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À La Une - Proche-Orient

A Gaza, les manifestations baissent d'intensité, mais la tension reste vive

Le bilan des violences de vendredi s'est alourdi avec le décès d'un blessé, portant à 17 le nombre de Palestiniens tués vendredi par l'armée israélienne.

Des manifestants palestiniens préparant des pneus à brûler, à la frontière entre Israël et Gaza, le 2 avril 2018. REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa

Les manifestations à la frontière entre Gaza et Israël ont diminué d'intensité après avoir connu vendredi la journée la plus sanglante depuis la guerre de 2014, mais Palestiniens et Israéliens se préparent lundi à de nouvelles protestations au cours des prochains jours.

Le bilan des violences de vendredi s'est alourdi avec le décès d'un blessé, portant à 17 le nombre de Palestiniens tués, a indiqué le ministère de la santé dans la bande de Gaza. Faris al-Raqib, 29 ans, a été touché à l'estomac dans le sud de l'enclave durant une marche qui a réuni des dizaines de milliers manifestants palestiniens, à proximité de la frontière israélienne. Faris al-Raqib était membre du Jihad islamique, mais il n'était pas armé lorsqu'il a été blessé, a annoncé le mouvement radical dans un communiqué.

Outre les 17 morts, plus de 1.400 Palestiniens ont été blessés, dont 757 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé à Gaza. Il n'y a pas eu de blessé du côté israélien.

Vendredi, des dizaines de milliers de Palestiniens ont afflué vers la barrière séparant Israël de Gaza, au premier jour de "la marche du retour". Cette protestation censée durer six semaines vise à réclamer "le droit au retour" de quelque 700.000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d'Israël en 1948. Le droit au retour des réfugiés reste une revendication palestinienne fondamentale et, pour les Israéliens, un obstacle majeur à la paix. "Le peuple palestinien est déterminé à poursuivre la grande +marche du retour+ pour libérer sa terre et se diriger vers Jérusalem sans se soucier de tous les sacrifices", a proclamé Khalil al-Hayya, un responsable du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza lors d'une cérémonie à la mémoire des Palestiniens tués.

Lundi, la zone frontalière était relativement calme, mais quelques dizaines de jeunes Palestiniens ont dressé des tentes près d'Erez, un point de passage vers Israël. En attendant la prière musulmane du vendredi, qui pourrait être une nouvelle journée à hauts risques, deux narrations s'affrontent.


(Pour mémoire : Les Palestiniens enterrent leurs morts après une journée sanglante)


"Bravo à nos soldats"
L'armée israélienne assure avoir usé de balles réelles uniquement contre des manifestants lançant dans sa direction des pierres, des engins explosifs ou même des pneus brûlés ou tentant de saboter la barrière ultra-sécurisée le long de la frontière. Les Palestiniens accusent les soldats israéliens d'avoir tiré vers des manifestants qui ne représentaient pas un danger immédiat.

Cinq des 17 manifestants tués étaient des membres du Hamas, qui participaient aux "manifestations populaires aux côtés de leur peuple", a annoncé la branche armée du mouvement islamiste. L'armée israélienne a de son côté affirmé que dix des Palestiniens tués avaient des "passés terroristes" au sein du Hamas et d'autres groupes tels que le Jihad islamique.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, ont réclamé une "enquête indépendante" sur l'usage par Israël de balles réelles, une demande aussitôt rejetée par l'Etat hébreu. "Bravo à nos soldats", a réagi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, pour qui l'armée israélienne est "la plus éthique au monde". Les Etats-Unis ont, eux, bloqué samedi un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU appelant "toutes les parties à la retenue et à prévenir toute escalade supplémentaire", et demandant une enquête sur les violences.

Le statut de Jérusalem est également un important point de crispation, encore plus depuis que le président américain Donald Trump a décidé de reconnaître la ville comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade des Etats-Unis. Cette décision, prise le 6 décembre, puis l'annonce du transfert de l'ambassade américaine à la mi-mai, période qui coïncide avec le 70e anniversaire de l'Etat d'Israël, ont ulcéré les Palestiniens. Ces derniers veulent faire de Jérusalem-Est, annexée par Israël, la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

La période est d'autant forte de tensions que le 15 mai marque aussi le début du jeûne du Ramadan et la commémoration de la "Nakba" (la "catastrophe" en arabe) qu'a représenté pour les Palestiniens la proclamation de l'Etat d'Israël en 1948.



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