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Les Tamimi, une "vraie famille"? Israël aurait mené son enquête...

Selon le Haaretz, cette enquête, menée par un sous-comité de la Knesset, avait été lancée sur la base de "soupçons" selon lesquels la famille Tamimi "ne serait pas une véritable famille" et qu'elle aurait été "créée spécialement à des fins de propagande" par les Palestiniens.

Ahed Tamimi, figure palestinienne de la lutte contre l'occupation, lors d'une comparution à la prison d'Ofer en Cisjordanie occupée. AFP / AHMAD GHARABLI

Ahed Tamimi, l'adolescente palestinienne détenue depuis décembre et devenue une icône de l'engagement contre l'occupation israélienne, et ses parents ont fait l'objet il y a deux ans d'une enquête secrète visant notamment à vérifier qu'ils étaient "une vraie famille", a rapporté mardi le quotidien israélien Haaretz, citant Michel Oren. Ce dernier est un historien israélo-américain, ancien ambassadeur de l’État hébreu aux États-Unis et actuellement membre de la Knesset (Parlement israélien) ainsi que ministre adjoint attaché au bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Cette enquête, menée par un sous-comité de la Knesset, avait été lancée sur la base de "soupçons" selon lesquels la famille Tamimi "ne serait pas une véritable famille" et qu'elle aurait été "créée spécialement à des fins de propagande" par les Palestiniens, est-il indiqué dans un communiqué publié par le bureau de M. Oren.

Ahed Tamimi, sa mère et sa cousine Nour, 20 ans, ont été arrêtées les 19 et 20 décembre. Elles sont les protagonistes d'une vidéo filmée le 15 décembre dernier, qui montre Ahed et Nour Tamimi bousculer deux soldats, puis leur donner des coups de pieds et de poings en Cisjordanie, territoire occupé par l'armée israélienne depuis plus de 50 ans. La mère apparaît dans la vidéo avec l'apparente volonté initiale de s'interposer. Les soldats demeurent impassibles face à ce qui semble relever davantage de la provocation que de la volonté de faire mal. Il y a deux ans, Ahed Tamimi, fille d'un activiste palestinien reconnu, avait déjà attiré l'attention médiatique lorsqu'elle avait été photographiée en train de mordre un soldat qui essayait d'arrêter son petit frère


(Lire aussi : Un artiste israélien censuré pour avoir comparé Ahed Tamimi à Jeanne d'Arc et Anne Frank



"Pallywood"
"L'affaire Tamimi est simplement une histoire d'exploitation d'enfants", peut-on lire dans le communiqué publié par le bureau de M. Oren.  Selon le texte, cette enquête n'a toutefois pas atteint de résultats probants.

"Selon nos conclusions, il s'agit apparemment bien d'une famille mais d'autres enfants ayant le profil requis, y ont été +annexés+", a indiqué au Haaretz une porte-parole de Michel Oren. Ce dernier a , pour sa part, déclaré au quotidien israélien avoir lui-même initié l'enquête, ajoutant que le sous-comité parlementaire a également fait des recherches sur "d'autres aspects" de ce qu'il qualifie de "phénomène Tamimi". "Par exemple, un jeune garçon qui appartenait soi-disant à cette famille venait un jour aux manifestations avec le bras droit plâtré, alors que le lendemain, c'est le bras gauche qui était plâtré", a-t-il indiqué. Et de poursuivre : "Tout était toujours prêt. Après une confrontation ou une bagarre, les affiches étaient directement placardées (...) C'est ce qu'on appelle Pallywood".

Michel Oren a ajouté que l'enquête a également porté sur l'éventualité que les "membres de la famille aient été choisis en fonction de leur apparence, blonds avec les yeux bleus et la peau claire". Ce responsable israélien a même étudié la façon de s'habiller des Tamimi, estimant qu'ils ont un style "tout à fait américain, pas palestinien".
S'il reconnaît que "cette histoire ressemble à une théorie du complot", M. Oren insiste sur le fait que, selon lui, il "fallait enquêter sur cette affaire".


Procès-verbaux confidentiels
Interrogés par le Haaretz, d'autres membres de ce sous-comité de la Knesset disent ne pas se rappeler de discussions sur la famille Tamimi lors des séances, et encore moins de débats sur la possibilité qu'il s'agisse d'une "vraie famille". Les procès-verbaux de cette sous-comité étant confidentiels, les faits avancés par M. Oren n'ont pas pu être vérifiés par le quotidien. 

