Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Repère

Accord nucléaire : les scénarios de l’Iran en cas de retrait des États-Unis

Téhéran jouerait la carte de la prévention si Washington venait à sortir du deal.

Le président iranien Hassan Rohani assiste à une réunion avec des dirigeants et des érudits musulmans à Hyderabad, en Inde, le 15 février 2018. Reuters/Danish Siddiqui

Comment réagirait l’Iran si les États-Unis se retiraient de l’accord sur le nucléaire de 2015 ? Dans un peu plus d’un mois, le président américain 

Donald Trump doit prendre une décision sur l’avenir du deal. Le locataire de la Maison-Blanche le qualifie de « pire accord de l’histoire » conclu par les États-Unis et a maintes fois rappelé son désir de s’en retirer. Il a récemment enjoint aux Européens et aux Iraniens de trouver des solutions pour combler « les lacunes » de l’accord, faute de quoi les États-Unis se retireront du deal le 12 mai prochain. Ainsi, en dépit des propos de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui effectue des contrôles dans les installations iraniennes, et qui a affirmé début mars que l’Iran respecte les principes de l’accord, la détermination des Américains reste inébranlable pour s’en retirer. Si les États-Unis se retirent de l’accord, les sanctions américaines seront réimposées, ce qui pourrait créer de nouvelles tensions qui s’ajouteraient à celles déjà présentes. 

Malgré la totale désapprobation de Donald Trump pour cet accord, le président ne pouvait, jusqu’à présent, pas agir seul. En cas de « non-certification », comme c’était le cas le 13 octobre dernier, la balle avait été renvoyée au Congrès pour que celui-ci prenne, dans un délai de soixante jours, une décision par rapport au rétablissement, ou non, des sanctions contre l’Iran. Ce délai étant passé sans que le Congrès ait pris de décision, les sanctions n’ont pas été réappliquées, et l’accord a pu survivre… jusqu’à présent. Lors de la dernière certification, le 12 janvier dernier, Donald Trump a assuré certifier l’accord « pour la dernière fois ». 

Dans l’attente de la nouvelle décision, la République islamique a mis en garde lundi dernier Donald Trump s’il venait à quitter l’accord et a fait savoir qu’elle s’était préparée à tous les scénarios possibles. « L’Iran ne violera pas l’accord nucléaire mais si les États-Unis se retirent de cet accord, ils le regretteront certainement. Notre réponse sera plus ferme qu’ils ne l’imaginent et ils le constateront en moins d’une semaine », a déclaré lundi le président iranien, Hassan Rohani, lors d’un discours prononcé à l’occasion de la Journée nationale de la technologie nucléaire. « Si les États-Unis se retirent (de l’accord), cela signifiera qu’ils ne tiennent pas parole. Cela ternira leur réputation et leur dignité sur la scène internationale », a-t-il ajouté. Provocation ? Bluff ? Volonté d’en découdre ? De nombreuses interprétations de ce message sont possibles. 


(Lire aussi : Le M-O suspendu à deux décisions de Trump : la Syrie et le nucléaire iranien)



L’UE, clé de l’accord

« Si l’Amérique se retire de l’accord (...), l’Iran pourra reprendre l’enrichissement d’uranium à 20 % en moins de 48 heures », avait déjà prévenu le 5 mars dernier Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (OEAI). Ce seuil est critique, car il représente la plus grande partie déjà accomplie du travail nécessaire pour l’enrichissement de l’uranium vers une application militaire. L’uranium doit être enrichi à 90 % pour pouvoir faire une bombe. Mais pour certains observateurs, cette manœuvre n’est qu’une provocation. « Les Iraniens savent très bien qu’ils ne feront jamais la bombe. C’est une provocation pour montrer qu’ils retrouvent leur complète liberté d’action (…) L’Iran n’a pas dit qu’il dépasserait le seuil critique des 20 % d’enrichissement d’uranium », dit à L’Orient-Le Jour François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran de 2001 à 2005. 

