Le quotidien libanais ad-Diyar a affirmé dimanche sur son site internet qu'il faisait l'objet de poursuites par la justice libanaise pour "insulte à l'Arabie saoudite".
"Le parquet général libanais a engagé des poursuites contre ad-Diyar pour insulte au roi Salmane d'Arabie saoudite, qualifié de +Ibn Taymiyyah+ (théologien musulman du XIII-XIVe siècle, ndlr), et insulte au ministre saoudien chargé des Affaires du Golfe, Thamer al-Sabhan, qui attaque le peuple libanais et qui a été qualifié d'agent israélien", écrit le quotidien, connu pour sa ligne favorable au régime syrien et hostile à Riyad.
Ad-Diyar affirme également que son rédacteur en chef, Charles Ayoub, fait l'objet de poursuites de la part du parquet général qui requiert contre lui "une peine d'un an de prison et une amende qui reste à déterminer par le tribunal".
Le journal se livre ensuite à une virulente critique du roi Salmane et de la politique de l'Arabie saoudite au Liban et dans la région.
"Il semle que ceux qui possèdent des pétrodollars, des fortunes et qui tuent des populations font la loi", conclut ad-Diyar.
En janvier 2017, Charles Ayoub avait été brièvement arrêté par la police émiratie à Dubaï sur fond de dispute avec le patron de la compagnie Rotana. Il avait également été interdit de quitter le territoire émirati pendant un certain temps.
D'autres poursuites ont également été engagées récemment sur fond de relations diplomatiques avec Riyad.
Jeudi, le procureur général, Samir Hammoud, avait demandé que des poursuites soient engagées contre l'humoriste libanais Hicham Haddad qui s'en était pris lors de son émission "Lahon W Bass", diffusée tous les mardi soir sur la chaîne LBCI, au puissant prince héritier saoudien, Mohammad Ben Salmane. Le procureur général du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait transféré la plainte devant le tribunal des imprimés.
Ces dernières semaines, plusieurs affaires, dont les poursuites judiciaires contre le journaliste vedette de la chaîne LBCI Marcel Ghanem, ont défrayé la chronique, faisant craindre aux yeux de nombre de Libanais un contrôle abusif par le pouvoir exécutif des libertés publiques. Au cours de son émission Kalam el-Nass , M. Ghanem avait reçu deux journalistes saoudiens, Ibrahim el-Merhi et Adwan el-Ahmari, qui se sont livrés en direct à une critique virulente des plus hautes autorités libanaises. Au lendemain de cet épisode télévisé, le ministre de la Justice, Salim Jreissati, avait saisi le parquet, lui demandant d'enquêter sur ce qui s'était passé durant l'émission.
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commentaires (13)
cela ramene a un principe general : ne pas vendre son ame a qui que ce soit, en aucune circonstance pour aucune raison
Gaby SIOUFI
16 h 19, le 29 janvier 2018