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Campus - Orientation

Le département de lettres françaises de l’USJ fait peau neuve

Un nouveau programme d’études sera proposé à Beyrouth, Saïda et Tripoli, à partir de septembre 2018.

Les étudiants de Beyrouth, Saïda et Tripoli, rassemblés autour de Karl Akiki, Dominique Viart et quelques enseignants.

« Le monde de la littérature vit, aujourd’hui, un renouveau déconcertant. Il n’est plus un monde parallèle, enfermé dans sa tour d’ivoire, ne s’intéressant qu’aux auteurs morts. Bien au contraire ! La littérature se vit dans la cité, se rapproche de la politique, de l’économie, de la publicité, des médias et de la société », explique d’emblée Karl Akiki, chef du département de lettres françaises à la faculté des lettres et des sciences humaines de l’USJ. Désireux de proposer aux étudiants de Beyrouth, Saïda et Tripoli un programme qui s’alignerait sur la mouvance mondiale des études littéraires, le jeune chef de département, qui a pris ses fonctions en septembre 2017, s’est attelé à la conception d’une maquette inspirée de ce qui se fait dans les universités françaises, canadiennes et américaines. Sa proposition d’un nouveau programme d’études a reçu l’aval de deux sommités littéraires : Dominique Viart (Paris-Nanterre) et Alexandre Gefen (Sorbonne Nouvelle). Ainsi, à partir de septembre 2018, les étudiants de licence et de master ne travailleront plus la littérature par genres (roman, poésie, théâtre, autobiographie) mais par siècles, et chaque époque sera abordée en fonction d’une problématique précise. 

 « Le grand changement se situe au niveau du regroupement des cours par modules. Deux sortes de modules seront proposées aux étudiants : les fondamentaux et les complémentaires. Les premiers sont constitués de cours essentiels aux études en lettres (questions de littérature, approches critiques, langue ; littérature et intermédialité, approches avancées, genres précis). Les complémentaires accompagnent les fondamentaux en assurant une ouverture à d’autres disciplines : arts et civilisations, littérature à l’école, édition et médias ; parcours littéraires, pratiques littéraires », précise M. Akiki. De plus, les étudiants de lettres françaises de l’USJ auront la chance de pouvoir suivre des cours novateurs qui leur seront proposés pour la première fois au Liban : littératures du monde, écriture numérique, littérature et spectacle, pratiques de la fiction, écritures de la série. « Tout ce programme d’études est, bien évidemment, pris en charge par des enseignants de qualité, ayant une renommée indiscutable, polyvalents et en perpétuel renouvellement. Des partenariats avec des universités européennes sont également en voie d’être noués pour des échanges d’enseignants/d’étudiants et des possibilités de double diplomation », poursuit, enthousiaste, M. Akiki.


Modernité

Si les études de lettres sont souvent perçues par la jeune génération comme étant désuètes ou trop théoriques, le dynamique chef de département a fait le pari de mettre en place tout au long de l’année académique des activités diverses destinées aussi bien aux étudiants qu’au grand public. « Pour rester fidèle à cette politique d’intrusion de la littérature dans le monde, nous avons mené plusieurs actions cette année. En novembre, les étudiants du département ont été mobilisés pour le Salon du livre francophone de Beyrouth : chaque deux étudiants devaient se charger de recevoir et de guider l’un des auteurs invités par l’Institut français. Ce travail d’attaché de presse leur a permis de côtoyer des auteurs de renom comme Salah Stétié, Darina al-Joundi, Éric-Emmanuel Schmitt, Leila Slimani, etc. L’auteur prend ainsi corps et chair devant l’étudiant », pousuit M. Akiki. 

D’autres activités plus ponctuelles, dont le but est de promouvoir la langue et la littérature françaises, ont également été réalisées par les étudiants et partagées sur les réseaux sociaux. Ainsi, ces derniers se sont fait photographier en s’intégrant à la couverture d’un livre (sur le modèle de l’expérience proposée par la librairie Mollat) ; ils ont également posté sur la toile de petites vidéos de leurs travaux de réflexion et proposé des citations aux amoureux pour la Saint-Valentin. Pour le Mois de la francophonie, de nombreuses activités ont été réalisées par le département comme le précise M. Akiki : « Nous avons diffusé dans le hall et la cafétéria du campus des sciences humaines 266 chansons francophones. Les étudiants de Tripoli, Saïda et Beyrouth ont assisté à un séminaire assuré par Dominique Viart sur les liens entre littérature et sciences humaines. Antoine Compagnon, du Collège de France, a tenu une conférence intitulée “Relire Proust en 2018”. Les étudiants ont enfin réalisé une sorte de télé-trottoir en interrogeant des gens dans la rue sur l’importance d’être encore francophone en 2018. » Et parce que la littérature s’ouvre à d’autres disciplines comme le cinéma, le département de lettres françaises de l’USJ a présenté, en avant-première le 27 mars à Beirut Souks, le film La Promesse de l’aube d’Éric Barbier qui est une adaptation de l’œuvre de Romain Gary. Cet événement a été un véritable succès puisqu’il a permis de réunir plus de 1 300 francophones, jeunes et adultes, autour d’un film français. En avril, les activités du département se poursuivront avec un séminaire sur les humanités digitales qui sera animé par le fondateur du site Fabula, Alexandre Gefen. 

L’USJ promet donc à ses étudiants en lettres françaises une formation de qualité, modernisée et pluridisciplinaire qui leur permettra d’acquérir un sens critique et de s’ouvrir à d’autres disciplines. « Les établissements scolaires au Liban et au Moyen-Orient sont à la recherche d’enseignants de français et de littérature qui sont devenus une denrée rare. Au-delà de l’enseignement scolaire, la littérature peut mener à des postes au sein d’universités diverses et permet de déboucher sur les mondes de l’édition, du journalisme, de l’écriture numérique, de la création, des arts, etc. La littérature a ce plus par rapport aux autres formations : elle n’abandonne jamais ceux qui lui sont fidèles ! » note enfin Karl Akiki.


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