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Liban - Cérémonie

Hamadé : Une relation diplomatique avec la Syrie ne change rien aux vérités historiques

Deux écoles secondaires d'Achrafieh baptisées du nom de Gebran Ghassan Tuéni.

« Personne n’ose poursuivre en justice un journaliste, sauf s’il est chrétien et s’il appartient à une chaîne de télévision de l’Est », a affirmé Marwan Hamadé.

Deux écoles publiques d'Achrafieh ont été baptisées du nom du député et PDG d'an-Nahar assassiné, Gebran Tuéni, au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée dans la cour de l'une d'elles, en présence des ministres de l'Éducation, Marwan Hamadé, et de l'Information, Melhem Riachi, de l'ancien ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, des députés Serge Ter Sarkissian, Nadim Gemayel, Nayla Tuéni Maktabi, de l'archimandrite Stephanos Abdel Nour, représentant le métropolite Élias Audi, de la présidente de la Fondation Gebran Tuéni, Michelle Tuéni Abou Habib, de Mirna el-Murr, de la veuve du député assassiné, Siham, et de ses filles, de Massoud Achkar et de plusieurs autres personnalités.
Ce sont les deux écoles secondaires de la rue Adib Ishak qui vont porter désormais le nom de Gebran Ghassan Tuéni. « Il ne s'agit pas seulement de les baptiser, mais d'œuvrer pour les soutenir à fond, pour qu'elles deviennent des établissements modèles », a affirmé dans son allocution Michelle Tuéni, en expliquant que la fondation qu'elle préside a déjà doté l'école d'un théâtre et d'un centre de suivi psychologique et qu'elle compte l'aider à se développer pour pouvoir accueillir les écoliers à besoins spéciaux. « Je peux vous assurer que cette démarche ravit Gebran, car en ces temps de mensonges et de marchandages politiques au quotidien, plus rien ne ressemble à Gebran, à part les écoliers. La plupart de ceux qui partageaient ses rêves ont soit baissé les bras, soit comploté en vue d'un poste de responsabilité ».
Pour Michelle Tuéni, cette cérémonie « marque la continuité du combat de Gebran qui était très présent auprès des étudiants ». « Il se rendait autant qu'il le pouvait aux remises de diplômes, travaillait avec les directeurs d'écoles et mettait en place de nombreux concours à destination des jeunes », a-t-elle rappelé, estimant que le combat de son père ne s'est pas achevé le 12 décembre 2005, dans l'attentat à la voiture piégée de Mkallès.
Après l'hymne national, la chorale de l'école avait repris le célèbre serment d'unité de cette figure de la révolution du Cèdre : « Nous jurons par le Dieu Tout-Puissant, chrétiens et musulmans, de rester unis, jusqu'à la fin des temps, pour défendre le grand Liban. »

« Une faillite irrécupérable »
Dans son intervention, le ministre de l'Information Melhem Riachi a établi un parallèle entre Gebran Tuéni et Bachir Gemayel, un parallèle sur lequel Marwan Hamadé a rebondi dans son discours éminemment politique et extrêmement dur à l'égard de la classe politique actuelle. « Je n'aurai pas imaginé que je me tiendrai un jour devant vous, à quelques mètres seulement de la morgue où j'ai identifié Gebran, à l'Hôtel-Dieu de France. Je n'aurai pas non plus imaginé que je serai témoin, douze ans après son assassinat, de l'étiolement, mais non de la disparition de son rêve, l'unité des Libanais. Où en sommes-nous aujourd'hui de cette unité ? » s'est-il interrogé.
« Ce n'est pas le hasard qui a fait que Bachir et Gebran ont été tués par les mêmes balles et les mêmes explosifs. Que personne ne vous trompe et ne vous fasse croire qu'une relation diplomatique avec Bachar el-Assad ou un aplatissement devant un régime syrien qui s'effondre pourra changer une vérité historique, à savoir que la série d'assassinats et de guerres au Liban étaient le fait de ceux qui lorgnaient ce beau pays que vous représentez », a martelé M. Hamadé en s'adressant aux écoliers et en s'interrogeant sur le point de savoir si « le grand Liban, défendu par Gebran et par les leaderships politiques à l'époque est celui dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui ». « Le Liban peut être grand grâce à vous, les jeunes, qui représentez l'espoir et la rébellion à laquelle Gebran appelait. N'arrêtez pas de vous révolter et ne vous trompez pas de parcours de peur de vous retrouver dans celui qui pourrait vous conduire vers de nouvelles tutelles et une faillite irrécupérable dans un pays comme le Liban. »
M. Hamadé a exprimé l'espoir d'un retour aux valeurs de la révolution du Cèdre, avant de s'adresser à Melhem Riachi pour lui dire qu'il est « inadmissible de poursuivre en justice de grands journalistes tels que Marcel Ghanem, seulement parce que ce dernier a autorisé qu'un débat se poursuive sur le plateau alors que sur d'autres chaînes, ses collègues ne sont jamais inquiétés pour les mêmes raisons ». « Personne n'ose poursuivre en justice un journaliste, sauf s'il est chrétien et s'il appartient à une chaîne de télévision de l'Est. Nous ne permettrons pas une chose pareille et nous nous tiendrons aux côtés des syndicats de presse pour défendre les libertés publiques », a-t-il asséné.
M. Hamadé a rendu hommage à Élias Bou Saab, parce qu'il avait signé les deux décrets baptisant les deux écoles du nom de Gebran Tuéni, avant d'exprimer l'espoir qu'il « se tiendra, avec ceux qu'il représente (le CPL) et tous nos amis au sein de notre camp, en faveur de cette liberté ».
« Gebran vit en nous », ont scandé des jeunes de l'école à la fin de la cérémonie, les poings levés et à l'unisson. L'ensemble des écoliers interrogés ont affirmé ensuite être sensibles aux idées véhiculées par Gebran Tuéni.

Deux écoles publiques d'Achrafieh ont été baptisées du nom du député et PDG d'an-Nahar assassiné, Gebran Tuéni, au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée dans la cour de l'une d'elles, en présence des ministres de l'Éducation, Marwan Hamadé, et de l'Information, Melhem Riachi, de l'ancien ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, des députés Serge Ter Sarkissian, Nadim...

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