L'annonce de la sortie prochaine d'un film américain portant le titre Beirut fait l'objet de vives critiques depuis quelques jours sur la toile. Et pour cause, le film signé Brad Anderson est accusé de porter atteinte à l'image de la capitale et de ne pas montrer la réalité libanaise.
Beirut, dont la bande-annonce a largement circulé parmi les internautes libanais, relate les périples d'un diplomate américain, incarné par Jon Hamm, qui revient au Liban en 1982 pour sauver un de ses amis kidnappé par un groupe islamiste. Le film devrait sortir le 13 avril dans le cadre du Sundance Film Festival, date qui coïncide avec le début de la guerre civile libanaise, le 13 avril 1975.
Le ministre de la Culture, Ghattas Khoury, n'a pas tardé à réagir à la question, dénonçant dans un communiqué le non-respect par le film des vérités historiques concernant le Liban. « Normalement, lorsqu'un auteur ou un réalisateur veut faire un film, il se documente sur le lieu et l'histoire afin que le film soit véridique, a déclaré M. Khoury. Le réalisateur Brad Anderson nous a surpris (par son manque de documentation sur l'histoire du pays) et notre ville glorieuse a été défigurée de façon injuste dans son film. »
Une source proche du ministère de la Culture a indiqué à L'Orient-Le Jour que le ministère a contacté un avocat américain pour se renseigner sur la possibilité de lancer une procédure légale pour demander le changement du titre du film à l'international. L'avocat a affirmé au ministère que cela n'était pas possible du fait qu'il s'agissait d'une œuvre de fiction. Selon le site Blog Baladi, le film portait à la base le titre « High Wire Act ». Il n'est pas clair pour l'instant si le film risque d'être interdit par la censure, le responsable assurant toutefois à L'Orient-Le Jour que « ce ne serait pas une chose que le ministère de la Culture demanderait, lui qui œuvre contre la censure ».
Les internautes qui ont critiqué Beirut trouvent qu'il véhicule des stéréotypes négatifs sur les Arabes et lui reprochent surtout de ne pas avoir été tourné au Liban (le film a été tourné au Maroc) et de ne pas faire figurer d'acteurs libanais. Certains internautes vont même jusqu'à relever que l'accent de l'acteur incarnant un terroriste libanais s'exprimant en anglais dans une des scènes n'est pas celui d'un Libanais parlant anglais.
Pour mémoire
Comment le Liban est-il représenté dans les séries télé occidentales?
Deux films, The Post de Spielberg et Jungle, interdits au Liban
Beirut, dont la bande-annonce a largement circulé parmi les internautes libanais, relate les périples...
commentaires (9)
“La ville de beyrouth est associee au hezb et au terrorisme” Oui c’est cela, associez, associez.
Chady
12 h 16, le 17 janvier 2018