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Liban - Éclairage

Le Hezbollah se dit prêt à contrer les pressions US

Des partisans du Hezbollah rassemblés au Liban, lors d'un discours de leur chef, Hassan Nasrallah, retransmis sur écran, le 16 août 2013. Archives REUTERS/Ali Hashisho

La campagne de dénigrement menée depuis l’Égypte par le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Jubeir contre l’Iran et le Hezbollah a coïncidé avec la création, annoncée le 11 janvier courant par la justice américaine, d’une unité spéciale pour enquêter sur le Hezbollah, accusé de se financer par le trafic de drogue.

Cette « équipe sur le financement et le narcoterrorisme du Hezbollah » (HFNT) est chargée « d’enquêter sur les individus et réseaux fournissant un soutien au Hezbollah et les poursuivre le cas échéant », avait précisé le département US de la Justice dans un communiqué.
Saisissant cette opportunité, M. Jubeir a cherché à enfoncer le clou en affirmant que l’Iran est le parrain du terrorisme par excellence dans le monde. Selon lui, le régime iranien fait fi de la souveraineté de l’État et prône l’exportation du terrorisme. Le chef de la diplomatie saoudienne a insisté sur la nécessité pour l’ensemble des pays arabes de faire figurer le Hezbollah sur la liste du terrorisme, justifiant sa position par le fait que le parti chiite a commis des actes de belligérance dans ces contrées.


(Lire aussi : Berry se réunit avec les hauts responsables iraniens)


Ces propos sont survenus en même temps que la mise sur pied de l’unité d’investigation américaine qui devrait entamer incessamment ses visites dans les pays arabes. Le Liban pourrait être l’une de ses premières destinations et le point de départ de l’enquête. Celle-ci consistera à vérifier certains faits et à recueillir les informations pertinentes aux soupçons de narcoterrorisme dont le Hezbollah fait l’objet. Composée de responsables sécuritaires, cette unité devra opérer dans le plus grand secret et loin des médias. Il est prévu que ses membres effectuent des visites discrètes auprès de certains banquiers libanais, d’économistes et d’hommes d’affaires pour collecter les informations recherchées. Il est très probable qu’ils éviteront les réunions avec des responsables politiques.

Des sources politiques proches du Hezbollah affirment que le parti chiite ne s’inquiète pas outre mesure des suites de cette enquête qui, de toute évidence, vise le parti, un objectif constant dans la politique des États-Unis mais qui n’a jamais abouti. Ce remue-ménage ne parviendra pas d’ailleurs à pousser le Hezbollah à changer de parcours, loin de là. Par conséquent, rien ne sert de chercher à lui coller des accusations de trafic de drogue d’autant qu’aucune unité d’investigation ne pourra parvenir à des résultats tangibles puisque ces accusations sont dénuées de tout fondement, et ce quelle que soit la nature des informations que fait circuler le président américain Donald Trump, insistent ces sources. Si l’administration américaine concentre actuellement tous ses efforts en direction du Hezbollah, c’est tout simplement parce qu’elle est incapable de remporter le bras de fer avec l’Iran en dépit de ses multiples tentatives. Preuve en est, poursuivent les sources proches du parti chiite, l’échec de ses tentatives visant à saboter l’accord nucléaire, après l’opposition formulée par les pays européens concernés qui ont toutefois demandé que certaines limites soient imposées à la République iranienne. Telle est la conclusion à laquelle sont d’ailleurs parvenus les pays européens, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles la semaine dernière.


(Pour mémoire : Les Etats-Unis vont enquêter sur le "narcoterrorisme" du Hezbollah)


Un député proche du Hezbollah tient à rappeler que le financement du parti provient directement d’Iran et non d’une autre source. C’est d’ailleurs ce qu’avait déclaré publiquement le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, sans honte ni détour. Il a également assuré que le parti n’a aucun compte dans les banques au Liban pour qu’il puisse s’inquiéter ou dont il doit rendre compte.

La crainte est que ce type de pression et les limitations désormais imposées au secteur bancaire ne finissent par se répercuter sur le Liban et les citoyens qui devront en payer le prix. Quoi qu’il en soit, le parti ne restera pas les bras croisés face à cette guerre déclarée contre lui, poursuit le responsable qui précise que le parti chiite réagira en multipliant les efforts en vue de protéger son rôle et sa mission de résistance contre Israël. Le parti s’apprête ainsi à contrer toute politique destinée à lui couper les ailes et à réduire son influence en envisageant d’élargir son réseau de contacts aux plans local et international, ainsi que sa coopération avec divers mouvements et fronts politiques sous le titre de l’unification du front de la résistance. Il œuvrera en même temps à consolider, localement, la formule « peuple-armée-résistance », qui depuis un certain temps a été occultée par le lexique politique, dans la déclaration ministérielle, voire dans le discours d’investiture au lendemain de l’élection à la présidence de Michel Aoun.


