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Liban - Législatives 2018 - Interview express

Eddy Abillama : Le 14 Mars reste notre référence politique

Eddy Abillama : Il y a beaucoup à faire au niveau des lois pénales. Photo tirée du site des FL

Un militant des Forces libanaises (FL) de longue date, Eddy Abillama se présente sur la liste de ce parti pour l’un des sièges maronites du Metn-Nord. Durant toute la période de tutelle syrienne, Eddy Abillama était aux avant-plans de l’opposition, puis membre du Rassemblement de Kornet Chehwane et l’une des figures de la révolution du Cèdre. Il s’était déjà présenté aux législatives de 2005 et de 2009. Avec calme et précision, il livre à  L’Orient-Le Jour  sa position sur les grands enjeux qui se posent au Liban.

Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques qui sont au centre du débat national dans le pays (armes du Hezbollah, ligne de conduite du parti chiite, position au sujet du régime syrien, attitude à l’égard des conflits régionaux, décentralisation) ?
Nous n’aurons pas de véritables institutions tant qu’il y aura un État dans l’État et que des groupes se considéreront hors du règne de la loi et du respect de la Constitution. Nous revendiquons depuis longtemps le monopole des armes aux mains de l’armée et des forces de sécurité. Aujourd’hui, le Hezbollah reconnaît clairement qu’il est au service de l’Iran et de sa cause. Nous ne pensons pas que cela sert la cause du Liban. Pour ce qui est du régime syrien, nous pensons qu’il tue son propre peuple et que le changement est indispensable en Syrie, le plus rapidement possible. Les terroristes ? Une invention du régime syrien en vue de maintenir sa mainmise sur le pays. D’ailleurs, même si le terrorisme existe bel et bien, ce n’est pas la seule cause du mal syrien.
Pour ce qui est de protéger le Liban des conflits régionaux, il est bon que le pire ait été évité jusque-là, et il faut poursuivre les efforts pour que le pays soit tenu à l’écart des conflits.
La décentralisation administrative avait été décidée dans l’accord de Taëf et n’a jamais été appliquée. Nous tenons à cette décentralisation et pensons qu’elle est l’une des solutions majeures pour une meilleure organisation des institutions. Ma vision précise de la manière dont elle devrait être mise en place découle des travaux de la commission créée au temps du président Michel Sleiman, formée de plusieurs experts. Elle avait publié une bonne ébauche de solution. Je m’appuierai sur cette étude très sérieuse, même si elle doit être réactualisée.

Avec quel camp ou bloc parlementaire comptez-vous coopérer au Parlement? Envisagez-vous une coopération avec un bloc ou un camp au cas par cas, en fonction des développements ou des dossiers examinés ?
Nous sommes avec tous ceux qui croient en la souveraineté du Liban, au respect de sa Constitution, de ses lois, et qui aspirent à la reconstruction de ses institutions. Nous nous considérons comme toujours dans la ligne de pensée du 14 Mars. Il est vrai que le paysage politique est bien plus flou actuellement, et que certains positionnements ne sont plus en symbiose avec la ligne du 14 Mars. Mais celle-ci reste notre référence politique. À un niveau parlementaire, nous ne pouvons avaliser que des accords qui soient dans l’intérêt du pays.

En dehors du champ politique, quel est le domaine que vous envisagez de privilégier dans votre action parlementaire ?
À mon avis, il y a beaucoup à faire au niveau des lois pénales. Le système entier doit être revu pour imposer un meilleur respect des libertés individuelles. Je peux identifier beaucoup d’aspects qui doivent évoluer, comme l’arrestation préventive, ou le fait de bafouer continuellement le principe de présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire, qui se transforme souvent en présomption de culpabilité jusqu’à preuve du contraire. De même, notre système carcéral doit être réformé, parce qu’actuellement il a la capacité de transformer des innocents ou de simples délinquants en de véritables criminels.

Question d’un lecteur : quel message avez-vous fait passer à travers la composition de votre liste, qui compte notamment plusieurs figures féminines ?
Nous croyons dans la parité, et nous l’avons presque atteinte dans la composition de notre liste au Metn. Ce qui nous caractérise, c’est que nous avons joint l’acte à la parole, ce qui n’est pas le cas de tant d’autres partis. Je pense que le fait d’être conséquents avec nous-mêmes, dans toutes nos décisions, ajoute à la prestation de nos ministres et députés, et donne confiance en notre action.


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