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Liban - Interview express

Alain Aoun : Même en période de crise, je n’ai jamais coupé les ponts avec les blocs adverses

« L’expérience parlementaire, malgré ses déceptions et ses frustrations, est une expérience très importante », estime Alain Aoun. Photo Nasser Traboulsi/Archives

Militant de la première heure au sein du Courant patriotique libre, Alain Aoun brigue l’un des trois sièges maronites de la circonscription du Mont-Liban III (Baabda), qu’il occupe depuis 2009 en tant que membre du bloc du Changement et de la Réforme. Il se présente aux élections sur la liste de « L’Entente nationale », qui allie des candidats du CPL, du mouvement Amal et du Hezbollah. Au sein du Parlement, il accorde une grande importance au contact et au dialogue entre les différentes formations politiques, même en période de tensions.

Dans quel domaine particulier avez-vous principalement axé votre activité parlementaire au cours de votre mandat ?
J’ai été plutôt polyvalent au cours de mon mandat. Sur le plan législatif, j’ai particulièrement travaillé, dans les sous-commissions dont j’étais membre, sur la loi électorale, sur la nouvelle grille des salaires et sur le projet de loi de décentralisation administrative. J’ai également beaucoup travaillé sur le dossier des Télécoms. Cela s’ajoute évidemment à mon travail de parlementaire au sein des commissions dont je suis membre. J’ai également été actif sur la scène politique, où j’ai représenté en de nombreuses occasions mon parti dans les médias et où j’ai œuvré au développement des relations avec d’autres formations. Bien sûr, je me suis également impliqué au sein de ma circonscription, où j’ai travaillé à la mise en place et au suivi de projets de développement, et consacré du temps à mes relations avec les habitants de la région.
Dans quelle mesure avez-vous réussi à établir une coopération avec des députés de blocs adverses ?
Pendant neuf ans, j’ai collaboré de façon très positive et constructive avec les députés des blocs adverses, notamment au sein des commissions multipartites dont je fais partie. Je me considère comme quelqu’un qui développe de bonnes relations avec les députés d’autres blocs. Je crois fermement en l’importance du dialogue, même en temps de tensions, et je n’ai d’ailleurs jamais coupé les ponts avec le camp adverse, même dans les plus grandes périodes de crise.

Dans quelle mesure votre longue expérience parlementaire a-t-elle eu pour conséquence de modifier ou de faire évoluer quelque peu votre perception de la situation dans le pays et votre position par rapport au camp adverse ?

L’expérience parlementaire m’a permis de mieux prendre conscience de la réalité, de me doter d’un certain réalisme, qui vient équilibrer l’idéalisme politique des débuts. L’expérience parlementaire, malgré ses déceptions et ses frustrations, est une expérience très importante, qui m’a permis de mieux comprendre les mécanismes et les coulisses du pouvoir, de même que les limites du système. J’ai pu, grâce à cette expérience, développer mes connaissances du système politique et trouver de nouvelles façons de l’approcher afin de travailler de façon vraiment plus productive. Nous sommes dans une Chambre très complexe, où la productivité est très faible et, par conséquent, il faut une grande maîtrise et beaucoup de flexibilité pour pouvoir faire passer nos idées et les faire avancer jusqu’au bout.

En ce qui concerne l’évolution de ma position par rapport au camp adverse, je dirais que le proverbe « loin des yeux, loin du cœur » s’applique bien, à mon avis, à la situation. Nous sommes tous en contact direct, dans une situation de dialogue et de collaboration continus, ce qui nous permet de mieux connaître les gens et de trouver des points positifs chez tout le monde, sur lesquels on peut bâtir une coopération forte. Le fait d’être collègues, au sein d’une même institution, nous permet de collaborer de façon constructive, indépendamment des appartenances et visions politiques qui d’habitude nous séparent.

La question du lecteur : Compte tenu de votre expérience et votre parcours politique de militant, pourquoi ne briguez-vous pas la tête du Courant patriotique libre ?
Il y a quelques années, j’ai tenté ma chance pour arriver à la présidence du parti, mais la procédure n’a pas abouti. Aujourd’hui, je me concentre sur une autre mission, sur d’autres horizons. Je suis en permanence à la recherche de façons de me rendre utile, efficace et productif, et il existe d’autres moyens pour moi d’y arriver que la présidence du parti. Et puis, la vie est pleine d’opportunités, et j’espère qu’elle m’en réserve de très bonnes dans le futur.


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Militant de la première heure au sein du Courant patriotique libre, Alain Aoun brigue l’un des trois sièges maronites de la circonscription du Mont-Liban III (Baabda), qu’il occupe depuis 2009 en tant que membre du bloc du Changement et de la Réforme. Il se présente aux élections sur la liste de « L’Entente nationale », qui allie des candidats du CPL, du mouvement Amal et...

commentaires (2)

UN TYPE BIEN MAIS, HELAS, IL COURBE L,ECHINE DEVANT LE GRAND PATRON !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 55, le 20 avril 2018

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Commentaires (2)

  • UN TYPE BIEN MAIS, HELAS, IL COURBE L,ECHINE DEVANT LE GRAND PATRON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 55, le 20 avril 2018

  • On ne peut que saluer l'optimisme du militant Alain Aoun mais qui est lui aussi victim du systeme tribal confessionnel .

    Antoine Sabbagha

    12 h 42, le 20 avril 2018

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