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À La Une - Liban

Visite de Tillerson à Beyrouth : ce qu'en dit la presse libanaise

Les quotidiens locaux mettent en avant les propos fermes du secrétaire d'Etat américain à l'égard du Hezbollah et relèvent les écarts protocolaires qui ont marqué sa visite à Beyrouth.

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, le 15 février, lors d'une conférence de presse au Grand sérail, à Beyrouth. REUTERS/Mohamed Azakir

Fermeté à l'égard du Hezbollah, écarts protocolaires : la visite, la veille, du secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, à Beyrouth a été abondamment commentée vendredi dans les grands titres de la presse libanaise.

"Tillerson depuis Beyrouth : inquiétez-vous du Hezbollah", titre le quotidien de référence an-Nahar, en référence aux propos tenus par le chef de la diplomatie américaine, lors de son escale à Beyrouth, selon lesquels l’engagement du Hezbollah "dans les conflits régionaux" menace "la sécurité du Liban" et a des "effets déstabilisateurs sur la région".

Dans son article, l'éditorialiste Rosana Bou Monsef a vu dans les déclarations de M. Tillerson un "message adressé à l'Iran", notant qu'elles tranchent avec celles qu'il avait tenues la veille, à Amman, lorsqu'il a reconnu que le parti chiite faisait partie du "processus politique" au Liban.

De son côté, le quotidien al-Joumhouria est revenu, dans l'un de ses articles, sur les écarts protocolaires qui ont marqué l’escale beyrouthine du secrétaire d’État, qui ont provoqué le "mécontentement" de la part des Américains. A l’aéroport de Beyrouth, M. Tillerson n'a pas été accueilli à sa descente d'avion par son homologue libanais, Gebran Bassil, mais le directeur du protocole par intérim du ministère des Affaires étrangères. Et à son arrivée au palais de Baabda, un peu en avance, le responsable américain a trouvé le fauteuil présidentiel vide et a attendu quelques minutes l'arrivée de M. Bassil et du président Michel Aoun.

Le journal relate également les sujets de discussion qui étaient au menu des entretiens de M. Tillerson avec le chef de l'Etat et le Premier ministre Saad Hariri, notamment sur les dossiers du mur israélien à la frontière avec le Liban et l'exploitation des ressources offshores au large des côtés libanaises près d'Israël.


(Lire aussi : Tillerson à Beyrouth : Les actions du Hezbollah « menacent » le Liban et la région)


Al-Joumhouria publie par ailleurs un entretien avec le ministre de la Jeunesse et des sports, Mohammad Fneich, membre du Hezbollah, qui affirme que "les prises de position de Tillerson sur le Hezbollah ne nous concernent pas".

Pour sa part, le quotidien al-Moustaqbal, propriété de M. Hariri, titre "Tillerson à Beyrouth : partenariat 'stratégique' et 'médiation' frontalière", notant que les responsables libanais ont réitéré leur engagement envers la politique de distanciation des conflits régionaux et la résolution 1701. Dans son article, Thouraya Chahine souligne que "le message de Washington est clair : la stabilité et l'armée libanaise sont des lignes rouges".

Le journal al-Akhbar, très proche du Hezbollah, indique dans un article que "M. Tillerson a répété la même chanson américaine classique : désarmement du Hezbollah, assèchement des sources de financement du Hezbollah, retrait du Hezbollah de Syrie, préservation du calme au Liban-Sud et soutien à l'armée libanaise".

"Le Liban refuse les diktats américains concernant la frontière", titre le quotidien selon lequel les  Etats-Unis ont recommandé aux responsables libanais d'accepter les propositions au sujet de la frontière de l’émissaire du département d’État, David Satterfield, qui doit s'entretenir dans la journée avec Gebran Bassil.

Selon notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, M. Satterfield a proposé une formule de compromis au sujet du bloc 9, prévoyant que la compagnie chargée de l’exploration des hydrocarbures offshore verse au Liban les deux tiers de ses ventes et le tiers à Israël, en attendant que le conflit frontalier soit réglé. Une proposition sur laquelle les dirigeants libanais ont exprimé des réserves.



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Fermeté à l'égard du Hezbollah, écarts protocolaires : la visite, la veille, du secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, à Beyrouth a été abondamment commentée vendredi dans les grands titres de la presse libanaise."Tillerson depuis Beyrouth : inquiétez-vous du Hezbollah", titre le quotidien de référence an-Nahar, en référence aux propos tenus par le chef de la diplomatie...

commentaires (5)

On peut toujours rêver, ça ne coûte rien. Mais...plus il y a de rêveurs...parfois aussi bêleurs, plus le Liban recule en tout... Irène Saïd

Irene Said

17 h 25, le 16 février 2018

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Commentaires (5)

  • On peut toujours rêver, ça ne coûte rien. Mais...plus il y a de rêveurs...parfois aussi bêleurs, plus le Liban recule en tout... Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 25, le 16 février 2018

  • En clair dans cette logique ce qui est au copains de Washington appartient aux copains de Washington mais ce qui est historiquement au Liban est aussi aux copains de Washington.!Logique américaine habituelle!

    Alexandre Hage

    15 h 37, le 16 février 2018

  • AUCUN JOURNAL N,A OSE ATTAQUER L,ESSENTIEL DES SUJETS ET CRITIQUER FRANCHEMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 08, le 16 février 2018

  • Les écarts protocolaires à l'égard de Rex Tillerson, secrétaire d'Etat américain sont dus au donquichottisme de certains de nos dirigeants.La diplomatie est une affaire de gens sérieux au passé politique mûr.

    Un Libanais

    14 h 03, le 16 février 2018

  • SANS RENTRER DANS LES DÉTAILS TURBULENTS DE CES NEGOS,JE PRÉFÈRE M'EBAHIR DU FAIT QUON DONNE ENFIN AU LIBAN UNE IMPORTANCE RÉGIONALE ET MONDIALE QUI LUI FAISAIT DÉFAUT PAR LE PASSÉ. LA PRÉSENCE DE LA RÉSISTANCE DU HEZB LIBANAIS Y EST GRANDEMENT POUR QUELQUE CHOSE, VU QUE LES TILLERSOON ET CONSORTS AURAIENT BIEN PU REFUSER TOUT DIALOGUE JUSTEMENT À CAUSE DE LA PRÉSENCE DU HEZB LIBANAIS. La peur et la raison changent de camp.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 21, le 16 février 2018

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