Le secrétaire d’État adjoint américain par intérim aux Affaires proche-orientales, David Satterfield, a achevé sa mission au Liban par deux entretiens avec le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Les deux se sont félicités de la médiation américaine proposée en vue d’apaiser la tension qui a émergé entre le Liban et Israël, après les menaces adressées par Tel-Aviv au Liban au sujet de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières au niveau du bloc 9 en Méditerranée et le début de construction par Tel-Aviv d’un mur le long de points contestés par le Liban au niveau de la ligne bleue.
Très peu d’informations ont filtré sur les discussions de M. Satterfield à Beyrouth, mais, de sources proches du dossier, on croit savoir que le responsable du département d’État aurait proposé de relancer la médiation américaine qui était menée en 2012 par l’ancien coordinateur spécial pour les Affaires régionales au département d’État, Frederic Hof. Ce dernier avait proposé au Liban et à Israël de laisser la compagnie à laquelle les travaux d’exploration offshore seront adjugés extraire le pétrole et le gaz dans la zone disputée du bloc 9 et de verser aux deux pays respectivement 60 % (pour le Liban) et 40 % (pour Israël) des recettes des ventes, en attendant que le litige autour du triangle de 860 km2 que les deux pays se disputent soit réglé. Le bloc 9, rappelle-t-on, longe la frontière maritime commune.
Tout en saluant l’initiative américaine, le ministre de l’Intérieur a réaffirmé l’attachement du Liban à son intégrité territoriale. Il a insisté sur le fait que Beyrouth ne permettra pas à Israël de spolier ses terres ou son eau, tout en excluant l’éventualité que le conflit avec l’État hébreu ne dégénère en confrontation militaire.
Après son entretien d’une heure et demie avec David Satterfield, le chef des Forces libanaises a appelé le gouvernement à « examiner sérieusement les solutions proposées par l’émissaire américain, afin de trouver la meilleure formule de solution qui permettra de préserver l’ensemble de nos droits ». Et d’ajouter : « Nous devons œuvrer pour préserver tous nos droits nationaux, terrestres ou maritimes, sans donner à des parties étrangères l’occasion de profiter de ce dossier pour l’exploiter dans des questions qui ne concernent pas le Liban. »
Sur le terrain, Israël a poursuivi au cours du week-end la construction de son mur, alors que, du côté libanais de la frontière, des mouvements de protestation étaient organisés. Des convois de voitures provenant de plusieurs villages de Nabatiyé ont sillonné samedi les villages de Adayssé, de Kfarkila (au niveau duquel Israël avait construit un mur en 2012) et de Khiam. Brandissant les drapeaux jaunes du Hezbollah, les protestataires, munis de haut-parleurs, scandaient des slogans hostiles à Israël, sous la surveillance des soldats israéliens, qui ont, à leur tour, multiplié les patrouilles tout le long de la frontière où l’armée libanaise et la Finul ont également accru leur présence.
Liban
Satterfield a achevé sa mission au Liban
L’émissaire américain s’est concerté avec le ministre de l’Intérieur et le chef des FL.
OLJ / le 12 février 2018 à 00h00