premier ministre le 1er mai », a précisé le vice-président de la Chambre, Édouard Charmazanov.

Consultations à Moscou
Quelques heures après l’annonce de la décision du Parlement arménien de se réunir le 1er mai, le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu au téléphone avec M. Karapetian. Lors de cette conversation téléphonique, « il a été souligné que le règlement de la crise en Arménie devait se dérouler uniquement selon les normes du droit, dans le cadre de la Constitution en vigueur et sur la base des résultats des élections législatives légitimes qui ont eu lieu en avril 2017 », selon un communiqué du Kremlin. Ces législatives avaient été remportées par le Parti républicain au grand dam de M. Pachinian, qui réclame des législatives anticipées. Mercredi, M. Poutine s’était déjà entretenu au téléphone avec son homologue arménien, Armen Sarkissian, les deux hommes ayant appelé à cette occasion « toutes les forces politiques à faire preuve de retenue et de responsabilité ».
Pour sa part, le vice-Premier ministre arménien, Armen Guevorkian, s’est rendu hier à Moscou pour des « consultations de travail », a déclaré un porte-parole du gouvernement arménien. Le chef de la diplomatie arménienne, Édouard Nalbandian, a lui aussi fait le voyage dans la capitale russe où il a eu hier « une courte rencontre » avec son homologue Sergueï Lavrov, selon le ministère russe des Affaires étrangères. De son côté, M. Pachinian s’était rendu mercredi à l’ambassade de Russie en Arménie, la partie russe ayant appelé, lors de cette rencontre, à « un dialogue constructif » entre les manifestants et les autorités, selon un communiqué de la mission diplomatique russe.
Jusqu’ici, la Russie, qui absorbe environ un quart des exportations arméniennes et dispose d’une base militaire en Arménie, s’était tenue à l’écart de la crise. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répété hier qu’il s’agissait d’une « affaire intérieure arménienne ».

Source : AFP

Le chef de la contestation antigouvernementale en Arménie, Nikol Pachinian, a lancé un ultimatum hier, en affirmant être le seul candidat possible au poste de Premier ministre, tandis que la Russie, qui jusque-là réagissait avec retenue, commençait à s’imposer comme médiateur. « Si je ne suis pas élu Premier ministre, il n’y aura pas du tout de Premier ministre en...

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