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Économie - Interview

CEDRE : l’IFC se dit prête à soutenir le secteur privé au Liban

Le vice-président Afrique et Moyen-Orient de la Société financière internationale (IFC, Groupe de la Banque mondiale), Sérgio Pimenta, explique dans une interview accordée à « L’Orient-Le Jour » en marge de la conférence de Paris tenue le 6 avril, comment l’organisation compte soutenir les entreprises du secteur privé souhaitant investir au Liban.

Le vice-président Afrique et Moyen-Orient de la Société financière internationale (IFC, Groupe de la Banque mondiale), Sérgio Pimenta, le 6 avril à Paris. Photo Kenza Ouazzani

Pouvez-vous résumer la vision que porte l’IFC sur le processus amorcé par la CEDRE et comment l’IFC compte contribuer à la réussite de cette conférence ? 
Quand on regarde la question des réfugiés, le niveau de la dette publique et différents aspects macroéconomiques, on voit qu’il y a vraiment un besoin d’accélérer le développement du Liban, et que le pays a besoin d’être soutenu. Le gouvernement a pris récemment un certain nombre de mesures, comme par exemple le vote du budget et de la loi sur les partenariats public-privé, qui sont importantes afin d’atteindre les objectifs de développement à court terme. L’objet de la CEDRE était de permettre à la communauté internationale d’indiquer son soutien à l’économie du Liban, en fournissant des financements pour les étapes de développement suivantes. Dans ce cadre-là, le Groupe de la Banque mondiale a renouvelé son intention de continuer à soutenir le Liban. Le Groupe de la Banque mondiale est déjà très présent. Au niveau de l’IFC, nous avons un portefeuille d’environ 700 millions de dollars au Liban, et nous sommes disposés à aller plus loin et à faire plus, notamment dans le cadre du soutien à la mise en œuvre du plan d’investissement (CIP) préparé par le gouvernement, qui regroupe des projets structurants et importants. Ces projets ont été partagés entre ceux qui seront financés par le secteur public et ceux qui le seront par le secteur privé. Et en tant qu’institution de la Banque mondiale qui soutient le secteur privé, notre rôle devra être de soutenir le financement de la partie destinée au secteur privé de ce plan. On peut envisager différents modèles, soit des PPP ou des opérations qui sont purement du secteur privé. La question de ne pas alourdir le budget de l’État, notamment avec des investissements qui pourraient être soutenus par le secteur privé, a été soulevée lors de la conférence de Paris.

Avez-vous déjà identifié les projets du CIP qui pourront faire l’objet d’investissements privés ou de PPP ?
Dans le CIP, il y a un certain nombre de projets qui peuvent être financés par le secteur privé, particulièrement les projets du secteur de l’énergie, mais également de traitement des déchets solides et liquides, et du secteur des transports. Nous sommes prêts à soutenir par exemple la génération d’énergie, le secteur des transports, l’expansion de l’aéroport de Beyrouth. Ces opérations sont des exemples de projets pouvant bénéficier de financement du secteur privé et donc du soutien de l’IFC.


(Lire aussi : CEDRE : D’autres pays annonceront des prêts additionnels, affirme Hariri)


Quelles sont les réformes les plus urgentes à mettre en œuvre pour attirer plus d’investissements au Liban ?
Il est clair qu’en regardant les indicateurs macroéconomiques du Liban, nous constatons que le niveau de la dette est particulièrement élevé en comparaison avec d’autres pays équivalents. Une stabilité macroéconomique, une visibilité à moyen terme sur le développement économique du pays sont des facteurs importants pour attirer le secteur privé. Nous ne pouvons qu’encourager le gouvernement à continuer dans le chemin des réformes qu’il a entamé. D’une manière à ce qu’il y ait une visibilité à moyen terme de comment l’économie va se développer. Par exemple, les réformes liées à l’amélioration du climat des affaires sont très importantes, c’est cela qui créera le contexte dans lequel des entreprises du secteur privé qu’elles soient libanaises ou étrangères se sentiront plus en confiance pour déployer plus d’investissements, et donc générer de la croissance, de l’emploi, et c’est de ça dont le Liban a besoin. En tant que Groupe de la Banque mondiale nous regardons de près ces questions-là et nous aidons les gouvernements à mettre en place les réformes nécessaires pour améliorer le climat des affaires. Nous regardons donc les procédures pour ouvrir une entreprise, le temps que ça prend et combien ça coûte, et également les procédures concernant la fermeture d’entreprises. Au sein de l’IFC nous travaillons sur ces questions-là et nous sommes à même d’apporter des services de conseil au gouvernement sur cela et nous les encourageons à le faire.


(Lire aussi : La CEDRE bien accueillie par Moody’s)



Quels sont les mécanismes d’aides proposées par l’IFC et destinés aux entreprises du secteur privé ?
Nos interventions peuvent être regroupées en trois types. Tout d’abord, la plus grosse part de nos interventions consiste en l’apport de financements aux entreprises du secteur privé, avec des prêts ou des investissements en capital à long terme, pour les aider à développer leur projet d’investissements, de croissance dans les pays émergents. Donc les entreprises libanaises, de la région ou internationales qui souhaitent développer leurs opérations au Liban peuvent bénéficier du financement de la SFI. Notre deuxième intervention consiste à mobiliser des fonds pour le compte d’autres. Lorsque nous investissons, par une participation au capital ou un prêt à une entreprise, nous avons un réseau de partenaires financiers qui bénéficient du fait que nous soyons présents pour pouvoir intervenir avec nous. Ce qui nous permet de mobiliser plus de capital pour les entreprises qui en ont besoin et donc de combler les besoins de financements. Le troisième type d’intervention, ce sont des interventions d’assistance technique. Nous avons des services qui vont donner des conseils aux entreprises pour améliorer leur fonctionnement, au niveau des standards, des questions d’environnement ou des questions sociales, et sur la gouvernance d’entreprises. Nous avons un programme au Liban où nous soutenons les entreprises locales à développer la gouvernance d’entreprises. Nous soutenons également les femmes entrepreneuses de manière à leur donner l’opportunité d’avoir un rôle économique et social.



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ENCORE FAUT-IL QUE DISTANCIATION ET SECURITE ET APPLICATION DE LA 1701 ET SES SUPPLETIFS SOIENT RESPECTES !

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

09 h 43, le 13 avril 2018

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Commentaires (1)

  • ENCORE FAUT-IL QUE DISTANCIATION ET SECURITE ET APPLICATION DE LA 1701 ET SES SUPPLETIFS SOIENT RESPECTES !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    09 h 43, le 13 avril 2018

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