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À La Une - Conflit

Israël ne permettra pas un "ancrage" militaire de l'Iran en Syrie, prévient Netanyahu

Les Etats-Unis apportent leur soutien à Tel-Aviv.

Un expert israélien parle au téléphone à proximité de débris d'un missile anti-aérien syrien qui est tombé à Alonei Abba en Israël, le 10 février 2018. Photo REUTERS/ Ronen Zvulun

Israël a mené samedi une série d'attaques aériennes en Syrie, frappant des cibles militaires syriennes mais aussi "iraniennes" et perdant un de ses avions au cours du plus sévère accès de tensions impliquant les trois pays depuis des années.

Ces violences, dans lesquelles un pilote israélien a été grièvement blessé, constituent la plus sérieuse confrontation entre Israël et l'Iran depuis 2011 et le début de la guerre en Syrie. C'est aussi la première fois depuis longtemps - 30 ans selon le quotidien israélien Haaretz - qu'Israël perd un F-16 au combat.

Ces hostilités interviennent sur fond de crispations grandissantes coïncidant avec le cours pris par le conflit syrien en faveur du régime de Bachar el-Assad, un ennemi d'Israël soutenu militairement par la Russie, mais aussi par deux autres bêtes noires de l'Etat hébreu, l'Iran et le Hezbollah libanais.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit ne pas chercher l'escalade, mais a prévenu qu'il ne permettra aucun "ancrage" militaire de l'Iran à ses portes, en Syrie.

Washington, allié historique d'Israël, a déclaré soutenir "fermement le droit souverain d'Israël à se défendre", le département d'Etat dénonçant également "les activités nuisibles de l'Iran dans la région".
Moscou, allié du régime de Damas, a exprimé sa "profonde inquiétude", tout en jugeant "inacceptable" la mise en danger des soldats russes présents sur le terrain. 

L'accès de fièvre a été provoqué avant l'aube par l'intrusion dans l'espace aérien israélien d'un drone iranien lancé de Syrie, affirme l'armée israélienne. Elle dit avoir entre les mains les débris de l'engin et a publié une vidéo d'un véhicule en Syrie participant à son lancement.
Le commandement conjoint des forces alliées au régime syrien - dont l'Iran et le Hezbollah - a démenti dans un communiqué toute violation de l'espace aérien israélien. L'Iran a qualifié les affirmations israéliennes de "ridicules".


(Lire aussi : Attaques israéliennes en Syrie : le Liban va protester à l'ONU contre les violations de son espace aérien)


Violation 'flagrante'

Le drone, suivi par la surveillance israélienne depuis son lancement d'une "base iranienne" proche de Palmyre (centre) en Syrie, a été abattu au-dessus de la vallée du Jourdain, a précisé l'armée israélienne.
En représailles, huit appareils israéliens ont attaqué des éléments du système de lancement du drone, selon le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l'armée israélienne. Ils ont atteint leur cible mais ont essuyé un tir de barrage "massif" de la DCA syrienne.

Un F-16 s'est écrasé en territoire israélien. Prié par l'agence Reuters de dire si l'appareil avait été touché par un missile syrien, un responsable israélien, qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat, a répondu par l'affirmative: "Oui".
Les deux pilotes se sont éjectés. Ils ont été récupérés et hospitalisés, a dit l'armée. L'un d'eux est dans un état grave, l'autre est légèrement blessé.

L'aviation israélienne a lancé une seconde vague de raids, une attaque "de grande envergure", frappant 12 objectifs, dont trois batteries de défense anti-aériennes et quatre cibles "appartenant au dispositif militaire iranien en Syrie".

A Damas, l'agence de presse officielle Sana a affirmé que la DCA avait repoussé les avions israéliens et en avait touché "plus d'un", faisant état de raids contre des installations militaires près de Damas, dans le centre et le sud du pays.

Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, des raids israéliens ont visé l'est de la province de Homs (centre), une région où sont présents, a-t-il dit, des forces iraniennes et des membres du Hezbollah.
L'intrusion du drone constitue "la violation la plus flagrante et la plus grave de la souveraineté israélienne de la part de l'Iran ces dernières années, c'est pourquoi la riposte israélienne est aussi forte", a indiqué le lieutenant-colonel Conricus.