Mercredi, des députés arabes israéliens ont demandé à ce que les procès-verbaux soient rendus publics.

 

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commentaires (5)

C’est un procédé auquel nous ont habitués beaucoup d’Israéliens, de sionistes ou de pro-israéliens. Être Palestinien c’est forcément être un sous-homme, un sauvage, un terroriste, etc. Mais jamais un être humain normal. Nier l’humanité de celui qu’on a persécuté et qu’on continue de persécuter est, pour le persécuteur, une façon de croire à sa propre humanité. Rappelons-nous les menaces et les diffamations dont a souffert Edward Saïd aux États-Unis même (et en Israël, bien entendu) : on a voulu faire croire qu’il n’était pas né à Jérusalem, qu’il n’y avait jamais vécu, qu’il ne pouvait avoir le statut de réfugié ou d’exilé, et, pour certains, qu’il n’était même pas palestinien. En effet, jouer du piano, être un intellectuel brillant, prôner l’humanisme et l’universalisme, avoir une histoire et en être fier, tout cela ne peut être le fait d’un Palestinien. Ou alors c’est « un faux ». De la même manière qu’Ahed Tamimi, jeune, belle, courageuse ne peut être ce qu’elle est, puisqu’elle est palestinienne.

Melki Elias

12 h 38, le 25 janvier 2018

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Commentaires (5)

  • C’est un procédé auquel nous ont habitués beaucoup d’Israéliens, de sionistes ou de pro-israéliens. Être Palestinien c’est forcément être un sous-homme, un sauvage, un terroriste, etc. Mais jamais un être humain normal. Nier l’humanité de celui qu’on a persécuté et qu’on continue de persécuter est, pour le persécuteur, une façon de croire à sa propre humanité. Rappelons-nous les menaces et les diffamations dont a souffert Edward Saïd aux États-Unis même (et en Israël, bien entendu) : on a voulu faire croire qu’il n’était pas né à Jérusalem, qu’il n’y avait jamais vécu, qu’il ne pouvait avoir le statut de réfugié ou d’exilé, et, pour certains, qu’il n’était même pas palestinien. En effet, jouer du piano, être un intellectuel brillant, prôner l’humanisme et l’universalisme, avoir une histoire et en être fier, tout cela ne peut être le fait d’un Palestinien. Ou alors c’est « un faux ». De la même manière qu’Ahed Tamimi, jeune, belle, courageuse ne peut être ce qu’elle est, puisqu’elle est palestinienne.

    Melki Elias

    12 h 38, le 25 janvier 2018

  • Les Tamimi ne sont pas une vraie famille et moi je suis la reine d'Angletere! Je vois que la pratique des fake news se répand dans les agences de presse. C'est bien dommage que l'OLJ ait jugé bon de répercuter une telle info fabriquée de toutes pièces...

    Marionet

    23 h 34, le 24 janvier 2018

  • LES HEBETES ISRAELIENS CHERCHENT A DEFORMER LES CHOSES POUR CREER UN TERRAIN SUR LEQUEL S,APPUYER POUR CONDAMNER CETTE SUPERBE ET HEROINE JEUNE FILLE ! OU SONT L,ONU ET LES ONGS POUR LES DROITS DE L,HOMME ? SI C,ETAIT UNE ISRAELINNE AUX MAINS DES PALESTINIENS ILS AURAIENT REMUER CIEUX ET TERRES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 51, le 24 janvier 2018

  • Le pays du petit Hitler et ses sous-fifres dont un ex-ambassadeur aux USA trouvent toutes les combines imaginables pour minimiser les révoltes du peuple palestinien contre l'occupation de son pays. Et quand on critique la façon de faire du petit Hitler envers le peuple palestinien qu'il humilie chaque jour, il nous taxe d'antisémites... Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 01, le 24 janvier 2018

  • ....""Cette enquête, menée par un sous-comité de la Knesset, avait été lancée sur la base de "soupçons" selon lesquels la famille Tamimi "ne serait pas une véritable famille" et qu'elle aurait été "créée spécialement à des fins de propagande" par les Palestiniens, est-il indiqué dans un communiqué publié par le bureau de M. Oren."" Sur la base de ""soupçons"", et sa détention se fait dans quelles conditions, en prison avec des détenus de son âge !!!! Quel scandale !!!!!!

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    14 h 06, le 24 janvier 2018

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