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Macron met en garde la Turquie contre toute volonté d'"invasion" de la Syrie

L'opération turque à Afrine "suppose d'avoir des discussions et de prendre des décisions à la fois entre Européens, mais plus largement entre alliés", indique le président français, annonçant qu'il va à nouveau s’entretenir avec Erdogan dans les prochains jours.

Le président français, Emmanuel Macron, a mis en garde la Turquie contre toute velléité d'"invasion" de la Syrie, après les assauts menés conjointement par l'armée turque et ses alliés arabes syriens contre une milice kurde à Afrine, dans le nord-ouest du pays. AFP / POOL / Christophe Petit Tesson

Le président français Emmanuel Macron a mis en garde la Turquie contre toute velléité d'"invasion" de la Syrie, après les assauts menés conjointement par l'armée turque et ses alliés arabes syriens contre une milice kurde dans le nord-ouest du pays.

"S'il s'avérait que cette opération devait prendre un autre tour qu'une action pour lutter contre un potentiel terroriste menaçant la frontière turque et que c'était une opération d'invasion, à ce moment, cette opération nous pose un problème réel", prévient M. Macron, cité dans un article mis en ligne mercredi par le quotidien français Le Figaro.

Réagissant à ces déclarations lors d'une conférence de presse télévisée à Ankara, le Premier ministre turc Binali Yildirim a déclaré que cette "idée (était) fondamentalement erronée". "Le monde entier sait et doit savoir que la Turquie n'agit absolument pas dans une logique d'invasion", a-t-il ajouté.
M. Yildirim a affirmé que l'objectif de l'offensive d'Afrine était similaire à celui de l'opération Bouclier de l'Euphrate que la Turquie avait lancée en août 2016 dans un autre secteur du nord de la Syrie pour en chasser les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et les milices kurdes.

L'armée turque a intensifié mardi ses raids aériens sur la région kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie, plus d'une semaine après le lancement d'une offensive visant à chasser les combattants kurdes de ce secteur frontalier de la Turquie. Malgré les appels à la retenue, le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé mardi que l'offensive ne s'arrêterait pas "avant l'élimination de la menace terroriste" à la frontière turque, en allusion à la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme "terroristes" par Ankara.

"J'ai appelé tout de suite à la précaution et à la retenue et évoqué dès les premières heures (de cette offensive) la préoccupation qui était la nôtre", a ajouté le président Macron.
L'opération menée par la Turquie "suppose d'avoir des discussions et de prendre des décisions à la fois entre Européens, mais plus largement entre alliés. Car elle change la nature de cette incursion turque et c'est pour cela que je vais parler dans les prochains jours à nouveau avec Erdogan", poursuit-il.

"Je souhaite travailler avec les Jordaniens qui accueillent beaucoup de réfugiés et, autour des Jordaniens, que l'on puisse construire une véritable solution inclusive avec les Saoudiens, les Américains et les Égyptiens", indique M. Macron. "Je souhaite convaincre les Turcs et les Russes qu'on peut construire cette solution véritablement inclusive, et alors l'opposition syrienne viendra (aux négociations) et les Russes doivent y amener le régime" syrien, enchaîne-t-il.


Ces déclarations interviennent au lendemain du Congrès du dialogue national syrien qui a eu lieu dans la station balnéaire russe de Sotchi à l'initiative de Moscou. Boudé par les principaux groupes d'opposition syrienne, par les Kurdes furieux de l'offensive turque contre leur enclave d'Afrine et par les Occidentaux, le congrès de Sotchi a réuni surtout des participants affiliés soit au parti Baas au pouvoir, représentant le régime, soit à ses alliés, soit à l'opposition dite "tolérée". La réunion, qui s'est déroulée dans une ambiance électrique, a abouti essentiellement à des déclarations d'intention, notamment à un accord sur la création d'un comité chargé "de rédiger un projet de réforme constitutionnelle", sans qu'aucune avancée concrète n'ait été annoncée par les organisateurs.


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Le président français Emmanuel Macron a mis en garde la Turquie contre toute velléité d'"invasion" de la Syrie, après les assauts menés conjointement par l'armée turque et ses alliés arabes syriens contre une milice kurde dans le nord-ouest du pays."S'il s'avérait que cette opération devait prendre un autre tour qu'une action pour lutter contre un potentiel terroriste...

commentaires (4)

Le président Macron a raison de s'alarmer et de faire savoir à la Turquie son mécontentement. La ligne rouge est déjà franchie. Cela dit les dirigeants européens de manière générale ont du mal à comprendre que la Turquie n'a pas le même langage qu'eux. On vit dans des galaxies totalement différentes. Chaque mot prononcé par l'Europe son interprétation est différente en Turquie et vis-versa Je suis étonné que ce fait n'a pas attiré l'attention des conseillers en communication en Europe. Dans ce pays la Turquie, tous les "codes" sont différents de l'Europe et chaque mot a un sens particulier qui ne correspond absolument pas a ce qui convenu en Europe. Prenez un exemple parmi des milliers, le mot "HONNEUR" En Europe et en Turquie ce mot a une signification totalement différente ! Le réveil de l'Europe va être très douloureux ...même si il est déjà entamé ....très lentement

Sarkis Serge Tateossian

15 h 10, le 31 janvier 2018

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Commentaires (4)

  • Le président Macron a raison de s'alarmer et de faire savoir à la Turquie son mécontentement. La ligne rouge est déjà franchie. Cela dit les dirigeants européens de manière générale ont du mal à comprendre que la Turquie n'a pas le même langage qu'eux. On vit dans des galaxies totalement différentes. Chaque mot prononcé par l'Europe son interprétation est différente en Turquie et vis-versa Je suis étonné que ce fait n'a pas attiré l'attention des conseillers en communication en Europe. Dans ce pays la Turquie, tous les "codes" sont différents de l'Europe et chaque mot a un sens particulier qui ne correspond absolument pas a ce qui convenu en Europe. Prenez un exemple parmi des milliers, le mot "HONNEUR" En Europe et en Turquie ce mot a une signification totalement différente ! Le réveil de l'Europe va être très douloureux ...même si il est déjà entamé ....très lentement

    Sarkis Serge Tateossian

    15 h 10, le 31 janvier 2018

  • LE TURC ENVENIME LA GUERRE QUI PEUT S,ELARGIR DE FACON IMPREVISIBLE ET NON IL RISQUE MAIS IL VA IMPORTER LE PRINTEMPS HIVERNAL ARABE CHEZ LUI A LA MAISON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 27, le 31 janvier 2018

  • Encore une publicité . Il ne vit que qu'avec des mots. Avec 2330 milliards de dettes, il ne peut rien faire. et il n'a encore rien fait

    FAKHOURI

    14 h 06, le 31 janvier 2018

  • Au moins macron à le courage de dire qu'avec la Turquie de erdo c'est des alliés. Mais ce qu'il cache c'est que lui macron président français n'a pas réussi à envahir la Syrie du héros Bashar,donc il en veut à la Turquie de chercher à faire cavalier seul. D'où le constat d'échec aux comploteurs occidentaux. Claro.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 57, le 31 janvier 2018

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