'Les règles du jeu'
Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël veille à ne pas être aspiré dans le conflit, mais a frappé des dizaines d'objectifs, positions du régime syrien ou convois d'armes à destination du Hezbollah. 
L'ambassadeur d'Israël aux Nations unies Danny Danon a appelé samedi "le Conseil de sécurité à (...) faire cesser immédiatement les provocations iraniennes."

M. Netanyahu s'emploie ardemment à pousser la Russie, allié du régime et acteur clé du conflit syrien, à contenir les agissements de Téhéran. Le mois dernier à Moscou, il a souligné devant le président Vladimir Poutine le danger selon lui de voir l'Iran prendre pied militairement en Syrie.

La confrontation de samedi avec la perte de l'avion israélien adresse un "message clair" de la part de l'Iran: Israël "n'est plus libre d'opérer comme il l'entend en Syrie", a dit un ancien porte-parole de l'armée israélienne, Peter Lerner.

Le Hezbollah a salué en fin de journée "le début d'une nouvelle ère stratégique, qui met un terme à la violation de l'espace aérien et du territoire syriens".

Ofer Zalzberg, analyste au centre de réflexion International Crisis Group, dit croire que cet incident "devrait rester contenu". Ces accrochages "signalent une nouvelle phase" du conflit syrien dans laquelle le régime et ses alliés ont le dessus et pensent "pouvoir se montrer plus audacieux envers Israël".  En fait, chacun essaie "graduellement de renégocier les règles du jeu syrien", dit-il à l'AFP.


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commentaires (4)

"Israël ne permettra pas un "ancrage" militaire de l'Iran en Syrie, prévient Netanyahu" "Le monde libre ne permettra pas un "ancrage" militaire d’Israel dans les territoires occupés, prévient Gros Gnon »

Gros Gnon

16 h 02, le 11 février 2018

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Commentaires (4)

  • "Israël ne permettra pas un "ancrage" militaire de l'Iran en Syrie, prévient Netanyahu" "Le monde libre ne permettra pas un "ancrage" militaire d’Israel dans les territoires occupés, prévient Gros Gnon »

    Gros Gnon

    16 h 02, le 11 février 2018

  • Belle photo avec un arbre et la beauté de la nature, je pense que ce sont des citrons près de l'avion de guerre qui a tombé. C'est aussi une photo étrange car il y a le contraste entre la tranquillité et la beauté de la nature d'un coté, et je trouve la "nobilité" de la nature, et la nervosité de l'homme avec les restes de l'avion de l'autre coté. D'après Wikipedia Alonei Abba c'est un endroit près d'un endroit appellé en 1799 "Umm el Amed" ou des allemands une secte protestante aurait acheté des terrains sous le nom de "Waldheim" (Maison de la Forêt) et après des Juifs originaires de Tchécoslovaquie, de Roumanie et d'Autriche aurait crée le village abandonné en kibboutz. On pourrait dire que terminologie est important l'avion a tombé donc proche de Nazareth (si j'ai bien compris).

    Stes David

    13 h 07, le 11 février 2018

  • Il n'y a pas de logique Dans une guerre , on se pose des questions et on essaye d'y répondre. Si le complot en Syrie fomenté par les alliés occidentaux et wahabites sous influence d'israel en 2011, c'était bien pour empêcher cette union sacrée entre les résistants locaux de notre région et celle de l'Iran NPR , si après maints frappes sur des objectifs soit disant appartenant à ces formations de résistance , si apres un soutien massif aux bacteries locales des wahabites bensaouds , si apres chaque victoire des soldats de Bashar le HÉROS syrien israel tentait de corriger ces victoires , ou plutôt ces défaites de ses hommes sur le terrain militaire en cherchant à rehausser leur moral , si donc après tout ça, israel finit par perdre un avion et 1 pilote tué, c'est qu'alors il y'a quelque chose qui cloche dans sa stratégie. JE PENSE vraiment à une connivence CETTE fois ci entre Poutine et le CLOWN américain, pourquoi me dira t'on, parce que l'Amérique a l'habitude d'abandonner ses alliés, quand il est question de ses intérêts propres , et il doivent sentir que cet allié ENCOMBRANT devient de plus en plus INSUPPORTABLE .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 05, le 11 février 2018

  • ET IL FERAIT BIEN DE L,INTERDIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 13, le 11 février 2018

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