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À La Une - Syrie

Carnage dans la Ghouta orientale, près de 80 morts dans des raids du régime

 Damas semble préparer un assaut imminent contre cette dernière poche rebelle près de Damas.

Des habitants de Arbine, dans la Ghouta , le 17 février 2018. L'aviation syrienne a de nouveau frappé lundi la Ghouta orientale, au lendemain d'un renforcement des positions du régime autour de cette enclave rebelle à l'est de Damas, laissant entrevoir un assaut imminent. AFP / ABDULMONAM EASSA

L'aviation syrienne a violemment bombardé lundi l'enclave rebelle de la Ghouta orientale tuant au moins 77 civils dont 20 enfants, un carnage qui laisse entrevoir un assaut contre la dernière poche rebelle près de Damas.

Les raids aériens et le pilonnage de l'artillerie continuent sur plusieurs villes de cette région assiégée depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad et en proie à des pénuries, selon des correspondants de l'AFP. Le bilan ne cesse de s'alourdir, les hôpitaux peinant à faire face à l'afflux de blessés.

La coalition nationale syrienne basée en Turquie, la principale formation de l'opposition en exil, a, dans un communiqué, dénoncé une "guerre d'extermination" menée dans la Ghouta orientale, ainsi que "le silence international" face aux "crimes" du pouvoir Assad dans la guerre qui ravage la Syrie depuis près de sept ans.

"Le régime bombarde intensément la Ghouta orientale en vue d'une offensive terrestre" et après avoir massé des renforts autour de la zone, a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Dimanche, le régime a tiré des centaines de roquettes sur la région tuant 17 civils. Lundi, les frappes aériennes ont semé mort et désolation dans plusieurs localités.

Dans une morgue improvisée de la ville de Douma, un homme effondré, Nidal, pleure près du corps sans vie de sa fille Farah. Dans les hôpitaux de fortune, des parents cherchent désespérément leurs enfants, morts ou vivants. Un homme éclate en sanglots en découvrant la dépouille de son nouveau-né posée sur une couverture, à côté d'une flaque de sang.


(Lire aussi : La nouvelle "dimension stratégique risquée" du conflit en Syrie)


"Dieu et les sous-sols"
A Hammouriyé, les civils paniqués ont cherché toute la journée à s'abriter des frappes. "Le sort de la Ghouta est inconnu, nous n'avons plus que la miséricorde de Dieu et nos sous-sols où nous nous cachons", a déclaré à l'AFP un habitant. "Nous n'avons aucune alternative", a-t-il déploré, indiquant craindre une offensive imminente du régime.

Le 5 février, l'armée avait déclenché une campagne aérienne de cinq jours, d'une intensité inédite sur la Ghouta, faisant environ 250 morts parmi les civils et des centaines de blessés.

Deux groupes rebelles islamistes contrôlent la majorité de la Ghouta orientale, mais des jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham sont également présents dans quelques poches, dont l'une adjacente à Damas. Des pourparlers sont en cours pour évacuer ces jihadistes, selon l'OSDH et le quotidien syrien Al-Watan. Mais, affirme l'OSDH, l'intensification de la pression militaire semble montrer que le régime privilégie une offensive terrestre.

Dans son communiqué, la coalition de l'opposition a accusé la Russie, alliée du régime, de chercher "à enterrer le processus politique" en vue d'une solution au conflit qui a fait depuis le 15 mars 2011 plus de 340.000 morts.





Le régime veut reprendre la Ghouta pour mettre fin aux tirs, parfois meurtriers, de roquettes des rebelles sur la capitale. Six roquettes se sont abattues sur Damas dimanche soir faisant un mort selon les médias officiels.

Depuis le 5 février, plus de 20 civils ont péri dans des bombardements rebelles sur Damas. Lundi, des habitants de quartiers proches des zones rebelles se préparaient à quitter leur foyer par peur de nouveaux tirs de roquettes en cas d'un assaut de l'armée.

Jawad al-Obros, qui habite avec sa mère, son père et sa soeur à Qassaa, un quartier jouxtant l'un des principaux fronts entre régime et rebelles, a commencé à se renseigner sur les prix d'hôtels à Yaafour, dans l'ouest de la capitale.  "Nous sommes fatigués, il semble qu'il n'y ait de solution que celle d'une offensive militaire finale", a-t-il déclaré à l'AFP.

Après avoir opposé les rebelles au régime, la guerre en Syrie s'est complexifiée avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances régionales et internationales.



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