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À La Une - Censure

"Wonder Woman" projeté en avant-première au Liban par Grand Cinemas avant d'être retiré

Interrogé par L'Orient-Le Jour, Isaac Fahed, responsable marketing et distribution au sein de la chaîne de cinémas, explique que la compagnie "respecte la décision des autorités libanaises", mais s'interroge sur le bien-fondé d'une telle décision prise au motif que l'héroïne du long-métrage, Gal Gadot, est israélienne.

Gal Gadot, lors de la première du film « Wonder Woman » à Los Angeles, le 25 mai. Reuters/Mario Anzuoni

Un laps de temps suffisant a permis à la chaîne de cinémas Grand Cinemas au Liban de diffuser mardi, en avant-première, le film Wonder Woman dont l'actrice israélienne Gal Gadot, qui joue l’héroïne de la superproduction américaine, est à l'affiche. Vingt-quatre heures plus tard, le film a été retiré des salles libanaises, suite à une décision du ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk.

Lundi déjà, le ministère de l'Économie et du Commerce, Raëd Khoury, avait indiqué dans un communiqué avoir "pris les mesures nécessaires pour interdire la projection de Wonder Woman (...) en envoyant une lettre à la Sûreté générale". Le jour même, les plate-formes en ligne de cinémas libanais mettaient encore à l'affiche le film, qui voit "Wonder Woman" voler au secours des alliés pendant la Première Guerre mondiale.

"Nous avons en effet projeté le film en avant-première, hier mardi, l'autorisation que nous avions obtenu initialement de la Sûreté générale étant toujours en vigueur", explique Isaac Fahed, responsable marketing et distribution au sein de Grand Cinemas, à L'Orient-Le Jour.

"Le ministère de l'Intérieur a toutefois décidé aujourd'hui d'interdire le film et a transmis des instructions en ce sens à la Sûreté générale. En tant que compagnie, et en tant qu'individus travaillant au sein de Grand Cinemas, nous respectons les décisions des autorités libanaises", assure M. Fahed.

 

(Pour mémoire : Trois films programmés au BIFF interdits, une « atteinte inacceptable »)

 

"Des boucs émissaires au Liban?"
Mais il ne cache pas son amertume en raison des retombées financières négatives qui résultent de l'interdiction du film. "Nous avons plusieurs questions sans réponses que nous voulons soulever auprès des autorités libanaises. Nous voulons des explications. Si le but est de ne pas encourager des ressortissants israéliens, il faudrait dans ce cas interdire la diffusion de 10 à 15% des films d'Hollywood", martèle M. Fahed.

"On nous dit que l'interdiction du film émane d'une décision de la Ligue arabe, mais Wonder Woman est en ce moment diffusé dans tous les pays arabes, et sera même projeté à Ramallah et Naplouse!", s'insurge-t-il.

La Ligue arabe avait en effet publié une décision interdisant la projection de films dans lesquels joue l'actrice israélienne Gal Gadot.

"Pourquoi sommes-nous au Liban censés être des boucs émissaires?, s'interroge Isaac Fahed. Si le but est que le film ne soit pas visionné, je peux vous assurer que les Libanais l'achèteront en DVD ou le visionneront en ligne ou le téléchargeront sur Internet", lance-t-il, déplorant un manque à gagner "très douloureux" pour sa compagnie.

Isaac Fahed rappelle dans ce contexte que neuf films dans lesquels Gal Gadot a joué avaient été projetés au Liban sans que cela ne pose aucun problème.

"Pourquoi les autorités ne se focalisent que sur les salles de cinémas? Si l'objectif est de boycotter le sionisme, dans ce cas, la chaîne de cafés Starbucks ne devrait pas avoir de branches au Liban", estime M. Fahed.

Lors du dernier Festival international du film de Beyrouth, en octobre 2016, la Sûreté générale n'avait pas octroyé de licences de projection pour trois films qui y étaient programmés. L'un d'eux avait été interdit par le bureau de la censure à la SG pour avoir été en partie tourné en Israël et produit par une société israélienne.

 

Pour mémoire

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Un laps de temps suffisant a permis à la chaîne de cinémas Grand Cinemas au Liban de diffuser mardi, en avant-première, le film Wonder Woman dont l'actrice israélienne Gal Gadot, qui joue l’héroïne de la superproduction américaine, est à l'affiche. Vingt-quatre heures plus tard, le film a été retiré des salles libanaises, suite à une décision du ministre de l'Intérieur, Nohad...

commentaires (5)

Ils ont peut etre raison apres tout c'est comme ca qu'agissent les sionistes ou n'importe qui dans les cas de conflits, boycotts sanctions et autres, bas shou we2fet 3a hal film?! Dans ce cas qu'ils ferment starbucks et co ! Quelle hypocrisie dans ce pays.

Chady

17 h 57, le 01 juin 2017

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Commentaires (5)

  • Ils ont peut etre raison apres tout c'est comme ca qu'agissent les sionistes ou n'importe qui dans les cas de conflits, boycotts sanctions et autres, bas shou we2fet 3a hal film?! Dans ce cas qu'ils ferment starbucks et co ! Quelle hypocrisie dans ce pays.

    Chady

    17 h 57, le 01 juin 2017

  • Ridicule...

    NAUFAL SORAYA

    09 h 30, le 01 juin 2017

  • Toute l'électronique est bourrée de composants fabriqués ou conçus en Israël. Tiens, le machin sur lequel j'écris cette pensée. Et celui sur lequel vous la lisez.

    M.E

    07 h 40, le 01 juin 2017

  • Face au boycott libanais, ailleurs en cisjordanie, israeliens et palestiniens tentent de faire la paix... https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/cisjordanie-initiatives-de-paix-emergent-habitants.html#

    Zerbé Zeina

    23 h 00, le 31 mai 2017

  • S,ILS ETAIENT AUSSI PROMPTS A PRENDRE DES DECISIONS JUSTES POUR LE DEVENIR DU PAYS... QU,A PASSER LEUR TEMPS A BOYCOTTER UN FILM AMERICAIN CAR L,ACTRICE EST ISRAELIENNE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 20, le 31 mai 2017

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