Le président de la Chambre, Nabih Berry, a mis en garde hier contre l'édification par Israël d'un mur le long de la frontière le séparant avec le Liban, « sur des terrains objets de litige » entre les deux pays. M. Berry s'exprimait à partir de Téhéran où il participe à la conférence des Parlements islamiques. « La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a été notifiée du fait que la construction de ce mur commencera à la fin du mois, malgré le refus du Liban. Il s'agit de pressions pour faire passer le marché douteux du siècle ou d'une sanction pour ne pas l'avoir fait passer », a dit M. Berry, en allusion à l'opposition du Liban au projet des États-Unis de déménager leur ambassade à Jérusalem.
Commentant la décision d'Israël d'ériger un mur à sa frontière avec le sud du Liban, le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, a indiqué hier à L'Orient-Le Jour que la force onusienne était « pour le moment en train de tenir des discussions bilatérales » afin de tenter de désamorcer la situation. « La Finul continue de mettre l'accent sur la sensibilité de toute activité le long de la ligne bleue », a-t-il souligné. Pour rappel, Israël a déjà édifié un mur en 2012 au niveau du village de Kfar Kila.
« La Finul est entièrement engagée avec les deux parties pour trouver une solution à ce problème. Vu la sensibilité de la zone, nous considérons qu'il est impératif d'arriver à des solutions acceptées par les deux côtés afin de calmer les potentielles tensions et minimiser la portée de tout malentendu qui pourrait avoir lieu », a dit M. Tenenti à L'OLJ. « Il est important que chacune des parties concernées profite des liaisons que nous établissons et de notre coordination, dont la réunion tripartite (mensuelle) pour trouver des solutions dans le but de prévenir les violations, de diminuer les tensions et de maintenir la stabilité dans la zone », a souligné M. Tenenti. « La situation dans le sud du Liban est calme depuis douze ans et nous voulons préserver cette stabilité », a-t-il conclu.
Pour en revenir à la conférence de Téhéran, M. Berry s'est également penché sur les sanctions américaines annoncées dernièrement à l'encontre de 14 personnalités iraniennes, dont le chef de l'appareil judiciaire iranien, l'ayatollah Sadeq Larijani. « La signature de nouvelles sanctions à l'encontre de personnalités iraniennes pour se venger de l'échec (des États-Unis) d'éliminer ou de modifier l'accord sur le nucléaire va engendrer plus de tensions internationales et régionales et resserrer l'étau autour du peuple iranien », a lancé M. Berry. « J'invite (les États-Unis) à sortir de ces politiques hâtives qui font fi des accords internationaux avec l'Iran », a-t-il ajouté.
Nabih Berry a par ailleurs appelé à annuler les accords d'Oslo, signés en 1993 entre Israël et la Palestine. Il a également suggéré de fermer les ambassades des pays islamiques à Washington et de boycotter l'administration Trump, « jusqu'à ce qu'elle revienne sur sa décision concernant la reconnaissance de Jérusalem » comme capitale d'Israël.
Pour mémoire
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LA LIBRE EXPRESSION
19 h 04, le 17 janvier 2018