Pour mémoire

Enquête sur la gestion par Obama de la lutte contre le trafic de drogue du Hezbollah

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La campagne de dénigrement menée depuis l’Égypte par le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Jubeir contre l’Iran et le Hezbollah a coïncidé avec la création, annoncée le 11 janvier courant par la justice américaine, d’une unité spéciale pour enquêter sur le Hezbollah, accusé de se financer par le trafic de drogue.Cette « équipe sur le financement et le...
commentaires (8)

Les anglais disaient qu'ils se batteraient contre les allemands jusqu'au dernier français. Le hezb en tenant à sa tryptique légendaire pense se battre jusqu'au dernier libanais dans sa bataille contre les pressions US... Son argent viens de l'Iran alors que l argent des libanais viens de leur sueur et leur patience face à toutes ses et ces rethoriques...

Wlek Sanferlou

17 h 15, le 18 janvier 2018

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Les anglais disaient qu'ils se batteraient contre les allemands jusqu'au dernier français. Le hezb en tenant à sa tryptique légendaire pense se battre jusqu'au dernier libanais dans sa bataille contre les pressions US... Son argent viens de l'Iran alors que l argent des libanais viens de leur sueur et leur patience face à toutes ses et ces rethoriques...

    Wlek Sanferlou

    17 h 15, le 18 janvier 2018

  • Oui l'Iran finance le hezb, mais pas que. Pour info, le liban est l'un des plus gros exportateurs MONDIAUX de cannabis, et ce, malgré une superficie territoriale plus que limitée (sans rentrer dans les détails de l'hypocrisie de l'état sur ce sujet). Je vous laisse deviner à qui reviennent 99% des profits (Indice: la majorité des plantations se trouve dans la Bekaa). Autant je n'ai aucune affection pour Washington, je me réjouis à l'idée de les voir enfin s'impliquer là-dedans. En éliminant cette vache à lait, y'en a qui vont beaucoup se calmer.

    Délégation de l'Union Européenne 14 - Tatiana HOSNY

    17 h 00, le 18 janvier 2018

  • Il peuvent prétendre ce qu'il veulent, les faits parlent d'eux même: 1- Pour la première fois depuis sa création, la parti a vu des chiites qui lui étaient affiliés descendre dans la rue insulter Hassouna. 2- Plus de 90 villes Iraniennes ont vu leurs habitants descendre dans la rue réclamer un changement de régime et même le retour des Pahlavis. Les fusées ne les nourrirons pas ni ne leur rendrons leurs enfants morts inutilement au confins de fronts dont ils n'ont rien a foutre. Conclusion, il n'y a plus d'argent pour financer les frasques d'un impérialisme médiéval et obsolète alors que les gens meurt de faim. Pas plus qu'une paire d’année et le Fakih Fut!

    Pierre Hadjigeorgiou

    16 h 23, le 18 janvier 2018

  • Sans l’Iran donc le hezbollah ne pourra plus voler de ses propres ailes. Message bien reçu, Merci .

    Antoine Sabbagha

    15 h 50, le 18 janvier 2018

  • Donc, chez nous, il y en a qui glorifient sans honte un parti qui admet recevoir son financement de l'Iran, pour agir en faveur de causes qui ne concernent pas le Liban...dont même le prétexte de la soi-disant "résistance" à Israël ne trompe plus grand'monde... Et après cela on déplore que notre Liban aille à la dérive... Où sont les vrais patriotes libanais ??? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 52, le 18 janvier 2018

  • Un député proche du Hezbollah tient à rappeler que le financement du parti provient directement d’Iran et non d’une autre source. C’est d’ailleurs ce qu’avait déclaré publiquement le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, sans honte ni détour. Il a également assuré que le parti n’a aucun compte dans les banques au Liban pour qu’il puisse s’inquiéter ou dont il doit rendre compte. ce qu’avait déclaré publiquement le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, sans honte ni détour. QUI PEUT COMME H.N AGIR SANS HONTE NI DETOUR , AU LIBAN OU AU M.O ????????? JE N'EN DIRAI PAS PLUS POUR ESPERER ETRE PUBLIE SUR DES FAITS RAPPORTES PAR MR P. A-A LUI MEME . OU JUSTE UNE PETITE CHOSE SI ON ME PERMET , "SANS HONTE NI DETOUR" C'EST LE COMPORTEMENT DES PERSONNES INCORRUPTIBLES ET JUSTES DANS LEURS CONVICTIONS . PUBLIEZ SVP . MERCI !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 46, le 18 janvier 2018

  • Donc, le Hezbollah, ce parti pro-iranien continue de défier ouvertement l'Etat Libanais, en affirmant vouloir "consolider localement" la formule "peuple-armée-résistance" 1) le "peuple" libanais constate chaque jour que ce parti s'enfout totalement de lui 2) "l'armée"...ce parti a sa propre milice armée par l'Iran, donc pas besoin de l'armée libanaise 3) "la résistance" = son éternel prétexte-paravent pour faire ce qu'il veut chez nous Et voilà la grenouille qui se gonfle à nouveau, sachant que nos responsables n'ont pas les moyens de l'arrêter ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 45, le 18 janvier 2018

  • SA MISSION DE RESISTANCE CONTRE ISRAEL EN COMBATTANT EN SYRIE, EN IRAQ, AU BAHREIN ET AU YEMEN ET EN S,IMMISCANT DANS D,AUTRES PAYS ARABES... QUEL CULOT RIEN QUE DE LE DIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    08 h 14, le 18 janvier 2018

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