Vers une alliance électorale Kataëb-FL ?

Si le leader des Kataëb, Samy Gemayel, a profité d'une interview accordée dimanche soir à la chaîne al-Jadeed pour tirer à boulets rouges sur le ministre de la Justice, Salim Jreissati, il a semblé soucieux, dans le même temps, de se montrer ouvert à un dialogue avec le Hezbollah. Mais il a surtout adopté une attitude positive à l'égard des Forces libanaises.

Dans ce cadre, l'entretien télévisé de M. Gemayel revêt une importance certaine. D'autant que la première année du mandat Aoun a été marquée par un grand désaccord entre Saïfi et Meerab, la première étant le fer de lance de l'opposition, et la seconde, le plus grand allié chrétien de Michel Aoun, en dépit des secousses que connaît aujourd'hui l'entente de Meerab.
« Le dialogue ne s'est jamais interrompu avec tous les protagonistes. Il est normal de voir notre dialogue avec les FL, qui ne sont pas réconfortées au sein du cabinet Hariri, s'élargir », a dit le chef des Kataëb lors de l'interview, avant de poursuivre : « Les rapports entre les FL et les protagonistes au pouvoir sont troublés. Il est donc normal qu'elles cherchent des substituts. »

Ces propos de M. Gemayel sont intervenus à l'heure où des efforts sont déployés pour rétablir la situation normale au niveau des relations entre les deux alliés traditionnels.
À l'heure où le député du Metn a assuré que les discussions actuellement en cours entre son parti et celui de Samir Geagea ne portent pas sur les alliances électorales, des observateurs politiques interrogés par L'Orient-Le Jour ne peuvent que les placer dans la perspective des législatives de mai prochain. Ces observateurs estiment qu'à quatre mois du scrutin, les deux formations seraient en train d'œuvrer pour mettre fin à l'isolement politique qu'elles vivent à l'heure actuelle. Elles révisent donc à la baisse les conditions de leur rapprochement, souligne-t-on dans les mêmes milieux.

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Si cette vision des choses est approuvée par certains milieux politiques au vu, notamment, du timing du réchauffement entre Saïfi et Meerab, Wehbé Katicha, conseiller politique de Samir Geagea, se veut plus clair : « Nous nous préparons pour le scrutin de 2018, et notre discours politique ressemble à celui des Kataëb », souligne-t-il à L'OLJ, avant d'expliquer : « Lors des prochaines élections, il sera difficile de tisser des alliances entre protagonistes aux discours contradictoires », laissant ainsi entendre qu'une alliance FL-Kataëb est possible. Répondant à la question de savoir si les ministres représentant Meerab se retireront de l'équipe ministérielle, une condition longtemps imposée par Samy Gemayel pour normaliser les rapports entre les deux partis, M. Katicha déclare sans détour : « Nous ne démissionnerons pas – du moins pas pour le moment– parce que nous ne voulons pas rendre un si grand service à certaines composantes gouvernementales, qui veulent nous écarter de l'équipe ministérielle. » M. Katicha ne manque pas d'ailleurs d'assurer que « Samy Gemayel est très conscient du fait que les FL sont assiégées en Conseil des ministres ».

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La prudence des Kataëb
Du côté de Saïfi, la prudence est de mise. Dans les milieux proches de Samy Gemayel, on assure qu'il n'est pas encore question d'alliance électorale avec les FL. C'est d'ailleurs ce qu'à déclaré Élie Marouni, député Kataëb de Zahlé, dans un entretien accordé hier à l'agence locale al-Markaziya.
« Aujourd'hui, nous avons de meilleurs rapports avec Meerab, et les choses évoluent à la faveur des rencontres tenues entre les deux partis, mais nous ne pouvons pas encore parler d'entente à caractère électoral », a-t-il dit.

De même, un proche du chef des Kataëb indique à L'OLJ qu'« une entente a été conclue pour mettre fin aux accusations lancées entre partisans sur les réseaux sociaux », faisant état d'une « amplification de la polémique avec Meerab dans les médias ».
Selon ce proche du député du Metn, ce sont Samy Gemayel et Samir Geagea qui devraient trancher la question de l'alliance électorale.

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