La future position des Européens, en tant que partie prenante à cet accord, aura également une grande influence sur la réaction de l’Iran. « La clé est de savoir ce que feront les Européens en cas de sortie de Trump. S’ils restent du côté de l’Iran, ils pourront tenter de compenser l’absence des États-Unis par toute une série de mesures commerciales et juridiques pour protéger les sociétés européennes présentes en Iran (…), mais si l’Europe va dans le sens de Trump, alors l’Iran sera retenté de relancer son programme nucléaire et retrouver sa liberté d’action. Les relations avec l’Occident deviendront alors vraiment mauvaises », explique l’ancien diplomate. « L’autre vrai danger d’un retrait américain serait la création d’un véritable défi pour les relations États-Unis-Europe (…) Ce défi aurait un impact sur la coordination transatlantique face aux actions iraniennes dans la région du Moyen-Orient », affirme à L’OLJ Ali Fathollah-Nejad, chercheur au Brookings Doha center, spécialiste de l’Iran. 

Malgré l’hostilité iranienne envers les États-Unis et le discours iranophobe de Donald Trump, une confrontation ne semble pas être à l’ordre du jour en cas de retrait américain de l’accord. L’Iran pourrait tout au plus durcir davantage son discours vis-à-vis des États-Unis mais n’irait sans doute pas jusqu’à entrer dans le jeu des provocations militaires. « Concernant des actions à l’échelle du Moyen-Orient, je ne pense pas que l’Iran puisse faire davantage que ce qu’il fait déjà. Il est dans une position favorable en Syrie, en Irak et au Liban (…) Ils feront peut-être un ou deux tirs de missiles pour montrer qu’ils ne sont pas impressionnés, mais ça n’ira pas au-delà », poursuit 

François Nicoullaud. « Si l’accord survit grâce aux Européens et aux Iraniens, il n’y a pas de raison pour l’Iran de risquer une confrontation avec les États-Unis dans la région », conclut Ali Fathollah-Nejad.


Lire aussi
Diplomatie : Trump tient des victoires d'étape mais n'a pas encore remporté ses "paris"

L'Iran veut capitaliser sur ses succès en Syrie, au risque de nouvelles tensions

"Hitler" contre "simple d'esprit" : l'Arabie saoudite et l'Iran s'échangent de virulentes attaques

L'Iran prêt à négocier sur ses missiles...si l'Occident détruit les siens

Comment réagirait l’Iran si les États-Unis se retiraient de l’accord sur le nucléaire de 2015 ? Dans un peu plus d’un mois, le président américain Donald Trump doit prendre une décision sur l’avenir du deal. Le locataire de la Maison-Blanche le qualifie de « pire accord de l’histoire » conclu par les États-Unis et a maintes fois rappelé son désir de s’en retirer. Il a...

commentaires (3)

L'IRAN NPR sera une puissance nucléaire dans la décennie à venir , que cela plaise aux sionistes ou pas. Toute erreur de ces sionistes leur sera fatale et totale . Revoyez le cheminement des iraniens sous embargo sanctions assassinats etc... depuis 40 ans et voyez oú ils sont arrivés, cad aux frontières disrael et reflechissez un seconde sur leur détermination à atteindre leurs objectifs . ON EST DANS LA SITUATION DU " SI JE COULE , TU COULES"

FRIK-A-FRAK

12 h 54, le 11 avril 2018

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • L'IRAN NPR sera une puissance nucléaire dans la décennie à venir , que cela plaise aux sionistes ou pas. Toute erreur de ces sionistes leur sera fatale et totale . Revoyez le cheminement des iraniens sous embargo sanctions assassinats etc... depuis 40 ans et voyez oú ils sont arrivés, cad aux frontières disrael et reflechissez un seconde sur leur détermination à atteindre leurs objectifs . ON EST DANS LA SITUATION DU " SI JE COULE , TU COULES"

    FRIK-A-FRAK

    12 h 54, le 11 avril 2018

  • Ce qui va perdre ces occidentaux de plus en plus idiots, c'est de croître que les iraniens et leurs allies sont des idiots comme ils le sont . Alors qu'ils le sont beaucoup moins qu'eux et ça se voit .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 31, le 11 avril 2018

  • DES DECULOTTAGES EN SERIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 39, le 11 avril 2018

Retour en haut