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Liban - Éclairage

Ressources offshore : le Liban rejette les appels à des négociations directes avec Israël

Le Liban a fait comprendre au secrétaire d’État adjoint américain par intérim aux Affaires proche-orientales, David Satterfield, qu’il n’est pas question pour lui de renoncer à son droit souverain sur le bloc 9 qui se trouve dans sa zone économique exclusive (ZEE) en Méditerranée et, encore moins, de plier devant les tentatives d’exploitation politique de ce dossier, pour le pousser à engager des négociations directes avec Israël. 

De sources politiques informées, on indique que les États-Unis n’en sont pas à leur première tentative de manœuvrer pour porter les officiels libanais à prendre langue avec leurs homologues israéliens. L’émissaire américain a essayé au cours de son séjour à Beyrouth de convaincre ses interlocuteurs de l’utilité de négociations directes qui pourraient favoriser un règlement à l’amiable de la dispute libano-israélienne sur un triangle d’environ 860 km2 au niveau de la frontière maritime, si le Liban ne veut pas accepter la proposition de son prédécesseur, Frederic Hof, qui lui a concédé 500 km2 sur les 860 km2 du bloc et proposé aux deux pays une répartition « temporaire » des produits de vente du gaz et du pétrole issus de l’exploration offshore, dans les 360 km2 qui restent, de sorte que la compagnie à qui ces travaux seront adjugés en verserait les deux tiers à Beyrouth et le tiers à Tel-Aviv.


(Lire aussi : Nasrallah reconnaît le rôle prééminent de l’État dans la défense des droits)


Mais déjà en décembre dernier, lorsque le Conseil des ministres avait adopté deux décrets portant respectivement sur la délimitation des blocs de concession pour l’exploration du gaz offshore du pays et les modalités du contrat devant lier l’État aux concessionnaires, Washington avait proposé au Liban des négociations quadripartites (Liban-Israël-ONU-États-Unis) politiques directes, afin de régler le litige autour des blocs 8, 9 et 10, situés dans la partie sud du pays à la frontière avec Israël. La proposition avait été rejetée par le Liban pour qui son droit souverain sur le bloc 9 n’est pas discutable. En 2012 déjà, lorsque le conflit autour des frontières maritimes s’était exacerbé, la délégation militaire israélienne à Naqoura avait proposé d’élever au niveau diplomatique le degré des réunions périodiques qui sont organisées depuis 2006 sous la houlette de la Finul, afin que les questions politiques puissent être abordées, mais le Liban avait également refusé. À l’époque, le successeur de Frederic Hof, Amos Hochstein, qui avait visité le Liban en mai 2016, avait plaidé devant les responsables libanais en faveur de la proposition Hof en laissant entendre que c’était à prendre ou à laisser et qu’un autre choix était pratiquement impossible.

Reste à savoir si les Américains considèrent toujours que leur offre est aujourd’hui aussi à prendre ou à laisser ou si, au contraire, ils envisagent de faire une autre proposition. De sources qui suivent le dossier, on s’interroge sur le point de savoir si David Satterfield, qui doit se rendre en Israël, essaiera d’arracher aux deux parties un accord sur une ligne bleue maritime en attendant le règlement du contentieux autour des frontières ? Quel sera le tracé de cette ligne fictive ?

De mêmes sources, on souligne que le Liban reste attaché à une intervention onusienne dans ce dossier, même si les États-Unis et Israël s’y opposent.


