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Liban - Amnistie générale

Les proches des détenus islamistes ne lâchent pas prise

La réunion avec Saad Hariri pourrait aboutir à des modifications de l’avant-projet de loi.

Les proches des islamistes de Abra brandissant une banderole pour dénoncer « les injustices » commises à l’encontre des détenus.

Après une ultime tentative d’attirer l’attention sur leur cause, les proches des détenus islamistes qui observent depuis deux semaines dans les prisons une grève de la faim pour réclamer une amnistie générale, « sans exception aucune », semblent plus que jamais déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation pour obtenir gain de cause.

Si l’on en croit des informations concordantes, l’avant-projet de loi d’amnistie en gestation depuis plusieurs mois serait quasiment prêt. Mais le texte proposé prévoit d’exclure, semble-t-il, tous les islamistes accusés d’avoir combattu l’armée. Une dérogation requise par le chef de l’État, Michel Aoun, et largement critiquée dans les milieux islamistes qui mènent depuis plusieurs mois campagne auprès des responsables politiques. Sur les 1 200 détenus relevant de ces milieux, seuls 300 pourraient bénéficier d’une amnistie, selon une évaluation faite par le prédicateur islamiste, le cheikh Salem Rafeï.

Hier, une délégation composée des proches des détenus et des ulémas a effectué une tournée auprès du Premier ministre Saad Hariri, de l’ancien Premier ministre Nagib Mikati et du ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk, pour plaider leur cause.
Contacté par L’Orient-Le Jour, le cheikh Rafeï a qualifié la rencontre avec M. Hariri d’« extrêmement positive ». Ayant une fois de plus protesté contre les exceptions faites par le texte de loi en préparation, qui selon eux recèle des « injustices flagrantes », les membres de la délégation auraient convaincu le Premier ministre de la nécessité de plancher sur les détails de chaque dossier avec l’aide des avocats des deux bords, a précisé le cheikh Rafeï. M. Hariri aurait promis « de faire son possible ».


(Pour mémoire : Amnistie : au Liban, les islamistes promettent de faire monter la pression)



 « 1 200 détenus sont accusés à tort de terrorisme, victimes de tensions politiques à Tripoli, et plus de 400 détenus sont accusés d’avoir eu des contacts en Syrie et d’avoir participé à des combats là-bas », avait déclaré le cheikh Ahmad Chemali il y a deux semaines, lors d’un rassemblement de protestation. « Nous demandons la libération des personnes qui s’en sont prises à l’armée libanaise et de ceux contre lesquels des fausses preuves ont été fabriquées car ils ont été victimes d’un complot », avait-il ajouté.

En gestation depuis plusieurs mois, l’avant-projet d’amnistie, concocté au ministère de la Justice avec l’aval du courant du Futur, du Hezbollah et du CPL, serait donc sur le point d’être finalisé. Le cheikh Rafeï s’est dit toutefois « sceptique » sur l’imminence de son adoption, soit avant les législatives.

Interrogé, l’avocat de défense de plusieurs détenus islamistes, Tarek Chendeb, a déploré le fait de voir le dossier des détenus « exploité à chaque échéance politique », dans une allusion aux promesses faites par le courant du Futur, notamment, de parvenir à l’adoption de cette loi avant les élections.
Hier, les familles des islamistes condamnés pour leur participation aux affrontements entre les partisans du cheikh salafiste Ahmad el-Assir et l’armée libanaise en juin 2013 à Abra, dans la banlieue de Saïda, ont installé une tente devant le siège de Dar el-Fatwa à Saïda, afin de réclamer une amnistie générale.


(Pour mémoire : Amnistie: des centaines de détenus islamistes en grève de la faim à Roumieh)



Vote de sanction
Samedi, les proches des détenus avaient rencontré Saad Hariri, qui avait clairement laissé entendre que l’aboutissement du dossier « ne dépendait pas uniquement de lui puisqu’il doit immanquablement recevoir l’aval de l’ensemble des composantes du gouvernement ».

Si les voix des islamistes (ceux de la Jamaa islamiya, des Ahbache et des proches de Ahmad el-Assir) et de leurs sympathisants ne dépassent pas les 10 000 dans les régions à forte concentration sunnite, il n’en reste pas moins qu’elles sont « susceptibles d’égratigner le courant du Futur si les islamistes décident soit de bouder le scrutin, soit de voter pour les listes rivales, comme celle de l’ancien Premier ministre Nagib Mikati, à Tripoli. Ce sera clairement un vote-sanction », commente pour L’OLJ Mohammad Allouche, chercheur et expert des milieux islamistes.


Pour mémoire
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