Une source ministérielle indique que le secrétaire d’État Rex Tillerson est attendu au Liban le 15 février dans le cadre d’une tournée englobant plusieurs pays de la région.
M. Tillerson est le premier haut responsable de l’administration Trump à visiter le Liban, ce qui tend à signifier que le Liban est redevenu un centre d’intérêt pour Washington, aux yeux des responsables.
Le chef de la diplomatie américaine devrait être reçu, au cours de son séjour, par le président de la République Michel Aoun, le président de la Chambre Nabih Berry et le Premier ministre Saad Hariri, pour des entretiens focalisés sur le développement des relations bilatérales et la révision du programme de livraison d’armes et d’équipements à l’armée libanaise dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. La troupe devrait obtenir tout ce dont elle a besoin dans ce cadre et le Pentagone et l’état-major US apprécient beaucoup les efforts déployés par les services concernés pour le démantèlement des cellules dormantes, ainsi que la victoire obtenue par l’armée à l’issue de la bataille de « l’Aube des jurds ».
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Les menaces israéliennes seront également au centre de la visite de Rex Tillerson. MM. Aoun, Hariri et Berry devraient demander à Washington d’exercer des pressions pour contenir l’avidité israélienne vis-à-vis des ressources du Bloc 9 et pour que Tel-Aviv cesse de violer la résolution 1701, à travers l’édification d’un mur à la frontière avec le Liban. D’autant que l’armée libanaise ne se taira pas face à ces agressions auxquelles elle répondra par la force, souligne des sources responsables.
Le chef de la diplomatie US ne transmettra pas des idées et des propositions au sujet d’un compromis sur l’affaire du mur israélien ou des 870 milles du Bloc 9 que le Liban accuse Israël d’avoir phagocytés. Rex Tillerson a en effet chargé le secrétaire d’État adjoint intérimaire pour les Affaires du Proche-Orient, David Satterfield, qui se trouve depuis mardi à Beyrouth, de cette mission. M. Satterfield a rencontré hier le président de la Chambre, Nabih Berry, le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, et le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, en présence du ministre Marwan Hamadé, avec lesquels il a abordé non seulement les menaces israéliennes, mais aussi les prochaines législatives et le dossier des réfugiés syriens.
David Satterfield aurait reçu un engagement de la part de Tel-Aviv qu’aucune mesure violente ne serait entreprise de son côté avec le Liban concernant le Bloc 9 de la Zone économique exclusive, dans le but de permettre au diplomate américain de trouver la solution opportune. C’est ce qu’a d’ailleurs assuré le ministre israélien des Infrastructures nationales, de l’Énergie et des Ressources en eau, Yuval Steinitz, dans une déclaration, soulignant l’existence d’une médiation menée par des parties occidentales, sans en préciser la nature, en vue d’une solution diplomatique au conflit avec le Liban dans l’intérêt des deux pays.
De sources ministérielles, plus urgente est la question du mur qu’Israël est en train d’édifier en territoire libanais, en violation de la ligne bleue, c’est-à-dire de la ligne du retrait israélien de mai 2000. Face aux travaux que l’armée israélienne a repris, selon des témoins oculaires, l’armée est mobilisée, et les forces israéliennes aussi, ce qui a conduit la Finul à faire circuler des patrouilles en contact avec les deux parties pour empêcher toute détérioration de la situation.
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commentaires (3)
UNE DES PROPOSITIONS SERA PROBABLEMENT... MEME SI A HUIS CLOS... FRONTIERES MARITIMES ET AUTRES CONTRE LIQUIDATION DES ARMES ILLEGALES DETENUES PAR LES DEUX MILICES !
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 22, le 08 février 2018