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À La Une - Liban

The Post, de Spielberg, finalement autorisé dans les cinémas libanais

Le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, est passé outre la recommandation du bureau de la censure de la Sûreté générale.

The Post, réalisé par Steven Spielberg, sera finalement projeté dans les salles de cinéma libanaises, le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, ayant accordé mercredi soir son autorisation du film malgré l'avis de la commission chargée de la censure des films au sein de la Sûreté générale.

Dans un message publié en fin de soirée sur sa page Twitter, M. Machnouk a souligné qu'il ne "voyait aucune raison qui justifierait l'interdiction du film car les événements relatés concernent uniquement la guerre du Vietnam durant les années 1960, sans aucun rapport avec le Liban ou le conflit avec l'ennemi israélien".

 

"Vers une autorisation"
"Le film sera projeté à partir de mercredi soir à 20 heures", avait indiqué à l'OLJ, plus tôt en journée, une source dans le milieu de l'industrie cinématographique libanaise, précisant que la décision d'autoriser la projection du film avait été prise dans la nuit de mardi à mercredi à la suite, selon lui, de l'intervention du Premier ministre Saad Hariri, du ministre de l'Intérieur, et du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. D'autres salles de cinéma projetteront le film à partir de jeudi.

Cette source avait également laissé entendre que le processus de censure, qui passe par le comité de surveillance des films et le ministère de l'Intérieur, pourrait être modifié à l'avenir.

 

(Lire aussi : Le film « Beirut », annoncé pour avril prochain, provoque la colère des Libanais)

 

Modification du processus de censure
"Il s'agit d'un très important précédent" dans l'histoire récente de la censure au Liban, a réagi Gino Reaïdy, vice-président de l'ONG March, contacté par l'OLJ. La veille, il avait annoncé que M. Machnouk avait refusé de suivre la recommandation de la commission chargée de la censure et, ainsi, d'interdire la projection du film. Lorsque les premières informations sur la possibilité d'interdire la projection du film ont émergé cette semaine, March avait lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour s'opposer à une interdiction.

La Sûreté générale est chargée de gérer la censure des films, des livres et des pièces de théâtre, notamment sur la base du respect des mœurs, ou la délicate question des liens d'une œuvre artistique avec Israël. Elle émet une recommandation qui doit être avalisée, ou non, par le ministre de l'Intérieur.

Interrogée sur la modification du processus de censure, la source du ministère de l'Intérieur a indiqué que la question "n'est pas à l'ordre du jour". "Nous allons d'abord trancher sur le film The Post en vertu des lois en vigueur", a déclaré cette source.

M. Spielberg figure sur la liste noire du Bureau central de boycottage de la Ligue arabe, pour avoir donné un million de dollars à Israël pendant la guerre de 2006 entre l'Etat hébreu et le Hezbollah au Liban, avait rappelé la source au sein de la SG. Malgré cela, "ces dernières années, plusieurs films, dont M. Spielberg est le producteur exécutif, ont été projetés", rappelle M. Reaïdy.

The Post réunit à l'affiche Meryl Streep et Tom Hanks. Il revient sur la publication inédite en 1971 par le Washington Post de documents confidentiels du Pentagone, exposant les mensonges des Etats-Unis en lien avec la guerre du Vietnam.

 

(Lire aussi : Un rapport de March pointe la censure du doigt)

 

"Nous sommes convaincus que la Sûreté générale n'apprécie pas de devoir faire acte de censure, en raison de l'image négative que cela projette et de la colère des Libanais que ces censures suscitent",  a ajouté M. Reaïdy, estimant que, sur ce plan, "les trois dernières années au Liban ont été difficiles".

"Plusieurs organismes, comme la Campagne pour le boycott des soutiens d'Israël au Liban (BDS) ou les autorités religieuses, ont émis ces dernières années des recommandations qui ont, jusque-là, été suivies à la lettre, plaçant ainsi très haut la curseur de la censure au Liban", explique M. Reaïdy. "La décision d'autoriser la projection du film The Post inverse cette tendance", a-t-il ajouté. Il espère que cette décision "va permettre aux salles de cinéma en crise de se relever et aux réalisateurs libanais de refaire des films".

Par ailleurs, un autre film, la production australienne Jungle, qui raconte la descente aux enfers d'un voyageur israélien incarné par Daniel Radcliffe, a, quant à lui, vu sa licence retirée après plusieurs jours de diffusion dans les salles au Liban, avait par ailleurs indiqué le responsable de la SG. Jungle retrace le périple tragique de l'aventurier israélien Yossi Ghinsberg, égaré dans la forêt amazonienne en Bolivie en 1981. Le film avait été critiqué il y a quelques jours par un communiqué de la "Campagne pour le boycott des soutiens d'Israël au Liban", qui protestait contre la diffusion du film car il traite d'un "voyageur israélien" et l'une de ses productrices est israélienne.

 

 

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