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Liban - Liberté d'expression

Appel à un sit-in aujourd’hui contre « le musellement des voix »

Dans le contexte actuel (affaires Marcel Ghanem et Ahmad Ayoubi, entre autres...), où le contrôle par le pouvoir exécutif des libertés publiques est jugé abusif aux yeux de nombre de Libanais, un regroupement d'organisations de la société civile a appelé hier à un sit-in pour protester aujourd'hui, à midi, devant le ministère de la Justice, contre « la politique de répression et de musellement des voix ».

Un texte a ainsi circulé sur les réseaux sociaux et à travers d'autres moyens de communication pour appeler ceux qui réprouvent « l'intervention des autorités dans le pouvoir judiciaire » à se rassembler en vue de protester contre cette pratique. « Attachés à la défense des libertés publiques et à la Constitution, de nombreux collectifs de la société civile appellent à la mobilisation contre la politique de répression et de musellement des voix, pratiquée à l'encontre de journalistes, d'activistes sur les réseaux sociaux, et de députés et politiciens opposés au pouvoir en place », peut-on lire dans ce texte. « Le silence contre les pratiques répressives du ministère de la Justice et contre la politisation de la justice et son exploitation au profit d'intérêts des dirigeants a conduit à une série d'arrestations et de mesures d'enquêtes et de poursuites judiciaires à l'encontre d'opposants. Ce qui se passe depuis une certaine période vise à terroriser les gens et à les dissuader d'exercer leur droit constitutionnel à une opposition démocrate. Or sans démocratie il est impossible de diriger un pays, et c'est dans ce cadre que les organisations syndicales et économiques, ainsi que les collectifs de la société civile, les journalistes, les avocats, et autres professionnels de carrières libérales devraient se retrouver (aujourd'hui) jeudi à 12h pour remporter la victoire contre cette politique répressive », indique encore le texte.

 

(Lire aussi : Affaire Marcel Ghanem : l'opposition déterminée à faire face à « la dictature »)

 

« Une urgence qui ne peut plus attendre »
Contacté par L'Orient-Le Jour, Khalil Hélou, vice-président de Liban-message, une association très active au plan de la défense des libertés publiques, reconnaît que le timing n'est pas très propice à l'organisation d'une telle manifestation « au regard de l'heure convenue et des embouteillages dus à la période de fêtes », mais, affirme-t-il, « la menace sévère contre les libertés constitue une urgence qui ne peut plus attendre. Il est inadmissible que des journalistes, comme par exemple Ahmad Ayoubi ou Marcel Ghanem, soient convoqués auprès des autorités compétentes de manière non conforme à la loi ». Et de poursuivre : « Il faut s'élever contre la soumission du pouvoir judiciaire aux autorités politiques, et durant notre manifestation, nous appellerons celles-ci à ne pas utiliser la justice comme un instrument de coercition. »

Naufal Daou, journaliste et membre du 14 Mars, note pour sa part à L'OLJ que « les poursuites contre des personnalités politiques et médiatiques opposantes, intervenant à l'approche des élections législatives, prouvent que la démocratie est menacée ». « Le but de la classe au pouvoir est de faire taire les opposants politiques et les médias qui les accueillent, pour empêcher ces opposants d'exprimer leurs opinions et de convaincre ainsi les électeurs de voter pour eux », estime M. Daou, notant que « l'opposition est pourtant un élément fondamental de la vie politique ».

 

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commentaires (1)

Bonne chance à cet arbre qui veut cacher la forêt d'épineux .

FRIK-A-FRAK

12 h 09, le 21 décembre 2017

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Commentaires (1)

  • Bonne chance à cet arbre qui veut cacher la forêt d'épineux .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 09, le 21 décembre 2017

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