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Liban - Conseil supérieur de défense

Le Liban fait face à Israël, mais pas d’escalade en vue

Le Conseil supérieur de la défense, réuni hier à Baabda sous la présidence du chef de l’État. Photo Dalati et Nohra

Le Liban semble de plus en plus déterminé à faire face aux menaces israéliennes à sa souveraineté. Il s’agit pour l’essentiel de la volonté de l’État hébreu de construire un mur de béton sur la ligne bleue et de ses prétentions en matière d’hydrocarbures offshore.
Lors de leur réunion mardi à Baabda, le président de la République, Michel Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Saad Hariri, ont décidé de mener une offensive diplomatique tous azimuts contre l’État hébreu.

Le Conseil supérieur de la défense a été encore plus loin, hier. À l’issue de la réunion, Saadallah Hamad, secrétaire général du Conseil, a fait savoir que celui-ci voit en l’éventuelle construction du mur « une agression contre le territoire libanais et une violation de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité des Nations unies », notant qu’Israël « commet aussi une agression contre 860 kilomètres carrés de la Zone économique exclusive ». Une allusion aux propos tenus le 31 janvier dernier par le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman. Ce dernier avait estimé que la décision du Liban d’exploiter les ressources pétrolières du Bloc 9 constitue « une provocation ». « Le Conseil supérieur de la défense a donné ses directives pour empêcher Israël de construire le mur », a encore dit M. Hamad, réfutant les déclarations israéliennes liées aux ressources pétrolières dans la mer territoriale libanaise. Il a indiqué aussi que le gouvernement poursuivra son action sur le double plan régional et international pour préserver les droits du Liban.
Sauf que quelques heures après la réunion de Baabda, des troupes israéliennes ont entamé les travaux de construction du mur à Ras Nakoura. Selon l’agence d’information al-Markaziya, elles ont utilisé des camions pour apporter des blocs de ciment au point baptisé « B 23 » à Nakoura, un secteur disputé entre le Liban et l’État hébreu. Selon des sources citées par l’agence, les travaux de construction se sont toutefois déroulés dans des zones non disputées entre les deux pays. Dans les mêmes milieux, on indique que les Israéliens avaient déjà construit 40 % du mur en question.


(Lire aussi : Tillerson à Beyrouth le 15 février)


Si Andréa Tenenti, porte-parole de la Finul, a confirmé dans une déclaration qu’Israël « a entamé des travaux au sud de la ligne bleue », cela n’a pas éclipsé les interrogations autour des conséquences de cette manœuvre sur la situation militaire dans la zone frontalière libano-israélienne, au vu notamment de la détermination de Beyrouth à répondre à toute agression.
Interrogé à ce sujet par L’Orient-Le Jour, le général à la retraite Khalil Hélou explique que même si le Liban ne reconnaît pas la ligne bleue comme frontière internationale, il reste que celle-ci est la seule ligne de démarcation entre les deux pays. « Tout ce qui se déroule au sud de la ligne bleue ne fait pas partie du territoire libanais », souligne le général Hélou, reconnaissant toutefois que les intentions d’Israël à l’égard du Liban ne sont pas bonnes.

De même, l’expert militaire Nizar Abdelkader exclut une possible escalade militaire entre Beyrouth et Tel-Aviv. Contacté par L’OLJ, il souligne que ni le Liban ni Israël n’ont intérêt à voir la situation dans la zone frontalière déraper.
À une question portant sur les lieux des travaux israéliens entrepris hier, M. Abdelkader rappelle que le conflit date du tracé de la ligne bleue par l’ONU pour affirmer qu’Israël s’est retiré du territoire libanais conformément à la résolution 425 (1978). Selon l’expert militaire, treize points entre Nakoura et le mont Hermon sont encore disputés entre le Liban et Israël suite au tracé de la ligne onusienne, d’où le veto libanais contre le mur en construction.


(Lire aussi : La rencontre de Baabda : pour faire face à Israël... et rendormir les vieux démons de la guerre civile)


En revanche, le général Amine Hoteit, également expert militaire, ne partage pas ce point de vue. Il estime que le Liban et Israël se disputent les zones de Adaïssé, Rmeich et Mtollé au Liban-Sud. Et pour cause : « Le Liban a exprimé des réserves autour du tracé de la ligne bleue dans la mesure où il n’est pas conforme aux frontières internationalement reconnues, au niveau de treize points. L’ONU a ensuite accepté de modifier cette ligne en dix points », explique M. Hoteit à L’OLJ, faisant valoir qu’à travers le mur, Israël grignote une partie du territoire libanais et tente de revenir à la période précédant le tracé onusien. Il exclut toutefois une guerre prochaine.
Concernant le Bloc 9, et à l’heure où le ministre israélien de l’Énergie, Yuval Steiniz, déclare que l’État hébreu accepterait une médiation avec le Liban pour régler la question des ressources pétrolières, Nizar

Abdelkader estime que cela est dans l’intérêt des deux belligérants, notant que Tel-Aviv avait proposé de partager les 860 kilomètres carrés disputés à raison de 55 % pour le Liban et 45 % pour Israël.


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commentaires (4)

Vaut il mieux un mur qui empiete legerement sur notre territoire mais qui empeche une action du HB comme celle de 2006 qui entrainerait une nouvelle guerre meurtriere pour tous . Un mur qui une fois une paix acquise ( meme dans plusieurs decades ) sera de toute facon demoli Vaut il mieux accepter 55% au lieu de 100 % "legalement" du au Liban ou ne rien accepter ni negocier et ne jamais extraire une goute de petrole du Block 9? REPONSE EVIDENTE QUE NOS CONCITOYENS CONNAISSENT BIEN MAIS PAS NOS DIRIGENTs. VIVEMENT LE 6 MAI

LA VERITE

16 h 37, le 08 février 2018

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Commentaires (4)

  • Vaut il mieux un mur qui empiete legerement sur notre territoire mais qui empeche une action du HB comme celle de 2006 qui entrainerait une nouvelle guerre meurtriere pour tous . Un mur qui une fois une paix acquise ( meme dans plusieurs decades ) sera de toute facon demoli Vaut il mieux accepter 55% au lieu de 100 % "legalement" du au Liban ou ne rien accepter ni negocier et ne jamais extraire une goute de petrole du Block 9? REPONSE EVIDENTE QUE NOS CONCITOYENS CONNAISSENT BIEN MAIS PAS NOS DIRIGENTs. VIVEMENT LE 6 MAI

    LA VERITE

    16 h 37, le 08 février 2018

  • Le diable se trouve dans les détails . Heureusement avec le jeu de la diplomatie pas d’escalade en vue.

    Antoine Sabbagha

    13 h 17, le 08 février 2018

  • JE VOIS D,ESCALIER MAIS PAS D,ESCALADE POUR LE MOMENT ... A MOINS QU,ON SE PRECIPITE COMME ON LE FAIT SANS BIEN EVALUER ET COMPTER LE POUR ET LE CONTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 29, le 08 février 2018

  • “Eh ! Que diable ! Il faut bien bouillir quelquefois ! Dieu nous aurait mis de l'eau dans les veines et non du sang, s'il nous eût voulus toujours et partout imperturbables !” de Jules Verne Extrait de Michel Strogoff

    FAKHOURI

    08 h 21, le 08 février 2018

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