(Lire aussi : « Si une guerre survenait aujourd’hui, où irions-nous cette fois, nous les chiites ? »)


Dans ce contexte, il convient de rappeler que Washington avait insisté sur la mise en application de la proposition Hof, avant d’arrêter sa médiation. Beyrouth avait alors essayé de saisir les Nations unies de ce dossier, mais les Américains devaient exprimer des réserves sur cette démarche, en conseillant aux autorités de régler la question par le dialogue. Les tractations devaient par la suite s’arrêter parce que le Liban avait pris du retard dans l’adoption des décrets relatifs à la prospection pétrolière. Et si aujourd’hui la médiation américaine a repris, c’est parce que la tension est montée entre Beyrouth et Tel-Aviv, à cause non seulement de la construction du mur en ciment du côté israélien, mais de l’échange de menaces entre les deux parties. Durant l’une des réunions tripartites de Naqoura, la délégation militaire libanaise a fait savoir à la partie israélienne que si jamais Tel-Aviv empêche le pays de mener les opérations d’exploration offshore, le Liban neutralisera à son tour ses plateformes pétrolières. Entre-temps, le Hezbollah était entré en lice pour promettre lui aussi de protéger les ressources pétrolières libanaises.

Face à l’impasse qui se confirme, le Liban a obtenu un conseil d’amis occidentaux, qui lui ont suggéré de recourir à l’arbitrage international.


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commentaires (5)

LA PROPOSITION DE SATTERFIELD EST... PARAIT-IL... RETOUR DES PARCELLES LIBANAISES ENCORE OCCUPEES, DISSOLUTION DU HEZBOLLAH CONTRE DELIMITATION DES FRONTIERES ET RECONNAISSANCE DES DROITS LIBANAIS COMPLETS SUR LE BLOC 9 ! AUTREMENT LITIGE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 30, le 18 février 2018

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Commentaires (5)

  • LA PROPOSITION DE SATTERFIELD EST... PARAIT-IL... RETOUR DES PARCELLES LIBANAISES ENCORE OCCUPEES, DISSOLUTION DU HEZBOLLAH CONTRE DELIMITATION DES FRONTIERES ET RECONNAISSANCE DES DROITS LIBANAIS COMPLETS SUR LE BLOC 9 ! AUTREMENT LITIGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 30, le 18 février 2018

  • DIRECTES OU INDIRECTES LES NEGOCIATIONS ONT DEJA COMMENCE SOUS FORME DE PROPOSITIONS SATTERFIELDIENNES ... LA SAGESSE ET LA POLITIQUE DISENT QUE LES AMIS FESTOIENT ET CELEBRENT ET LES ENNEMIS DISCUTENT ET NEGOCIENT ! JE CRAINS FORT QUE LES COMPANIES DE PROSPECTION NE COMMENCENT PAS LEUR TRAVAIL DANS LE BLOC 9 AVANT LA SOLUTION DU LITIGE... CAR LITIGE IL Y EN A MALHEUREUSEMENT MEME SI NOUS SOMMES SURS DE NOS DROITS ! LES FANFARONNADES DE CERTAINS NE SERVIRAIENT SI ELLES SONT PRISES... QUE DIEU NOUS EN GARDE... EN CONSIDERATION QU,A EMPIRER LES PROBLEMES... AVEC TOUT LE MONDE AU DETRIMENT DE NOS DROITS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 19, le 17 février 2018

  • Israël n'a jamais respecté aucun accord, ni les résolutions de l'ONU etc. Alors pourquoi de sentirait-il obligé de respecter un éventuel accord avec le Liban ? Ce pays-voyou ne reconnaît que ses propres lois, et en plus il se sait appuyé par Trump et sa clique. Le Liban ne doit pas céder en quoi que ce soit, ni accepter des négociations directes avec Israël, qui interpréterait cela comme un aveu de faiblesse et en profiterait, tout en se servant des divisions de notre classe politique qu'il connait malheureusement trop bien...étant notre voisin direct ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 02, le 17 février 2018

  • Israël étant le plus fort, refuser de négocier avec lui, c'est le laisser s'imposer. Position indéfendable.

    Yves Prevost

    07 h 04, le 17 février 2018

  • Le Liban doit tenir sa position face à Israël et les USA. Ses arguments sont solides et aucune concession ne doit être considéré.

    Wlek Sanferlou

    04 h 44, le 17 février 2018

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