Le président libanais Michel Aoun au 29e sommet de la Ligue arabe, dimanche 15 avril 2018, à Dhahran, en Arabie saoudite. Derrière le chef de l'Etat, le Premier ministre Saad Hariri et le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk. Photo Dalati et Nohra
Le président libanais Michel Aoun a plaidé dimanche en faveur d'une "initiative salvatrice" pour la région, mettant en garde contre une "politique qui redessine le Moyen-Orient qui "n’épargnera" aucun pays
"A l'horizon se profile une politique qui redessine notre région. Cette politique, si elle réussit, n’épargnera aucun de nos pays, a affirmé le chef de l’État lors de son intervention au sommet annuel des pays membres de la Ligue arabe, en Arabie saoudite.
Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés syriens, l'équivalent du quart de sa population, ce qui constitue selon les autorités libanaises un lourd fardeau. Elles appellent la communauté internationale à soutenir le pays hôte et à assurer leur retour.
(Pour mémoire : Aoun appelle au "rapprochement" entre les pays de la Ligue arabe)
M. Aoun a ensuite abordé la question palestinienne, "la raison essentielle de l'instabilité au Moyen-Orient", dénonçant "la complaisance, pour ne pas dire complicité, internationale envers les infractions passées et présentes commises par Israël tels que la destruction, le déplacement forcé et l’aliénation".
Le président libanais a également dénoncé les violations israéliennes de la souveraineté du Liban et les menaces de guerre de l'État hébreu contre le pays du Cèdre. Les tensions entre Israël et le Liban se sont accrues depuis l'annonce du projet de construction d'un mur frontalier et l'émergence du litige sur les ressources hydrocarbures offshore au large des côtes libanaises, dont une partie est revendiquée par l’État hébreu.
En marge du sommet, Michel Aoun a eu des entretiens avec le roi Salmane d'Arabie. Il s'est également entretenu avec le roi Abdallah de Jordanie, en présence du Premier ministre Saad Hariri et du chef de la diplomatie Gebran Bassil. Les discussions ont porté sur les développements dans la région ainsi que les relations bilatérales. Le président libanais s'est également entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Jubeir, a annoncé que le prochain sommet économique arabe, prévu en 2019, aura lieu à Beyrouth.
"Ce qui s'est passé aujourd'hui (samedi) à l'aube, en Syrie, n'aide pas à trouver une solution politique à la crise syrienne, qui vient d'entrer dans sa huitième année, et empêche toutes les tentatives en cours de mettre fin aux souffrances du peuple syrien", avait réagi samedi dans un communiqué la présidence de la République libanaise.
Ce genre de réunion n'aboutit que très rarement à des actions concrètes. La dernière fois que la Ligue arabe, créée en 1945, a pris une décision forte remonte à 2011, quand elle a suspendu la Syrie en raison des responsabilités de son président dans la guerre. Damas n'était donc pas représenté dimanche au sommet où aucun drapeau syrien ne flotte, a constaté une journaliste de l'AFP.
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