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L'impact du gel partiel de l'aide américaine aux Palestiniens

L'UNRWA se présente comme un intervenant essentiel auprès de millions de Palestiniens des Territoires et dans le monde, tandis qu'Israël voit en elle une aberration. En quoi consiste cette agence onusienne, et quelle est la portée du gel partiel de l'aide annoncée par Washington?

 

Qu'est-ce que l'UNRWA?

L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a été établi après la guerre ayant abouti à la création de l'Etat d'Israël en 1948 et à la fuite de 700.000 Palestiniens, pour la plupart vers des pays voisins.
Cet organisme créé en 1949 fournit une aide à une grande partie des Palestiniens et leurs descendants, soit plus de cinq millions de personnes vivant essentiellement en Jordanie (2,2 millions), dans la bande de Gaza (1,3 million), en Cisjordanie (527.000) et au Liban (450.000), selon des chiffres de l'UNRWA datant de décembre 2016.
Il existe un total de 58 camps de réfugiés reconnus par l'agence onusienne, dont 19 en Cisjordanie.
L'éducation est son principal domaine d'activité, avec des effectifs de 20.000 enseignants. L'UNRWA fournit également un soutien sanitaire et financier.

 

(Lire aussi : Trump et le conflit du Proche-Orient : un appui sans faille à Israël)

 

Qu'est-ce que Trump a gelé?

Les Etats-Unis sont les principaux contributeurs de l'UNRWA, avec 350 millions de dollars versés l'an dernier. L'Union européenne arrive ensuite avec la moitié de cette somme.
Mardi, le département d'Etat américain a annoncé le gel de 65 millions de dollars, seuls 60 millions étant décaissé, afin d'assurer le fonctionnement de l'agence à court terme.
A la suite de cette première tranche d'aide prévue, il n'a pas été précisé si les autres versements dans les prochains mois seraient également réduits.
Le département d'Etat a souligné que la décision n'avait pas été prise en vue d'exercer des pressions sur les dirigeants palestiniens, mais parce que les Etats-Unis veulent que d'autres pays contribuent davantage et aident à réformer l'agence.
Les dirigeants israéliens estiment que l'existence de l'UNRWA pérennise le conflit et que les réfugiés devraient être intégrés dans les pays voisins où ils sont installés.
Les Palestiniens estiment que l'agence est vitale jusqu'à ce que soit trouvée une solution définitive au conflit israélo-palestinien. Ils soulignent également que les Etats-Unis versent plus de trois milliards de dollars d'aide militaire annuelle à Israël.

 

(Lire aussi : Les dirigeants palestiniens pour une suspension de la reconnaissance d'Israël)

 

 

Pourquoi maintenant?

Les relations entre l'administration américaine et les dirigeant palestiniens sont au bord de la rupture depuis la décision controversée du président américain Donald Trump, le 6 décembre, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.
Les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël comme la capitale du futur Etat auquel ils aspirent. Ils ont réagi avec colère et décidé de rompre les ponts avec l'administration américaine en proclamant que les Etats-Unis ne pouvaient plus jouer un rôle de médiateur dans les négociations de paix avec Israël.
Le président palestinien Mahmoud Abbas devrait ainsi boycotter le vice-président américain Mike Pence attendu dans la région la semaine prochaine.
Le 2 janvier, le président Trump a accusé les Palestiniens de refuser de négocier avec Israël.
"Nous payons les Palestiniens DES CENTAINES DE MILLIONS DE DOLLARS par an sans reconnaissance ou respect" de leur part, a tweeté Donald Trump.
Le président Abbas a répliqué dimanche en affirmant: "Quand avons-nous refusé? (de négocier) Que Dieu détruise votre maison", a-t-il lâché à l'adresse de M. Trump, employant un juron arabe courant.
Bien que le département d'Etat ait nié que le gel visait à forcer les dirigeants palestiniens à revenir à la table des négociations, cette mesure a été interprétée comme une menace adressée par Donald Trump.

 

(Lire aussi : Trump et les effets pervers)

 

Que va-t-il se passer concrètement?

L'UNRWA se débattait déjà dans une situation financière très difficile.
En 2015, l'agence avait failli fermer ses écoles alors que le déficit de ses comptes se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars l'an dernier.
Les craintes portent désormais sur de possibles fermetures à terme d'écoles voire même d'hôpitaux. Le patron de l'UNRWA Pierre Krahenbuhl a toutefois estimé que les 60 millions de dollars versés devraient permettre d'assurer leur fonctionnement, à court terme au moins.
Le porte-parole de l'UNRWA Chris Gunness a affirmé mercredi que "la réduction drastique de la contribution (américaine) a pour effet la plus grave crise financière dans l'histoire de l'agence".
Le président palestinien doit se rendre prochainement à Bruxelles et pourrait à cette occasion demander une augmentation de l'aide européenne.
Selon des diplomates européens, ses chances d'obtenir une telle hausse sont limitées tandis que les pays du Golfe constituent une possible alternative.



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