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Économie - Finance

La CEDRE bien accueillie par Moody’s

L’agence de notation anticipe un meilleur suivi des réformes qu’après les conférences internationales précédentes dédiées au Liban.

Selon Moody’s, l’aide annoncé à la CEDRE stimulera le retour de l’investissement public. Photo: P.H.B.

L’agence de notation américaine Moody’s a estimé dans un communiqué publié hier que la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (CEDRE) avait un effet « positif » sur le crédit. Le 6 avril dernier, la communauté internationale s’est engagée lors de cette réunion à mobiliser en faveur du Liban 10,2 milliards de dollars de prêts, dont 9,9 milliards à des taux bonifiés et 860 millions de dollars de dons, destinés principalement à subventionner les intérêts de ces mêmes prêts.
Selon Moody’s, cette aide stimulera « le retour de l’investissement public, tout en encourageant les réformes fiscales comme condition à son déboursement ». Le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre un agenda de réformes sectorielles et budgétaires, dont la réduction du déficit public de 5 % sur cinq ans. D’autres réformes viseront à renforcer la gouvernance et la transparence, à travers la création d’une commission nationale de lutte contre la corruption ou encore l’amélioration de la transparence dans l’attribution des marchés publics. L’agence rappelle que l’efficacité des investissements publics au Liban est faible. Par exemple, Électricité du Liban (EDL), qui représente 10 % des dépenses du budget, ou 2,3 % du PIB, représente « l’un des principaux blocages infrastructurels » du pays.
Lors de la dernière conférence de ce type en 2007, la communauté internationale s’était engagée à hauteur de 7,6 milliards de dollars, mais seule la moitié de cette somme avait été déboursée fin 2016 à cause du manque de réformes, souligne Moody’s. Elle anticipe « une meilleure mise en œuvre des réformes maintenant ».

« Croissance de 3 % en 2018-2021 »
Selon le Fonds monétaire international, chaque point de PIB supplémentaire dédié aux infrastructures publiques pourrait signifier 0,3 point de pourcentage de croissance du PIB additionnel dans un pays comme le Liban, précise le communiqué. Pour la Banque du Liban (BDL), cette estimation est plus élevée, continue Moody’s : pour chaque milliard de dollars investi (soit l’équivalent de 2 % du PIB), le PIB croît de 1 %. « Nous nous attendons à une croissance de 3 % en 2018-2021, contre une moyenne de 1,6 % en 2013-2016. Nous prenons en compte une accélération des investissements », indique l’agence.
Enfin, Moody’s évoque l’importance de la loi sur les partenariats public-privé, utilisés dans la plupart des pays pour financer leurs grands projets d’infrastructure. Votée en août dernier, elle « remplace le processus traditionnel de passation des marchés qui était caractérisée par une transparence et une compétitivité faibles », indique le communiqué, selon lequel « il reste à voir si le nouveau cadre pour les PPP fournit un environnement (assez) transparent et prévisible pour attirer le secteur privé ».
Les classements du Liban en terme d’environnement des affaires montrent que le Liban « peut s’améliorer », euphémise Moody’s. Le Liban est rangé à la 133e place sur 190 pays au classement 2018 du rapport « Doing business » de la Banque mondiale et à la 105e place sur 137 pays au classement de l’Indice global de compétitivité (Global Competitiveness Index ; GCI) publié par le Forum économique mondial dans son rapport annuel sur la compétitivité.

L’agence de notation américaine Moody’s a estimé dans un communiqué publié hier que la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (CEDRE) avait un effet « positif » sur le crédit. Le 6 avril dernier, la communauté internationale s’est engagée lors de cette réunion à mobiliser en faveur du Liban 10,2 milliards de dollars de...

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